«Lire en fête» au CCF: Une table ronde pour nos écrivains   
24/12/2007

Une table ronde a été organisée le mercredi 12 décembre 2007 au Centre Culturel Français (CCF) sous le thème : « L’apport du désert dans la littérature » animé et présenté par notre confrère Bios Diallo en présence d’un public composé pour l’essentiel de journalistes et autres intellectuels. ‘Lire en fête’ est un créneau qui permet aux visiteurs du CCF de découvrir les auteurs dans le domaine culturel.
D’éminents écrivains journalistes étaient les invités de marque ce jour.



Leurs interventions dans ce débat culturel étaient très pertinentes. Il s’agit notamment de Moussa Ould Ebnou, professeur de philosophie, et écrivain, qui a écrit des romans dont «L’Amour impossible», qui relate la vie dans le désert et «Barzakh» entre autres. Pour Moussa, la nature est considérée comme une invention permanente. Une façon pour notre écrivain de montrer la place de la nature dans la littérature moderne. Il y avait aussi  Ghassem Ould Ahmedou, écrivain qui était aussi présent. Il a écrit « Le dernier des nomades ». Pour Ghassem, le désert n’est pas forcément une source nourricière pour l’inspiration parce que le désert est une menace, un reflet. Car, la poésie du désert selon lui, est une poésie de repères.
 M’bareck Ould Beyrouk, écrivain journaliste, présent également, a expliqué la vie dans le désert et ses reflets. Il a écrit des romans dont l’un des plus célèbres, « Le ciel a oublié de pleuvoir ». Pour Beyrouck, l’écrivain mauritanien est toujours façonné par la nature du désert.
Rachid Ly, journaliste écrivain, bien connu lui aussi qui a écrit quatre romans dont « Le réveil agité », « 1989,  Gendarme en Mauritanie ». Pour parler du désert, Rachid dit que «chez nous les négros africains, le désert c’est quelque chose qui n’existe pas car tout ce qui vient après le village est la brousse, la campagne tout court». Dans sa première intervention, Rachid a mis en relief l’appellation Diéri et Walo deux termes qui renvoient aux habitants du fleuve, en mettant l’accent sur l’histoire de la vallée et du Fouta notamment dont il a retracé de manière succincte l’histoire des Haalpular. Il a essayé de faire ressortir le désert que les Haalpular appellent « Rewdo ».
Reprenant la parole après  l’intervention de Rachid Ly , l’écrivain. Ghassem dira que les définitions du désert sont variées mais la plus logique est celle qui renvoie à la pluviométrie. Et à Moussa Ould. Ebnou de dire que les géographes ont considéré la littérature comme un élément complémentaire de la nature pour mieux expliquer la thématique du désert. Nos écrivains ont montré avec talent leur connaissance parfaite de la vie dans le désert. L’écrivain Moussa, avec des exemples pertinents, a fait des révélations sur le  désert. Il est parti de ce qu’il appelle la géopoésie du désert pour expliquer  la vie dans  cette zone aride.
Pour Beyrouck, l’écrivain mauritanien est plus attaché au désert, c’est pourquoi, pour rejoindre son collègue Moussa, les poésies ont été  un moyen d’expliquer la vie authentique dans le désert.
Quant à Rachid, il dira que chez les Haalpular, on retrouve la même poésie que chez les maures pour la simple raison que les peulhs Haalpular ont aussi une tradition de nomades. Ce qui montre qu’il y a une relation entre les deux ethnies, maure et les peulh, par rapport à la vie dans le désert.
Ensuite la parole fut donnée au public avec des interventions sous forme de contribution de notre confrère Kissima Diagana de la Tribune qui a été pertinent en faisant ressortir la corrélation et une certaine dichotomie entre la poésie arabe et negro-africaine.  Il a fait un reproche à nos écrivains en disant que notre poésie n’est pas authentique car ne reflétant pas les mots qui renvoient au désert. Quant à Mbou Diagana, directeur au Ministère de la Culture, il a qualifié nos auteurs de nostalgiques du désert. Toutefois, il a déploré le fait que les invités sur le plateau n’ont pas parlé d’esclavage dans le désert qu’ils ont pourtant évoqué dans leurs Å“uvres littéraires.
Le débat comme on pouvait le remarquer, a été bien animé par Bios Diallo et le public s’est montré très intéressé au thème choisi par «la Semaine ;  Lire en fête ». Voilà un débat qui méritait d’être télévisé où d’éminents professeurs et écrivains mauritaniens pourraient étaler leurs talents (comme c’était le cas) et montrer au peuple mauritanien et à la face du monde, notamment culturel,  que le désert a ses réalités et son histoire.
Dans ce débat culturel, il a été évoqué la vision de certains par rapport au désert considéré comme un territoire à part. Beaucoup d’écrivains célèbres comme Théodore Monod, Chateaubriand, ou encore des explorateurs etc. ont été évoqué pour montrer l’importance de la vie dans le désert et son reflet sur l’extérieur. Nos écrivains ont montré que la Mauritanie a une richesse culturelle qui n’est pas exploitée et c’est regrettable et le débat l’a montré.
Le débat a été clôturé par la lecture, par chaque auteur, d’un de ses passages dans l’un de ses romains sur le  désert.
Compte rendu Ibou Badiane 


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