Festival musical au CCF : Aider les artistes musiciens Ă  se perfectionner   
05/02/2008

e Centre Culturel Français (CCF) a organisé le mardi 29 janvier dernier, un concert musical de soutien aux artistes musiciens dont beaucoup n’ont pas d’orchestre encore moins d’instruments de musique. Plusieurs musiciens de nationalités différentes se sont reproduits devant un public habitué du CCF. Reggae Men et rappeurs pour la plupart, ces jeunes artistes mauritaniens sont pleins d’ambition et de talent. Ils ont régalé le public venu les voir. Ce fut, également une véritable découverte des talents cachés.



Ils sont mauritaniens dans leur majoritĂ©, sĂ©nĂ©galais, congolais entre autres qui ont eu l’opportunitĂ© de se reproduire la soirĂ©e du mardi 29 janvier entre 21 heures et  23 heures 30. Pendant plus de deux heures d’horloge, ces artistes musiciens ont montrĂ© leur savoir-faire. La musique africaine traditionnelle authentique, nous l’avons vĂ©cue ce jour grâce Ă  ces talents. Le CCF a Ă©tĂ© l’objet d’un vĂ©ritable ballet musical oĂą les artistes comme Papa Diop du groupe Walfadjri qui chantait du Mbalax et un peu de jazz, DiĂ©ba Guèye, qui nous a rĂ©galĂ© de musique Mbalax purement sĂ©nĂ©galaise, Annis, la plus petite chantait du zouk centrafricain, Seydou Ndao et compagnie du reggae et du rap sĂ©nĂ©galais et Afropol, lui, de la musique mauritano-sĂ©nĂ©galaise ont pu, tous,  dĂ©montrer leur talent. Tous ces artistes ont donnĂ© le meilleur d’eux-mĂŞmes.
Le jeune Saydou Ndao qui en est Ă  sa première prestation devant un public assez nombreux, a fait bonne figure. Ses ambitions, c’est rĂ©ussir dans la musique. «On a toujours aimĂ© la musique », a-t-il dĂ©clarĂ©. Ce jeune semble avoir l’art dans son sang eu Ă©gard aux thèmes  qu’il a abordĂ© sur scène avec vivacitĂ©. « Je rĂŞve d’être une grande star comme les autres grands chanteurs Ă  l’image d’Alpha Blondi qui est pour nous une rĂ©fĂ©rence et la rĂ©fĂ©rence de toute la jeunesse africaine » poursuit-il. Son ambition, c’est de « faire des tournĂ©es partout dans le monde, dĂ©couvrir un tout petit peu ce qui fait ailleurs. Mais, Seydou et compagnie qui n’ont pas encore produit de cassette, disent qu’ils sont aimĂ©s par le public. « Tu sais, produire quelque chose quand on n’a pas de moyens, c’est difficile », dĂ©plore-t-il. « Mais on est lĂ  on attend le bon Dieu » dit-il. Seydou tout en remerciant le CCF, a lancĂ© un appel en direction des autoritĂ©s  et les   grands artistes sĂ©nĂ©galais, mauritaniens et africains. « Il faut que ces derniers jettent un coup d’œil derrière, sur les jeunes talents ».
Papa Diop artiste batteur, du groupe WalFadjri dit avoir dĂ©butĂ© sa carrière musicale depuis 1998. Dans leur rĂ©pertoire, Papa et ses amis abordent les thèmes qui font l’actualitĂ©, notamment, les enfants, le dĂ©sarmement et l’émigration clandestine. Nous rĂŞvons d’être de grands musiciens, dĂ©clare-t-il. Il ajoute : « Nos fans nous encouragent, on est entraĂ®ne de prĂ©parer un album qui va sortir bientĂ´t d’ici quelques mois incha Allah ». A la question de savoir quel  genre de musique il chante, Papa Diop a dĂ©clarĂ© : « nous faisons de la musique Afro peulh, c’est notre objectif. Et nous chantons toutes les langues. Il y a un peu du Mbalax mais le reste c’est du Jazz».
La jeune chanteuse Diéba Guèye, une mauritanienne de 23 ans, a fait une bonne prestation sur scène par un show de Mbalax pur. Elle a fait ses beaux jours à Dakar pendant un bon moment avant de revenir dans son pays natal pour montrer au peuple mauritanien de ce qu’elle sait faire. « J’ai débuté dans la musique ça fait longtemps. Je suis la nièce de Djily Mbaye. Donc je suis née musicienne. La musique c’est quelque chose que j’aime. Je n’ai pas encore sortie une cassette mais c’est pour bientôt. Je suis issue d’une famille griotte donc en temps que jeune fille artiste, je n’ai pas de problème sur ce que je suis entrain de faire. Mes parents me comprennent. Moi, je dis que dans la vie il faut être objectif et ambitieux. Je conseille à tout le monde surtout les jeunes d’aujourd’hui de ne compter sur personne et de travailler » a-t-elle déclaré.
Ce programme qui a ouvert les portes Ă  ces jeunes artistes musiciens, a Ă©tĂ© l’initiative de Lamine Kane, un technicien de musique au CCF. Pour Lamine Kane, l’initiative vise Ă  «rapprocher les musiciens artistes mauritaniens, sĂ©nĂ©galais … de la sous rĂ©gion entre autres, dĂ©pourvus de moyens et qui n’ont pas eu la chance ou l’opportunitĂ© de se reproduire en public ». Au cours de cet programme, Lamine Kane a ouvert les portes aux musiciens, aux observateurs qui dĂ©sirent intervenir pour apprĂ©cier ou apporter leur contribution sur ce que font les futurs artistes. Il y a Ă©galement, au menu du programme, les poètes, les jongleurs, les conteurs, les danseurs qui ont aussi eu voie au chapitre.  Le choix du CCF n’est pas fortuit selon lamine Kane «la raison est toute simple,  ces artistes musiciens, ont des difficultĂ©s de trouver un milieu d’entraĂ®nement ou de reproduction Ă  part le CCF ». Et d’ajouter :« Je remercie  le CCF au passage pour sa disponibilitĂ© constante et son soutien permanent aux jeunes talents. Aucun centre social ou foyer de jeunes n’offre ce genre d’opportunitĂ© aux artistes musiciens ».
Lamine Kane qui fut musicien et membre du staff de Maalouma Mint Meidah, a toujours rêvé de faire de la musique mauritanienne l’une des plus en vue sur la scène africaine et internationale à l’instar de son ancienne maestra (Maalouma). C’est pourquoi, depuis quelques temps, il s’occupe de ce programme mensuel au CCF pour aider les artistes musiciens à se perfectionner. D’ailleurs, Lamine Kane, est en train d’élaborer un projet de centre culturel de formation pour les jeunes musiciens. Ce futur centre sera mis à la disposition gratuite des musiciens et pourra servir de milieu d’échange d’expérience aux artistes musiciens.
Ibou Badiane et Sada Mbodj


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