Présidentielles sénégalaises: 14 prétendants pour un fauteuil    
31/01/2012

Le conseil constitutionnel sénégalais a rendu public la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle prévue le 26 février prochain. Malgré les injonctions de l’opposition pour contrecarrer la candidature du Président Wade, candidat à sa propre...



...succession l’organe sensé appliquer les dispositions de la constitution a validé le dossier du Pape du Sopi ainsi que les candidatures de l’opposition exceptées celles du chanteur Youssou Ndour, Kéba Keindé et Abdourahmane Sarr.

 Ils seront 14 personnalités politiques et indépendantes à briguer le suffrage des Sénégalais, le 26 février prochain pour la magistrature suprême. Me Abdoulaye Wade, président sortant et dont la candidature a été fortement contestée depuis quelques mois figure parmi les prétendants au fauteuil présidentiel. L’opposition et certaines organisations de la société civile ont dénoncé « l’inconstitutionnalité Â» de sa candidature eu égard à l’article 27 de la constitution sénégalaise. Nombreux sont ceux qui ont soutenu, arguments à l’appui, que le Président Wade ne pouvait pas briguer un autre mandat. Lui qui a été élu en mars 2000 et réélu en 2007 sous la nouvelle constitution. Cette dernière qui limite le nombre de mandats à deux avec des dispositions transitoires sachant que le Président Wade avait été élu pour un mandat de 7 ans sous l’ancienne constitution de 1963. Des constitutionnalistes sénégalais et même étrangers ont interprété chacun à sa façon les dispositions de l’article 27 de la nouvelle constitution. Contre vents et marées, la candidature du vieux a été validée. L’opposition regroupée au sein d’un mouvement appelé M23 né le 23 juin dernier promet de mettre le pays dans une situation « ingouvernable Â» si le Pape du Sopi persiste à aller aux urnes le 26 février.
Déjà, le 27 janvier dernier, alors que le Conseil constitutionnel statuait sur la recevabilité des candidatures, une manifestation organisée par le M23 a fait un mort à Dakar. Un policier répondant au nom de Fodé Ndiaye qui a reçu un projectile a succombé à ses blessures. Ce lundi 30 janvier 2012 à Podor (nord du Sénégal) un élève et une personne âgée auraient trouvé également la mort lors d’une manifestation contre la validation de la candidature de Wade.

Les recalés crient au scandale

Les trois candidats dont les candidatures sont invalidées par le conseil constitutionnel, notamment Youssou Ndour, réagissent vigoureusement face à cette situation de non partant. Si certains ont une réaction assez timide, le leader du Super étoile transformé en politicien de circonstance crie sur tous les toits pour dénoncer « la partialité Â» du conseil constitutionnel. « C’est une décision honteuse Â» lance-t-il tout en colère. Yousou Ndour ne digère pas la pilule du conseil constitutionnel. Sur les ondes de la Radio France Internationale, il déclare : «Le Sénégal a honte. Le Sénégal est meurtri. Le processus de coup d’Etat constitutionnel est consommé. 52 ans de construction démocratique viennent d’être balayé Â» déplore-t-il. Le malheureux candidat qui se dit « candidat du peuple Â», a la gorge serrée. «Le Sénégalet son peuple ont mal. Nous avons été trahis par cette décision honteuse. J’ai dit bien honteuse...» insiste-t-il sous le coup de la déception avant de lancer un appel à «toutes les forces vives de ce pays, nos frères africains, la communauté internationale à exprimer son désaccord face à ce coup d’Etat institutionnel et constitutionnel. Le combat continue, parce que Dieu est avec les justes Â» se résigne-t-il.
Dans tous les cas, Wade, son parti PDS et la coalition des partis qui le soutiennent, foncent en direction du 26 février. Les chefs religieux continuent eux, à appeler au calme et à la raison pour préserver le Sénégal d’une éventuelle confrontation politique qui mettrait le Sénégal dans une situation confuse au moment où au Sud du pays, le MFDC sème la terreur dans la zone. L’opposition qui continue à rouspéter et à promettre l’imbroglio au Sénégal parviendra-t-elle à convaincre la communauté internationale qui l’a déjà demandé à se conformer à la décision du conseil constitutionnel? C’est là toute la question. En tout état de cause, les prochains jours nous édifieront sur la question.
Ibou Badiane

 


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