M. Mohamed Lemine Ould Dadde, Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile a prononcé un discours le 2 mars devant la 10ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. Voici ce discours dans son intégralité.
Monsieur le Président ; Mesdames, Messieurs les membres du conseil ; Mesdames, Messieurs, Délégués des Etats ; Mesdames, Messieurs, les représentants des Organisations internationales, des Organisations intergouvernementales et des Organisations régionales ; Mesdames, Messieurs les Représentants des Organisations Non Gouvernementales.
Permettez- moi tout d’abord d’exprimer au nom du gouvernement de la République Islamique de Mauritanie à l’occasion de cette 10éme session, mes vives félicitations au Conseil pour le travail qu’il mène depuis sa mise en place au service de la Promotion et de la Protection des Droits de l’Homme. Je tiens tout particulièrement à adresser mes encouragements au Secrétariat pour son travail remarquable sans lequel les missions du Conseil ne sauraient aboutir.
Mesdames, Messieurs ;
La Mauritanie vivait avant le 06 Août 2008 une situation chaotique caractérisée par la recrudescence de l’insécurité, la cherté de la vie et une crise institutionnelle sans précédent provoquée par les dérives de l’institution de la Présidence de la République. Cette situation s’est notamment traduite au cours de l’année 2008 par les attaques terroristes de Nouakchott, l’assassinat de touristes français à Aleg et les événements de Kankossa, à l’est du pays contre la montée des prix au cours desquels un manifestant a trouvé la mort.
Elle s’est aussi manifestée par les dérives de l’institution de la Présidence de la République et des blocages institutionnels voulus par celle-ci, qui quelques mois durant ont installé une léthargie sans précédant dans l’histoire de notre système politique, administratif , économique et social (instabilité du gouvernement minoritaire plusieurs fois remanié, ( Motion censure présentée par 80 % des députés,, violation de la constitution à travers l’intervention du Président dans le jeu parlementaire, acte contraire au respect de la séparation des pouvoirs, malversations, détournements de fonds, et corruption ) .
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Face à cette situation, le mouvement rectificatif du 06 Aout 2008 voulu par la majorité du peuple mauritanien a maintenu les engagements internationaux du pays et s’est attelé à mettre en œuvre des actions destinées à promouvoir et à protéger les droits Humains. Il s’agit notamment de :
- le maintien des institutions démocratiques : le parlement, le Conseil Constitutionnel’ le Haut Conseil islamique, la Cour des Comptes et les Conseils municipaux ;’
- le respect des libertés publiques et individuelles. A ce jour, il n’existe aucun détenu d’opinion, aucun parti politique n’est interdit, les organisations de la Société civile y compris les syndicats exercent librement leurs activités et aucun journal n’a été censuré. La création d’un département ministériel chargé des Droits de l’Homme, de l’Action humanitaire et des Relations avec la Société Civile ;la Sensibilisation et la formation des acteurs concernés par l’exécution de la loi ’ du maintien de l’ordre et des Organisations de la Société Civiles sur les engagements internationaux relatifs aux Droits de l’Homme ; la création d’un centre de réhabilitation pour mineurs en conflit avec la loi, la réhabilitation des quartiers pauvres de Nouakchott et le lotissement de milliers de parcelles de terrains au profit des populations pauvres ; la diminution des prix des denrées alimentaires et autres produits essentiels ; la Protection des droits des couches pauvres de la population ; la dotation des hôpitaux publics régionaux de proximité en équipements de qualité ; la mise en œuvre du Programme national d’éradication des Séquelles de l’esclavage pour lesquels le gouvernement a alloué des financements considérables et l’amélioration des actions destinées aux mauritaniens exilés revenus du Sénégal à la suite des douloureux événements de 1989 ; la mise en place d’un programme national d’urgence d’assistance humanitaire en cas de catastrophes naturelles et autres situations de même ordre.
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, Au plan politique, la Mauritanie vit aujourd’hui la fin d’une transition à la suite des Etats Généraux de la Démocratie tenus à Nouakchott du 25 décembre 2008 au 06 janvier 2009 qui ont regroupé les représentants des partis politiques, des organisations de la Société civile, des Mauritaniens établis à l’étranger ainsi que ceux des différentes régions du pays.
Ces Etats généraux ont abouti à un consensus autour d’une feuille de route votée par les deux chambres du parlement. Conformément à cette feuille de route :
-Un scrutin présidentiel sera organisé le 06 Juin 2009.
-Un projet de loi portant création d’une Commission Electorale Nationale Indépendante a été adopté par le parlement au cours de sa présente session ; le Président du Haut Conseil d’Etat, Chef de l’Etat démissionnera et Son intérim sera assuré par le Président du Sénat ; le Premier Ministre et les membres du Gouvernements, considérés comme démissionnaires, assureront l’expédition des affaires courantes jusqu’à l’investiture du Président de la République démocratiquement élu et la formation d’un nouveau gouvernent, pendant la période d’intérim, aucune modification constitutionnelle ne peut intervenir ni par voie référendaire, ni par voie parlementaire ; cette feuille de route a permis sous l’égide de l’Union Africaine d’engager un dialogue entre l’ensemble des acteurs politiques nationaux en vue de l’organisation d’une élection présidentielle libre et transparente.
Je saisis cette occasion, pour inviter tous les partenaires, ici présents à participer à l’observation de ces élections présidentielles afin d’en garantir la transparence et la crédibilité.
Monsieur le Président Mesdames, Messieurs ;
Enfin, j’ai grand espoir que la communauté internationale accompagnera notre pays dans ses efforts destinés à renforcer l’Etat de droit et à promouvoir les droits Humains.
Avant de conclure, je tiens à adresser mes encouragements au Conseil pour son combat pour les Droits de l’Homme qui s’est traduit récemment par la tenue de ses deux dernières sessions extraordinaires relatives à la situation dans la bande de Gaza et à la crise financière mondiale et ses effets sur la pleine jouissance des Droits de l’Homme.
Je vous remercie
Genève, 02 Mars 2009 Source: Mountaha CHEIKH
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