Le Président du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie s’adresse à la Nation    
13/03/2006


Chers compatriotes,
Depuis son avènement, le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie s’est engagé à tenir le peuple mauritanien informé de toutes les questions d’intérêt national qui l’interpellent.
Conjuguée à la double exigence de vérité et de transparence dans la gestion des affaires publiques, cette responsabilité morale me conduit aujourd’hui à vous faire part d’une question de haute portée se rapportant à la gestion de nos ressources pétrolières. Comme vous le savez, notre pays avait conclu des contrats de partage de production pétrolière avec plusieurs sociétés opérant dans ce domaine. Après leur signature par les parties concernées, ces contrats avaient, comme le dispose la loi, reçu l’approbation de l’ancien parlement.
Jusqu’ici, ces contrats ne représentaient aucun problème particulier pour l’Etat mauritanien qui exécutait, avec rigueur et sens de la responsabilité, les engagements qui en découlaient à sa charge. Mais force est de constater qu’un obstacle majeur prévaut, aujourd’hui, dans les relations entre notre pays et la société Woodside. Surgissant à la suite d’une enquête minutieusement entreprise par le gouvernement de transition, cet obstacle se rapporte à quatre documents, dits avenants aux contrats de partage de production, conclus dans une opacité totale. Les quatre avenants en cause ont été conçus dans le seul intérêt de Woodside et au détriment de l’Etat mauritanien. Entachés de plusieurs vices, ils portent un grave préjudice à l’intérêt national et transgressent, de manière flagrante, la substance même des contrats initiaux. Ils font aussi peser des risques graves sur notre faune et flore maritimes.
Dans la forme et dans le fond, ces documents, sont, donc, en contradiction avec la législation mauritanienne, les conventions et usages internationaux en la matière.
En dépit de tout cela, nous avons fait preuve de responsabilité et de sens de la mesure. La recherche d’une solution respectant la loi et préservant les intérêts supérieurs de la nation a été, et restera constamment notre souci.
Chers compatriotes,
La bonne gestion de nos ressources naturelles est une responsabilité nationale. Elle est un impératif moral, pour chaque citoyen. Ce devoir ne peut être trahi, ni par le gouvernement actuel, ni par un gouvernement futur. Il nous incombe tous de défendre, fermement, continuellement et en toute circonstance, les droits de notre peuple et les intérêts de notre pays. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit nullement ici d’ouvrir les dossiers du passé.
Le principe de tolérance pour lequel nous avons opté, conformément aux prescriptions de notre sainte religion et par souci de cohésion nationale, ne peut, en aucun cas, nous amener à laisser impuni le bradage de nos intérêts vitaux, et l’hypothèque du devenir de nos générations futures. En tout état de cause, la Mauritanie est , et restera un Etat de droit. Elle reconnaît aux tiers leurs intérêts et respectera ses engagements à leur égard. Mais en retour, elle n’acceptera point qu’elle soit spoliée de ses propres droits.
Wafaqana allahou lima fihi maslahatou chaabina wa biladina,
wassalamou alaykoun wa rahmatou lahi taala wa barakatouhou".


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