Dans le cadre de la semaine de la langue française et de la Francophonie ouverte depuis le 12 mars, l’Association Mauritanienne pour le Secours de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a organisé, ce 15 mars dernier, une journée de sensibilisation contre les violences ...
... faites aux femmes et aux enfants. La manifestation a eu lieu au siège même du Centre El Wafa de l’AMSME qui a saisi cette occasion pour rendre hommage au monde de la Francophonie auquel la Mauritanie fait partie.
Plusieurs femmes et enfants étaient venus nombreux. Cette couche sociale vulnérable a besoin d’une sensibilisation du genre pour éviter d’être pris au piège des violeurs, agresseurs ou malfaiteurs. Pourtant, des associations de femmes comme l’AMSME, font au quotidien un travail de sensibilisation au profit des populations notamment de la banlieue contre ces violences sous toutes ses formes. A l’AMSME par exemple, un numéro vert (8000 10 10) a été mis en place depuis 2010 pour aider les populations à secourir des personnes en danger. Mais, malgré tous ces efforts et toutes ces actions menées, «le phénomène persiste » a dit Mme Banel Negri du Centre El Wafa.
Les femmes et les enfants ont été sensibilisés sur ce phénomène : « ne montez pas dans une voiture inconnue, n’allez pas dans un endroit sombre ou suspect, ou encore, méfiez-vous des malfaiteurs quelque soit leur offre » sont entre autre les messages lancés à l’endroit des populations de la banlieue d’El Mina où se déroulait la manifestation.
Pour mieux faire passer le message, une animation culturelle assurée par le Groupe Rap MEMBO MEMA de Samba Diallo et le jeune Ba, a émerveillé le public grâce à sa prestation. « Il est temps que nous prenons conscience du danger qui guette nos mamans, nos sœurs et nos frères » a dit Samba Diallo soutenant que « nous sommes prêts à faire face aux malfaiteurs ». La sensibilisation a été faite dans les langues nationales pular, wolof, soninké et hassaniya pour servir ce public pluriel de la banlieue d’El Mina.
Mr Moctar Diallo, acteur de la société civile, a indiqué que « cette sensibilisation est indispensable et importante » en ce sens qu’elle permettra de prendre conscience de l’ampleur du phénomène. « L’implication des familles aidera à faire reculer le phénomène » poursuit-il avant de souligner que « la société civile n’est pas antinomique avec le gouvernement mais vient en appoint » pour créer une synergie d’actions au profit des populations. L’artiste peintre Amy Sow dira que « par l’art, on peut lever les tabous ». Une façon de dire que dans ce combat, il n’y a pas de tabou.
Pour sa part, Me El Ide Mbareck, l’un des avocats des causes justes, a remercié tout le monde pour ce travail de sensibilisation. « Il faut persévérer pour aider et assister les femmes et les enfants à accéder à leurs droits. C’est un devoir pour tous » a-t-il dit. « Il faut donc retrousser les manches pour dire non à la violences faites aux femmes et aux enfants », soutient-il.
De son côté, Mr Samba Ba, un ancien serviteur du centre El Wafa relevant de l’AMSME, ovationné pour avoir donné à celui-ci le cachet qu’il mérite, a été dans une émotion, on ne peut plus tenir. « Je suis ému de retrouver ces âmes qui ont besoin de protection » a-t-il dit. « Il faut se battre et continuer le combat pour atteindre les objectifs visés : éradiquer le phénomène de la violence ». Une chanson du groupe MEMBO MEMA dédiée à l’Association AMSME en mémoire aux femmes et enfants victimes mais aussi pour son travail de soutien, d’assistance et d’accompagnement de ces victimes. C’est le moment choisi par Mme Vatimetou Mint Tourad, vice présidente de l’AMSME pour salué les efforts de tout un chacun en disant que « la lutte continue, pas question de baisser les bras ». Elle a encore réitéré l’engagement de l’AMSME de travailler d’arrache-pied pour assister et accompagner les victimes mais également sensibiliser les populations pour atteindre l’objectif de zéro violence.
I.Badiane
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