L’Ecole privée El Mourabitoune de Sebkha célèbre la journée de l’enfant africain   
17/06/2016

L’Ecole privée El Mourabitoune de Sebkha abritant en son sein la crèche dénommée Penda Kane, a organisé le 16 juin dernier, Journée de l’enfant africain, une cérémonie commémorative marquant cette journée. Cette manifestation culturelle dédiée aux enfants ...



... est organisée  en partenariat avec l’Association pour le Suivi Social des enfants en situation difficile (ASSESD).
Parents d’élèves et élèves sans compter les invités de marque étaient nombreux à cette manifestation, la première du genre organisée en commémoration au massacre des enfants de Soweto le 16 juin 1976 par le régime raciste de l’apartheid.  En 1976, des écoliers sont descendus dans la rue de Soweto pour dénoncer le système éducatif raciste de l’oppresseur. Plus de 500 enfants furent massacrés par les forces de l’ordre. Quarante ans après, les familles des victimes se recueillent en souvenir à ces âmes parties à la fleur de l’âge.
C’est ainsi que dans le cadre de la célébration de ce 40ème anniversaire de l’enfant africain, l’école privée El Mourabitoune de Mme Aminata Diop Sy, sa directrice a noué un partenariat avec l’ASSESD que préside Mme Fatimata Thiam.
D’emblée, les enfants ont fait des séances de récitation de Coran. Devant leurs parents, ils ont impressionné plus d’un observateur par leur maîtrise des sourates  parfois longues qu’ils ont apprises grâce à cette école de Mme Aminata Diop Sy, visiblement très satisfaite de la prestation des enfants à l’instar de leurs parents. Ensuite, les enfants ont chanté l’hymne nationale de la Mauritanie suivie de celle de l’école bien élaboré par le personnel enseignant et la directrice Mme Sy. L’assistance a vécu des moments agréables en voyant ces enfants à l’aise entonner en chÅ“ur des chansons et des poèmes avec beaucoup de cÅ“ur à l’ouvrage.  C’est le moment choisi par Abdoulaye Seck, représentant des élèves pour prononcer un mot de compassion à l’endroit de ces enfants africains morts très tôt mais aussi ceux du monde qui souffrent  encore de situations liées à la pauvreté ou à l’orphelinat. «Cette journée du 16 juin, journée internationale de l’enfant africain est un grand jour pour nous élèves de l’Ecole El Mourabitoune » a-t-il dit non sans exprimer leur sentiments de compassions à cette occasion. « Nous compatissons aux douleurs de nos frères africains et lançons un appel pour le respect des droits de l’enfant » a-t-il souligné. Un moment marqué par des sentiments de tristesse en souvenir à ces âmes. 
Pour marquer un refrain à ces sentiments de compassion, les élèves ont trouvé une belle parade en entonnant des  chansons en arabe et en français mais aussi en d’autres langues nationales pular et wolof pour exprimer les bonnes manières d’accueillir les personnes à domicile et la façon de les entretenir.


Deux femmes dans le monde des enfants
 Si les enfants sont parvenus à s’exprimer correctement au grand bonheur de leurs parents, c’est grâce à deux femmes animées d’une volonté farouche appuyée par un engagement militant pour la cause des enfants. Il s’agit bien sûr de Mme Aminata Diop Sy, la directrice de l’école El Mourabitoune et de Mme Fatimata Thiam, présidente de l’ASSESD. Si la première a choisi pour l’éducation des enfants en bas âge, la deuxième elle, a dès sa jeunesse, opté pour la surveillance et le suivi des petites âmes. Deux chemins croisés alors qui font qu’aujourd’hui, elles ont décidé de cheminer ensemble pour le bonheur des enfants et de leurs parents. Dans son discours à l’occasion, Mme Sy a indiqué que son école qui organise chaque année une fin d’année pour couronner les efforts des enfants et des enseignants, a désormais décidé à partir de cette année, de faire la journée de l’enfant africain, la journée de son école. Elle s’est réjouie du soutien des bonnes volontés qui sont venues soutenir l’école notamment l’inspecteur N’Diom Ousmane « qui a beaucoup fait pour l’école », l’Association que préside Mme Fatimata Thiam qui s’est engagée spontanément pour la cause des enfants aux côtés de son école, la jeunesse de l’association Kawral Daniama pour son assistance mais surtout à son mari, Mr Sy Ibrahima Demba qui a été toujours à ses côtés pour lui servir de conseiller. 
Pour sa part, Mme Fatimata Thiam, présidente de l’ASSESD a indiqué que son association a toujours Å“uvré pour le suivi, l’accompagnement des enfants mais intervient aussi pour l’encadrement et la rééducation des enfants vulnérables. A cette occasion, elle a indiqué que «nos enfants sont l’avenir de demain » et par conséquent, «nous devons prendre soin d’eux en leur assurant une bonne prise en charge».  Toutefois, elle a insisté sur la protection des enfants contre tous les mauvais traitements. Enfin, elle a, à son tour remercié sa partenaire Mme Sy «qui m’a ouvert les portes vers les petits mourabitounes» mais aussi l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH) et la Fondation Noura «pour leur contribution et leur soutien moral».
 
Des moments d’épanouissement aussi …
Cette manifestation est un prétexte pour faire épanouir les enfants de l’école qui abrite la crèche et le fondamental.  Si la journée du 16 juin est célébrée pour marquer l’anniversaire du massacre des écoliers de Soweto, cette année, elle est combinée avec la fête de fin d’année, avait souligné Mme Sy. C’est pourquoi, les parents d’élèves et autres invités ont eu droit à des moments de loisirs des enfants. Ces enfants ont récité des poésies sur l’unicité d’Allah, sur le respect des 5 prières mais aussi les bonnes habitudes à inculquer aux enfants dès le bas âge. Un vrai travail d’hercule abattu par Mme Sy et son corps enseignant pour en arriver là. Car se sont de tout petits enfants difficiles à dresser et à redresser. Mais elle est parvenue grâce à son esprit volontariste et son engagement sans faille à vouloir faire de ces progénitures, de véritables hommes et femmes pour la Mauritanie de demain et ce, malgré les modestes moyens dont elle dispose. Certes, l’UNICEF qui s’occupe et se préoccupe de l’avenir des enfants et de leurs droits viendra un jour appuyer cette école et cette association, l’ASSESD, qui luttent pour un meilleur avenir des enfants.  Les enfants ont fait des sketches sur la propreté, comment laver les mains avec le savon avant et après chaque repas mais aussi avant de saluer les personnes. Tout comme ils ont chanté un hommage exprimant le courage de la femme africaine et du monde, elle, qui perd la vie en donnant la vie. Car « un enfant orphelin voit son avenir compromis » ont-ils soutenu. C’était émouvant. En outre, ils ont entonné un chant en l’honneur de la Mauritanie et de l’Afrique dans leur combat pour sauver les enfants d’Afrique. C’est pourquoi, les enfants ont invité leurs parents à les emmener à l’école pour assurer leur avenir. Pour couronner le tout, les enfants ont esquissé des pas de danse à la mauritanienne et au rythme du Mbalax sénégalais accompagnés d’applaudissements soutenus de l’assistance.
Enfin, venu le moment de distribution des cadeaux et de dégustation de succulents mets offerts par Mme Sy, la directrice et Mme Fatimata Thiam, présidente de l’ASSESD sous les auspices des invités de marque, mettant fin à la fête. 
I.Badiane


Témoignages :
Des témoignages n’ont pas manqué pour apprécier le travail de l’école et de Mme Sy. Sokhna Guèye, monitrice à Nouadhibou, présente à l’occasion, a apprécié le travail de l’école et de ses enseignants. « Nous avons vu que nos enfants ont appris quelque chose. Ils sont dans de bonnes mains. Leur avenir est donc assuré. L’éducation est la base de tout, soutenons l’école afin d’assurer un avenir radieux à nos enfants » a-t-il déclaré. « Il faut que les parents assurent une bonne éducation aux enfants pour préparer leur avenir. Il ne faut pas dépenser beaucoup d’argent dans les mariages et baptêmes alors qu’on n’arrive même pas à assurer le minimum à ses enfants et les emmener à l’école » s’insurge Mr Sy Ibrahima Demba, époux de Mme la directrice.
D’autres parents ont profité de la même occasion pour apporter des témoignages vivants sur les qualités de la directrice qui passe la plupart du temps à « faire du social ». « Beaucoup de nos enfants ne payent pas la scolarité, ils sont là gratuitement à la charge de Mme Sy », déclare une veille dame venu accompagner son petit fils. Certaines femmes aussi ont abondé dans le même sens appréciant à sa juste valeur le travail de l’école et le dynamisme de la directrice « très humanitaire ».  Pour sa part, Mme Yacine Diop, monitrice de la petite section, a soutenu que « le traitement est acceptable » mais le fait marquant c’est que « la directrice ne nous considère pas comme ses travailleurs mais comme ses sÅ“urs ». L’environnement est donc familial et convivial. Même son de cloche chez Adama Diallo, enseignante. D’abord, « gérer les enfants c’est difficiles. Mais nous sommes après tout des mères. Nous acceptons donc les enfants malgré leurs caprices ». Mme Diallo a apprécié les conditions de travail appelant au soutien de l’école qui traverse des difficiles d’ordre matériel et financière pour assurer une bonne éducation de base aux enfants dont la plupart sont issus de familles pauvres. Mais « nous sommes animées de volonté, de courage et d’abnégation comme la directrice».
Mme Ndeye Ndiaye Diakhaté embouche la même trompette. « Nous avons passé 9 mois d’année scolaire sans problème. J’étais avant, femme de ménage dans sa maison. Mais elle m’a proposé de me former et de m’intégrer dans son école. Ce dont je la remercie. Tout se passe bien ici, Mme Sy nous considère comme des sœurs et non des travailleurs. Elle est dynamique et est toujours à nos côtés et aux côtés des enfants. Mme Sy est une humaniste».

IB


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