Les présidents mauritanien Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et tunisien Zine El Abidine Ben Ali et ont plaidé mardi 4 mars pour "la tenue d’un sommet maghrébin dans les meilleurs délais" pour réunir les dirigeants de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui regroupe, outre la Tunisie et la Mauritanie, l’Algérie, le Maroc et la Libye. Les chefs d’Etat des cinq pays de la région ne se sont pas rencontrés depuis plus de 13 ans, le dernier sommet de l’UMA remontant à 1994.
Lors d’un entretien à l’occasion de la visite que le président mauritanien effectue depuis le 3 mars en Tunisie, les deux hommes se sont engagés à "oeuvrer en vue de réunir les conditions propices" à la tenue d’un tel sommet et à dynamiser les mécanismes de cet ensemble régional en panne. Créée en 1987, l’UMA a vu son processus d’intégration achopper essentiellement sur le différend opposant Rabat et Alger au sujet du problème du Sahara-Occidental. Annexée en 1975 par le Maroc qui la considère comme faisant partie de son territoire national, cette ancienne colonie espagnole est également revendiquée par le front Polisario, soutenu par l’Algérie. Ce mouvement indépendantiste réclame un référendum d’autodétermination des populations sahraouies, alors que le Maroc propose une autonomie en gardant sa souveraineté sur ce territoire. Le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi est arrivé lundi 3 mars à Tunis pour une visite officielle de trois jours. Il a été accueilli à l’aéroport international de Tunis-Carthage par son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Le président de la République accompagné de ministres et hommes d’affaires, a rendu visite au mémorial des martyrs, près de Tunis, et a été reçu dans les deux chambres du parlement avant de visiter des sites archéologiques et touristiques en banlieue de Tunis. Les relations bilatérales, la coopération économique et l’intégration régionale ont été au menu des discussions entre les présidents Ould Cheikh Abdellahi et Ben Ali, dont les pays sont membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA: Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Libye). Cette visite fait suite à une réunion de la haute commission bilatérale de coopération au cours de laquelle les deux pays ont décidé de reprendre des pourparlers sur un accord de libre échange. Liés par des liens historiques séculaires ainsi qu’une multitude d’accords, les deux pays cherchent à promouvoir le commerce, l’investissement et les affaires. Les échanges ont atteint 21,5 millions de dinars (12 millions euros) en 2007. Quelque 46 sociétés tunisiennes ou mixtes opèrent en Mauritanie, notamment la Mattel (la Mauritano-Tunisienne de Télécommunications, 500.000 abonnés) et Mauritania Airways, qui s’est installée en décembre 2007. Les deux pays sont liés également par un contrat de partage de la production d’un permis de recherche d’hydrocarbures, objet d’un protocole conclu en 2007 entre la Société Mauritanienne des Hydrocarbures et l’entreprise tunisienne d’activités pétrolières. La Tunisie est intéressée en Mauritanie par l’investissement dans le transport terrestre et la réalisation et gestion du futur aéroport international de nouakchott. Les relations mauritano-tunisiennes, les perspectives de coopération bilatérale ainsi que les questions d’intérêt commun aux plans maghrébin, arabe et africain ont été au centre des entretiens, des présidents Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi et Zine El Abidine Ben Ali. Les deux chefs d’Etat ont souligné la nécessité de renforcer la concertation et la coordination entre les deux pays et d’appliquer les accords conclus dans le cadre de la coopération bilatérale, selon le porte-parole officiel de la présidence tunisienne. Les deux présidents ont également abordé les derniers développements de la situation au Moyen Orient, notamment au Liban et en Irak et souligné la nécessité de renforcer l’action arabe commune et de multiplier les efforts visant à promouvoir le coopération et la complémentarité interarabes. Le président tunisien a fait état, à cette occasion, de la préoccupation de son pays devant la situation qui prévaut dans la bande de Gaza, notamment au plan humanitaire, appelant la communauté internationale à agir pour mettre un terme à l’agression israélienne contre le peuple palestinien et à assurer les conditions nécessaires à la poursuite du processus de paix. Sur le plan africain, les présidents Zine El Abidine Ben Ali et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi ont évoqué la situation préoccupante dans certaines régions du continent, soulignant la nécessité de renforcer l’action africaine commune et de veiller à résoudre les crises qui affectent le continent.
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