Une mission du comité de veille du processus électoral du Sénégal a séjourné du 22 au 26 janvier dernier à Nouakchott dans le cadre des opérations de vérification, de contrôle pour ce qui concerne la distribution des cartes d’électeurs. Cette mission...
...a tenu des séances de travail avec la commission chargée de la distribution des cartes présidée par Reymond Sala Dione, deuxième conseiller chargé des affaires consulaires de l’Ambassade du Sénégal en Mauritanie.
Les deux parties ont échangé des informations sur le fonctionnement de la commission, les difficultés rencontrées ainsi que le rythme de retrait des cartes d’électeurs.
La communauté sénégalaise de Mauritanie, à l’instar de la diaspora sénégalaise, se prépare à aller aux urnes le 26 février prochain. Prés de 14.000 électeurs sénégalais vivant en Mauritanie et régulièrement inscrits sur les listes électorales iront aux urnes. Ces électeurs sont répartis entre Nouakchott, Nouadhibou et Rosso Mauritanie. La commission chargée de la distribution des cartes est à pied d’œuvre en dépit de la lenteur constatée dans le rythme de retrait de cartes. Sur 2565 nouvelles cartes reçues le 12 janvier dernier, 245 cartes ont été distribuées à la date du 1er Février 2012 avec une moyenne faible de plus ou moins 30 cartes par jour. Ces distributions concerne Nouakchott avec 253 cartes, Nouadhibou 59 et Rosso 33 cartes seulement. Même si M. Reymond Sala Dione rassure sur la possibilité de ventiler les cartes au maximum d’ici à la veille des élections, il faut toutefois reconnaître les problèmes liés à la sensibilisation des sénégalais pour le retrait des cartes. « Ils viennent tous les jours et nous enregistrons une trentaine de retraits par jour. Nous avons également été à Nouadhibou et Rosso. Seulement, comme d’habitude, les Sénégalais attendent jusqu’à l’approche des élections pour faire le rush à l’ambassade » confie-t-il. Les partis politiques représentés et les responsables de la communauté font une sensibilisation de proximité.
La commission fonctionne mais pas à temps plein …
Dans la même perspective électoraliste, une mission du comité de veille a effectué une visite du 22 au 26 janvier à Nouakchott et a rencontré la commission chargée de la distribution des cartes pour un travail de vérifications et de contrôle. Ousmane Badiane, membre de la délégation de surcroît président du comité électoral de Benno Siggil Sénégal (Bss) et porte parole de cette coalition au niveau du comité de veille, a indiqué que : «Notre mission s’inscrit dans le cadre des recommandations de la mission d’audit du fichier électoral qui avait recommandé des missions intérieures et extérieures concernant le processus électoral. Aujourd’hui c’est la phase de la distribution des cartes électorales qui est concernée » a-t-il souligné.
Ces missions sillonnent l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie en vue d’évaluer et de tirer les enseignements sur les problèmes, les difficultés, ce qu’il faut améliorer, ce qu’il faut corriger etc. La mission a effectué une séance de travail avec la commission qui était déjà fonctionnelle avec la présence régulière de la DECENA et des partis politiques représentés. «Nous avons constatés qu’il n’y a pas beaucoup de partis politiques représentés en Mauritanie. Seuls le PDS, l’AFP, l’APR et AJ/PADS qu’on ne sait pas de quelle tendance (Landing Savané ou Mamadou Diop Decroix) sont représentés » fait remarquer M. Badiane qui a indiqué qu’il y a d’autres partis qui sont présents mais n’ont pas reçu d’accréditation à cette occasion. «Ce sont des problèmes que nous allons poser au retour ». Toutefois, M. Badiane a soutenu que : «La commission fonctionne mais pas à temps plein. Parce que celui qui la préside a d’autres responsabilités très importantes au niveau de son institution. Il travaille jusqu’à 15h et il est obligé d’arrêter pour aller s’occuper des services consulaires de l’ambassade ».
Des recommandations en vue …
Le comité de veille a tiré des enseignements sur la base de son questionnaire. «Nous avons obtenu toutes les informations nécessaires sur la base de notre questionnaire » note Ousmane Badiane avant de renchérir : «Nous avons souhaité conformément aux recommandations, qu’il y ait quelqu’un qui seconde le président pour faire avancer le travail compte tenu de la proximité des élections.
Cependant, nous avons trouvé une équipe très expérimentée qui connaît les questions électorales et qui fait preuve d’une disponibilité constante et d’une très grande volonté dans le travail ». Le deuxième enseignement retenu par la mission, c’est la faiblesse de la représentativité des partis politiques. «Au Sénégal nous avons près de 200 partis et là il y a moins de 5 partis représentés et même ceux qui les représentent ne sont pas là de façon permanente ». Le missionnaire a également fait remarquer que «le rythme de retrait est encore très très faible même si c’est vrai que la commission a démarré il n’ y a pas longtemps». Cette faiblesse est à mettre à l’actif du manque de sensibilisation qui se fait par le canal des communiqués affichés à l’ambassade, à travers les médias nationaux et certains leaders d’organisations communautaires. «Bien que cette façon soit importante, elle est toutefois insuffisante » Car, «nous sommes dans une situation assez particulière, si on ne met pas le paquet pour faire un frai tapage médiatique, les cartes que nous avons trouvé là -bas, risquent de souffrir jusqu’aux élections ». Mieux, les Sénégalais établis en Mauritanie, ont fait comprendre aux membres de la mission que «les médias nationaux ne sont pas très bien suivis par les populations sénégalaises qui résident en Mauritanie ».
C’est pourquoi, «Nous avons suggéré à la commission d’utiliser les relais communautaires des organisations pour pouvoir faire passer le message ». Parce que «nous avons vu qu’il y a un réel intérêt des Sénégalais à l’élection. Nous avons donc suggéré de décentraliser les zones de distribution parce que l’ambassade seule ne peut pas faire l’affaire. Nous avons donc retenu cela et nous avons insisté sur la nécessité d’augmenter le personnel » a-t-il conclut. Ibou Badiane
|