Mali: La rĂ©bellion laisse les portes ouvertes   
22/03/2015

La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a réclamé lundi 16 mars une rencontre avec la médiation algérienne et les partenaires internationaux pour "améliorer" l’accord de paix paraphé le 1er mars par le gouvernement, qualifié de "bonne base de travail".



 Un premier document publiĂ© lundi synthĂ©tisant les points de vue des participants Ă  la rĂ©union de la rĂ©bellion dans son bastion de Kidal (extrĂŞme nord-est) la semaine dernière jugeait "fondamentalement insuffisant" l’accord d’Alger "par rapport aux revendications du peuple de l’Azawad", en rĂ©fĂ©rence Ă  l’appellation de cette rĂ©gion du Mali par les rebelles.
   Ce texte rĂ©clamait "une reconnaissance et la rĂ©paration par l’Etat malien des diffĂ©rents crimes qu’il a commis depuis 1963 dans l’Azawad", et "une reconnaissance de l’Azawad en tant qu’entitĂ© politique, juridique et territoriale", comprise dans l’accord d’Alger au seul titre "rĂ©alitĂ© humaine", sans contenu politique explicite.
   Mais dans une "dĂ©claration finale" ultĂ©rieure lundi, au ton plus positif, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) "renouvelle vivement ses remerciements et sa confiance Ă  la mĂ©diation internationale, ayant comme chef de file l’AlgĂ©rie", allant jusqu’à remercier "le gouvernement malien pour sa disponibilitĂ© maintes fois affirmĂ©e" Ă  rechercher une solution nĂ©gociĂ©e.
    Disant tirer les enseignements d’une "large consultation ayant regroupĂ© des milliers de participants" du 12 au 15 mars Ă  Kidal, la CMA estime que l’accord "n’a pas pris en compte les Ă©lĂ©ments essentiels des aspirations lĂ©gitimes des populations de l’Azawad", selon cette dĂ©claration signĂ©e pour la coordination par Bilal Ag AchĂ©rif, un des chefs politiques du Mouvement national de libĂ©ration de l’Azawad (MNLA).
   ConsidĂ©rant que "le document produit par la mĂ©diation constitue une bonne base de travail qui mĂ©rite d’être amĂ©liorĂ©e dans l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de la paix", elle sollicite "une rencontre avec la mĂ©diation et les partenaires internationaux concernĂ©s, en vue d’échanger sur la suite du processus".
   Après le premier document, des sources proches des discussions et des sources diplomatiques europĂ©ennes assuraient d’ailleurs que la rĂ©bellion n’avait pas dit son dernier mot, ces dernières annonçant l’envoi d’une dĂ©lĂ©gation mardi Ă  Kidal "pour faire avancer les choses".
 Une source diplomatique française a indiquĂ© Ă  l’AFP avoir "l’impression que ceux qui Ă©taient Ă  Alger, et qui ont donc vĂ©cu la nĂ©gociation, Ă©taient assez tentĂ©s" de signer, estimant qu’"en revanche ceux qui sont sur le terrain, qui n’ont pas participĂ© aux nĂ©gociations, sont beaucoup plus nĂ©gatifs".
   "L’idĂ©e, c’est d’avoir le maximum de gens dans l’accord. Qu’il y ait une ou deux fractions qui restent Ă  l’extĂ©rieur, c’est sĂ»rement inĂ©vitable mais il faut minimiser cette dissidence", a-t-on ajoutĂ© de mĂŞme source.
   La pression, dĂ©jĂ  forte sur les rebelles pour signer, s’est intensifiĂ©e Ă  la suite de l’attentat anti-occidental du 7 mars Ă  Bamako, revendiquĂ© par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’AlgĂ©rien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
   Une dĂ©lĂ©gation de diplomates europĂ©ens et de responsables de la reprĂ©sentation de l’Union europĂ©enne Ă  Bamako se rendra "Ă  Kidal mardi si tout va bien, pour faire avancer les choses", a affirmĂ© Ă  l’AFP un membre de la dĂ©lĂ©gation.
   La CMA, comprenant le MNLA, le Haut conseil pour l’unitĂ© de l’Azawad (HCUA), la Coalition des peuples de l’Azawad (CPA) et une branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), avait demandĂ© le 1er mars un "dĂ©lai raisonnable" pour consulter sa base après avoir exigĂ© en vain des amendements au document.
   Cet accord vise Ă  crĂ©er les conditions d’une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une sĂ©rie de rĂ©bellions touareg depuis les premières annĂ©es d’indĂ©pendance du pays, en 1960.
Une prochaine rencontre entre la rébellion à dominante touareg du nord du Mali et la médiation internationale sera décisive pour le sort de l’accord de paix d’Alger, a indiqué mardi 17 mars à l’AFP un porte-parole rebelle, au terme de discussions avec des diplomates.
   "La rencontre s’est très bien passĂ©e Ă  Kidal", fief rebelle Ă  plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, oĂą s’est rendue mardi une dĂ©lĂ©gation de diplomates occidentaux et africains accrĂ©ditĂ©s au Mali, a dit Mohamed Ag Arib, un porte-parole du Haut conseil pour l’unitĂ© de l’Azawad (HCUA).
    "Une prochaine rencontre entre nous et les mĂ©diateurs sera dĂ©cisive pour la signature de l’accord", paraphĂ© le 1er mars Ă  Alger par le seul camp gouvernemental, a ajoutĂ© ce membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), sans Ă©voquer de date ni de lieu, après le dĂ©part de la dĂ©lĂ©gation.
   "La mĂ©diation nous a dit qu’il n’y aurait pas de nĂ©gociation d’un nouvel accord. De notre cĂ´tĂ©, nous disons que nous avons des amendements qui seront pris en compte, par exemple, sur le plan institutionnel, sur le plan politique et sur le plan de la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ©", a-t-il indiquĂ©.
    Ces amendements placent les groupes rebelles au coeur du dĂ©veloppement et de la sĂ©curitĂ© des trois rĂ©gions du nord du Mali, selon lui, que la rĂ©bellion dĂ©signe par le terme d’Azawad.(Afp)


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