Des policiers ont investi en début de soirée du 2 février le campus de l’université de Nouakchott et délogé par la force brutale des étudiants qui y tenaient un sit-in depuis plusieurs jours. Les étudiants réclamaient le paiement de bourses et l’amélioration de leurs...
...conditions d’études.
L’administration a réagi en fermant l’université jusqu’au 25 février, puis en excluant une dizaine d’étudiants et enfin en convoquant la police pour mater les jeunes.
A l’issue d’un conseil de discipline, le rectorat de l’université a décidé de suspendre les cours dans les différentes facultés pendant une période de 10 à 25 jours. Cette suspension a été décidée en raison de manifestations d’étudiants qui réclament des augmentations de bourses et affirment soutenir leurs camarades protestant contre la fermeture de l’Institut supérieur des études et de recherches islamiques (Iséri) de Nouakchott. L’Iséri a été transformé depuis octobre 2011 en "Université des sciences islamiques" et déplacé à Aioun .
Le conseil de discipline a décidé de renvoyer définitivement huit étudiants et de suspendre pour un an trois autres. Parmi ces onze étudiants sanctionnés, figurent trois secrétaires généraux de syndicats estudiantins. Ils sont accusés d’avoir perturbé les cours, entravé le travail du rectorat qu’ils ont occupé pendant deux jours avant d’être délogés par la police.
Les meneurs des mouvement ont "détruit des biens de l’université", ils ont "piétiné le drapeau national, menacé des professeurs et des doyens à l’arme blanche, investi et cadenassé le bureau du rectorat. (...) Nous avons pris les décisions qui s’imposaient, a affirmé à l’AFP le président de l’université, Abdallahi Kane. Il a accusé les leaders d’être "manipulés par des forces politiques dont le parti islamiste Tewassoul et le mouvement négro-africain Touche pas à ma nationalité (TPN)", en pointe dans la contestation d’un recensement de la population jugé raciste par des Noirs de Mauritanie.
Les étudiants ont "présenté des revendications qui n’ont rien à voir avec les leurs" sur "ordre de leurs partis politiques, notamment en soutien aux étudiants de l’Iséri", a-t-il dit.
Dans un communiqué, la Coordination de l’opposition démocratique (COD, coalition de plusieurs partis) a assuré que les étudiants observaient un sit-in au rectorat de l’université "pour exprimer des doléances légitimes" lorsqu’ils ont été brutalement dispersés par les forces de police.
L’assaut a donné lieu à des blessés et des arrestations, a affirmé la COD, en condamnant une violation flagrante du campus universitaire par la police et sa militarisation. L’opposition a également réclamé la levée des sanctions contre les étudiants.
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