Les jeunes issus de nos capitales régionales du nord, empruntent dans leur majorité, le chemin de l’exil, dans le seul but d’assurer un avenir qui leur ouvrira plus d’horizons et d’opportunités et de venir en aide à leurs familles laissées au pays. Un avenir qu’ils n’obtiennent pas dans leur pays faute de débouchés prometteurs dans leurs villes : Nouadhibou et Zouerate. Réussir et garantir leur avenir tels sont les objectifs de nos jeunes émigrés à l’étranger.
Plusieurs milliers de jeunes ressortissants de ces deux villes se trouvent sous d’autres cieux principalement en Espagne. Un bon nombre de jeunes restés au pays rêvent de suivre leurs aînés afin de sortir de la précarisation de la vie de nos wilayas du nord. Situation inquiétante provoquée par une déconsidération des pouvoirs publics mauritaniens à l’insertion de ces jeunes dans la vie active. Etablis principalement en Espagne, les émigrés mauritaniens estimés à plus de 5.000 sont en situation légale. Une minorité parmi eux est en attente de régularisation. Les candidats à l’émigration qui sont restés au pays ne peuvent pas aspirer à une telle opportunité à cause de la difficulté de trouver un visa. Les jeunes exilés en Europe travaillent soit dans la restauration, le gardiennage ou l’agriculture. «La seule solution pour avoir un avenir meilleur, c’est de s’exiler en Europe, même s’il faut faire la traversée, car aucune opportunité de travail n’est possible dans notre pays » dira Mohamed Ould Mbareck en congé à Nouadhibou. Le rêve de l’exil est quasiment un dénominateur commun chez la majorité des jeunes des wilayas du nord en vue de tenter l’expérience de l’Europe. D’autres, tiennent juste à partir parce qu’ils trouvent qu’une telle expérience ouvre des perspectives d’avenir. Les travailleurs émigrés représentent aujourd’hui un atout économique très important à Nouadhibou et Zouerate. Les travailleurs émigrés envoient en effet une partie de leurs revenus à leurs familles. En ce qui concerne les fonds transférés, il est difficile de les évaluer. Car, ils se font à travers des boutiques et pas avec les banques locales .Ces transferts sont estimés à plus de plusieurs millions d’Euros par an. Cet argent envoyé sert à la réalisation d’investissements dans les domaines du commerce, du bâtiment… Faire un tour du côté des quartiers «Numerowatt» permet de se rendre compte de la réalité de la participation des jeunes issus de Nouadhibou au développement de leur ville. Les villes de Nouadhibou et de Zouerate sont réputées comme des fabriques de chômeurs ouvrant ainsi largement la voie à la délinquance, et bien d’autres actes, criminalité, drogue etc.… L’Etat mauritanien à travers ses représentations diplomatiques doit jouer un rôle d’organisateur pour faciliter le rapatriement de fonds et la réorganisation des émigrés dans leur pays d’accueil.
BARRIKALLAH CP/NOUADHIBOU
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