Journée de l’enfant africain : Du travail des enfants aux Sozaboys…   
20/06/2006


Ce jeudi 15 mai a été l’occasion de célébrer la journée de l’enfant africain. Dans tous les pays du continent, les problèmes spécifiques liés à leurs enfances ont été abordés. En Mauritanie, la législation bouche de plus en plus les trous inhérents au statut de l’enfant, notamment dans le monde du travail.



Pour combattre le travail des enfants de façon efficace, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a mis en place un arsenal juridique sans précédent en 1999, à travers ses conventions avec les pays adhérents. Celles-ci ont été ratifiées par la Mauritanie, ce qui leur confère une valeur juridique équivalente, voire supérieure aux lois internes du pays.
C’est le cas des conventions n°138 concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, et n°182, sur les pires formes de travail es enfants (aliénantes et agressives physiquement, qu’on ne trouve pas en Mauritanie). Le code du Travail a repris ces dispositions dans l’article 1er de son deuxième livre et prévoit une interdiction formelle: "les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise, même comme apprentis, avant l’âge de 14 ans, sauf dérogation par arrêté du Ministre du Travail." la réduction du travail des enfants ne passe pas exclusivement par une élaboration juridique qui bien souvent dans le contexte mauritanien, se limite à de grands principes, dont on voit rarement une ferme application!
Avant le volet législatif et judicaire (nécessaires aussi), il y a les aspects de l’ampleur du travail des enfants liés à un faible taux de scolarisation des enfants de 6/15 ans, et à la pauvreté structurelle d’une partie de la société mauritanienne, qui se fournit en bras comme elle peut pour survivre. L’Unicef a déjà mis en lumière la forte corrélation entre pauvreté/analphabétisme et travail des enfants dans son étude de 2001 sur le phénomène, notamment dans les wilayas du Gorgol du Brakna, du Guidimakha et du Hodh Chargui.

Le cas violent et répandu des enfants soldats
Cent vingt mille enfants âgés de huit à dix-huit ans passeront peut-être cette Journée de l’enfant africain en tant qu’enfants soldats sur tout le continent, a déclaré Amnesty International ce mercredi 16 juin.
Malgré la dynamique de paix à l’œuvre dans de nombreuses zones de conflit en Afrique, la réaction inappropriée et inefficace des gouvernements africains et de la communauté internationale pour résoudre le problème des enfants soldats encourage l’exploitation continue et sans scrupule de ces enfants par des chefs de forces et de groupes politiques armés, à leurs propres fins matérielles et politiques.
" Le recrutement et l’utilisation d’enfants âgés de moins de quinze ans dans un conflit armé constitue une atteinte extrêmement grave aux droits humains, ainsi qu’un crime de guerre. En cette Journée de l’enfant africain, les gouvernements de ce continent doivent signer, ratifier et appliquer rigoureusement les normes internationales qui interdisent le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, et notamment le Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, ainsi que la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant ", a déclaré Amnesty International.
Que ce soit au Burundi, en Côte d’ivoire, au Libéria, en Ouganda, en République démocratique du Congo (RDC), en Sierra Leone, en Somalie ou au Soudan, des enfants ont été enlevés dans les rues, arrachés à leurs écoles ou pris dans les camps de réfugiés ou de personnes déplacées à l’intérieur d’un pays. Un grand nombre de ces enfants ont aussi été enlevés chez eux, avec la menace d’une arme, sous le regard affligé et impuissant de leurs parents. D’autres auraient été enlevés tandis qu’ils jouaient dans leur quartier ou marchaient en bord de route. Certains enfants se sont volontairement engagés dans une armée ou un groupe politique armé après avoir été séparés de leur famille, pour fuir la pauvreté liée à l’effondrement des services sociaux élémentaires, comme les écoles ou les dispensaires.
Mamoudou Lamine Kane


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