"La production du pétrole mauritanien a effectivement débuté vendredi sur le
champ offshore de Chinguetti", situé à 80 km au sud-ouest de la capitale
mauritanienne, a annoncé dans un communiqué la Société Mauritanienne des
Hydrocarbures (SMH). La production sur ce champ pétrolier - le premier découvert
en Mauritanie -, devrait progressivement atteindre la capacité de 75.000 barils
quotidiens, en attendant le début des exportations officiellement prévu pour les
environs du 20 mars, annonce la SMH. Selon des statistiques officielles, le
gouvernement s’attend en 2006 à une production globale de 18,4 millions de
barils dont 35% (estimés à près de 200 millions de dollars) reviennent à l’Etat,
et le reste au consortium d’exploitation dirigé par la compagnie australienne
Woodside. Cette nouvelle fait de la Mauritanie un nouveau membre africain du
club des pays producteurs de pétrole, aux côtés du Nigeria, du Tchad, du Gabon,
de la Guinée-équatoriale, de la Libye et de l’Angola. Dans un communiqué publié
vendredi 24 février , le gouvernement mauritanien a annoncé qu’il ne pouvait
"que se réjouir de cet événement" en raison "des efforts qu’il a déployés Ã
cette fin et des retombées attendues de l’exploitation pétrolière sur
l’amélioration des conditions de vie" des populations. En outre, Nouakchott
a émis l’espoir que la production de Chinguetti "sera suivie de celle d’autres
gisements et que les obstacles entravant la réalisation de cet objectif (de
production pétrolière) seront rapidement levés". L’exploitation de trois autres
champs offshore est attendue dans les années à venir, dont le plus important
d’entre eux, "Tiof", sera opérationnel en 2007, selon des sources officielles.
De nombreuses explorations sont en cours, autant en offshore qu’en inshore,
ont-elles ajouté. Le démarrage de la production s’est fait sans grand
tapage, ni publicité, sans doute en raison du différend qui oppose le
Gouvernement à Woodside concernant quatre "avenants d’extension" des contrats de
partage liant les deux parties. Alors que woodside affirme la validité de ces
avenants "signés et adoptés par le Gouvernement et le Parlement précédents"
(sous l’ancien président Maaouiya Ould Taya, renversé en août 2005), le
gouvernement y voit "un crime économique qui spolie le pays de tous ses droits".
Vendredi 24 février , le Gouvernement a réaffirmé sa position sur le
contentieux, jugeant une nouvelle fois ces avenants "nuls et non avenus".
Selon Nouakchott, les documents prévoient notamment "la diminution de la
part de l’Etat dans les revenus de l’exploitation pétrolière". Dans l’attente
d’un arbitrage judiciaire qui aura lieu dans moins de trois mois, rien ne permet
pour le moment de prédire une solution à l’amiable, a-t-on appris de sources
proches du dossier. L’ancien ministre du pétrole, Zeidane Ould Hmeida,
signataire avec Woodside des dits avenants, a quant à lui été arrêté et inculpé
mi-janvier de "crimes économiques". Une vingtaine de responsables mauritaniens
et de Woodside sont en cours d’audition dans le cadre de cette affaire. Par
ailleurs, le gouvernement s’est doté d’un arsenal juridico-financier supposé
assurer une bonne gestion des ressources pétrolières, qui devraient doper la
croissance du pays. mercredi dernier , le Gouvernement a annoncé la mise en
place prochaine d’un comité de surveillance garantissant la transparence dans
l’utilisation des recettes des industries d’extraction, dont celle du pétrole.
Nouakchott a également annoncé la semaine d’avant la création d’un fonds
national de recettes d’hydrocarbures (Fnrh), qui sera chargé de gérer l’ensemble
des recettes pétrolières du pays. AFP
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