Le Fonadh dénonce le traitement réservé par la police aux étudiants   
20/02/2012

Treize organisations de défense des droits de l’homme regroupées au sein du Fonadh ont rendu publique un communiqué dans lequel elles dénoncent les arrestations opérées dans le milieu estudiantin et le traitement qui leur a été réservé par la...



...police. Des dizaines d’étudiants sont entre les mains de la police, dont certains, depuis le 14 février dernier

                                               Déclaration.

Il y a quelques jours les étudiants ont posé des revendications syndicales légitimes visant l’amélioration de leurs conditions d’études. Mais le FONADH a constaté avec regret que face à ces revendications l’administration de l’université de Nouakchott, au lieu d’ouvrir un dialogue avec les intéressés pour la recherche de solution consensuelle et durable aux problèmes des étudiants a fait appel aux forces de l’ordre. La réaction de celles-ci a été brutale et féroce.

Le 14 février 2012, lors d’une manifestation pacifique organisée par les étudiants pour exiger la libération de leurs camarades détenus dans les différents commissariats de la ville, dix étudiants ont été arrêtés manu militari et gardés au commissariat central de police (parmi eux figuraient le journaliste Dialtabé Diop - qui a été insulté et brutalisé, son matériel saisi malgré qu’il ait présenté sa carte de presse - avec huit militants de l’IRA qui ont été par la suite libérés).

Une vingtaine d’étudiants dont sept (7) filles sont restés aux mains de la police , éparpillés dans les divers commissariats de la ville. Certains ont été libérés le 18 février dont : Tidiane Yeli Ball dite Mariem Bal, Ami Dieng, Kadiata Bocar Bâ ; mais d’autres ont également été arrêtés le même jour.

Aujourd’hui, dimanche 19 février 2012, à notre connaissance, vingt (20) étudiants restent arrêtés :

- Six (6 ) filles : Kardiata NGaïdé, Fatimata Diop, Anthita Diagana, Haby Sow, Khadijétou Kébé, Fatimata Konté :

- Onze (14) : Bouyagui Sall, Kébé Souleymane, Abdarahmane Camara, Lô Idrissa Sow, Boubou Diam, Oumar Harouna Camara, Djiby Sall, Badi Sall, Hassane Lô, Ahmedou Ould Boudaha, Mountaga Thiam, El Ketoum Sedigh, Abdallahi Ould M’Ballé, Oumar M’Baye.

L’impunité et le déficit de justice entament de façon considérable la confiance des justiciables en la justice. Des informations concordantes rapportent que durant toute cette période certains étudiants arrêtés ont subis des tortures CRUELLES dans ces commissariats, en violation flagrante de tous les droits et conventions relatifs à la protection des droits humains que notre pays a ratifiés.

Par ailleurs, il nous a été signalé au FONADH le comportement condamnable de certaines autorités de police qui ont procédé à des arrestations et à des libérations sélectives sur des bases raciales, ethniques. Il s’agit là d’une sélection discriminatoire inadmissible qui sème la division et met en péril l’unité du pays.

Le FONADH regrette le refus catégorique des responsables de la police à une délégation du forum, militants des droits humains accompagnée du Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats de rendre visite aux étudiants arrêtés afin de s’enquérir de leur situation de détention dans le commissariat de Ksar I, et cela en dépit de toutes les démarches entreprises par le Bâtonnier auprès des autorités concernées.

Enfin, le FONADH rappelle que le maintien des étudiants au-delà du délai de la garde-à-vue (48 heures) est contraire à la loi et prive, de surcroît, ces derniers de la possibilité de passer les examens.

En conséquence, le FONADH :

- exige la libération immédiate et sans condition des étudiants arrêtés et la réintégration des étudiants exclus,

- condamne le comportement répressif inqualifiable des forces de l’ordre à l’intérieur et à l’extérieur de l’université,

- rend les autorités responsables des conséquences imprévisibles du comportement des forces de l’ordre,

- appelle l’administration universitaire à être à l’écoute des préoccupations des étudiants qui seront les responsables de demain.

Liste des organisations signataires :

- 1. Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),

- 2. Association Mauritanienne des Droits cde l’Homme (AMDH),

- 3. Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),

- 4. Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),

- 5. Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),

- 6. Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),

- 7. Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),

- 8. Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),

- 9. Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),

- 10. Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),

- 11. Collectif des Veuves,

- 12. Collectif des Rescapés Militaires

- 13. SOS – Esclaves


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