La Mauritanie, à l’instar de la communauté musulmane du monde, a célébré, ce 06 juillet 2016, la fête de l’Aid El Fitr (korité). La Fondation Ahmedou Abdel Aziz (Errahma), a saisi cette heureuse occasion, pour offrir à la population carcérale féminine, des habits ...
... et autres effets de toilette. Vingt trois femmes malheureuses pensionnaires de cette prison ont bénéficié de ce don. Cette cérémonie s’est déroulée en présence de Moulaye Abdellah directeur des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire, d’Hamidou Cissokho, régisseur adjoint de la prison de Dar Naim, de Mme Mahjouba Diarra, gérante de la prison des femmes et de la délégation de la fondation dirigée par la Coordinatrice Mme Sinya Mint Mohamed Saleck. Elles sont 23 femmes de la prison des femmes sis au 5ème arrondissement à bénéficié des œuvres de bienfaisance de la Fondation Ahmedou Abdel Aziz à l’occasion de la fête de l’Aid El Fitr. Le don est composé de voiles Turc, de robes Nour et de trousseaux d’effets de toilette. Cette action au profit des femmes prisonnières constitue une première pour la Fondation à l’occasion de cette fête. Selon la Coordinatrice, «la Mauritanie est le seul pays de la sous région à avoir un faible nombre de population carcérale féminine » en ce sens que seulement 27 femmes croupissent dans les geôles mauritaniennes sur l’ensemble du territoire mauritanien. Un chiffre que confirme le directeur des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire qui a souligné en outre qu’à l’occasion de cette fête, le Président de la République a gracié au total 79 personnes dont 7 femmes parmi lesquelles figurent 3 sénégalaises de la prison de Nouadhibou. Une grâce que profite également les femmes à l’occasion de la fête du 8 mars. Le directeur a aussi souligné qu’à chaque fête notamment celle de l’Aid El Kebir (Tabaski), les pouvoirs publics met à la disposition de l’administration pénitentiaire des moutons dont 3 à la prison des femmes, une quinzaine à la prison de Dar Naim ainsi qu’à la prison centrale de Nouakchott. Une manière selon le directeur Moulaye Abdallah, d’impliquer la population carcérale à la fête en dépit de leur isolement. « Nous offrons aussi des habits aux détenus et c’est seulement cette fête que la Fondation Errahma nous a dispensés de cet acte » a-t-il souligné. «Nous comptons beaucoup sur cette Fondation mais faudrait-il que l’action soit mise sur la réinsertion des femmes après leur détention» a-t-il insisté non sans appeler les responsables de la Fondation à multiplier ce genre d’actions au profit des citoyens de tous bords. De son côté, la Coordinatrice de la Fondation Mme Sinya Mint Mohamed Saleck, a souligné que son organisation a adopté une nouvelle stratégie qui consiste à s’investir davantage dans le social au profit des citoyens nécessiteux dont notamment ceux qui croupissent dans les prisons. Les deux responsables ont convenu dorénavant d’engager une synergie d’actions en faveur des détenus plus particulièrement les femmes qui pourront bénéficier d’AGR (d’activités génératrices de revenus) dès leur sortie de prison pour une meilleure insertion de ces dernières dans la société. Car, la plupart d’entre elles sont incarcérés pour des motifs liés aux mauvaises mœurs (Zina), aux infanticides pour les mauritaniennes et au trafic de drogue, grosso modo de stupéfiants mais aussi de production et de vente d’alcool pour les étrangères. Au terme de cette cérémonie, une prisonnière mauritanienne a tenu à remercier la Fondation Errahma pour ce geste, l’administration pénitentiaire pour l’assistance et le soutien permanent qu’elles ont toujours bénéficié d’elle. « Nous ne manquons de rien sauf la privation de liberté pour des raisons qui nous ont amené ici mais c’est le destin» a-t-elle soutenu. «C’est la troisième fois que la Coordinatrice de la Fondation nous rend visite pour nous assister et nous soutenir moralement » a-t-elle poursuivi. « Je ne cesserai de remercier le directeur Moulaye Abdallah, le régisseur de la prison et son adjoint Cissokho qui ne ménagent aucun effort pour nous accompagner dans notre épreuve » a-t-elle dit avant de demander aux pouvoirs publics, au ministère de la justice notamment « de réduire nos peines ou tout au moins diligenter notre jugement parce que la plupart d’entre nous sont là pour des détentions préventives longues alors que certaines sont des mères de familles». Une demande qu’examinera certes l’administration pénitentiaire de concert avec sa hiérarchie. I.Badiane
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