Le 17 janvier 2012, des hostilités militaires se sont déclenchées à Ménaka, entre le Mouvement national pour la libération de l ’Azawad (MNLA) et l’armée malienne. Ainsi, le MNLA a décidé de répondre aux provocations de Bamako, de protéger l’espace...
...de l’Azawad et de le récupérer. En effet, depuis plusieurs mois, l’État malien fait la sourde oreille aux multiples appels des Touaregs.
Plutôt que de prendre en compte leurs demandes et de répondre à leurs préoccupations légitimes, celui-ci a accentué les tensions déjà très fortes sur le territoire en y renforçant sa présence militaire et y multipliant exactions et humiliations.
Les Touaregs lassés de décennies de marginalisation, de répression et de politique de négation et d’assimilation, sont enfin décidés à prendre leur avenir en main et œuvrer pour la récupération de leur territoire.
Faut-il rappeler qu’en 1958, les chefs de tribus touarègues de l’Azawad avaient adressé une lettre-pétition au Général de Gaulle lui signifiant leur rejet d’être rattachés à des États créés de toute pièce et demandant l’instauration d’un État saharien indépendant.
La politique menée par les États, notamment malien et nigérien, a très rapidement conduit à diverses rebellions des Touaregs.
Ainsi, en 1963, suite à la brutale occupation de l’Adrar des Ifoughas par les forces armées du nouvel État malien, les populations se sont révoltées et furent violemment réprimées.
La zone fut même placée sous administration militaire pour une trentaine d’années. Dans les années 1990 et 2000 les soulèvements deviennent armés et les Touaregs décidèrent d’en finir avec la situation coloniale que leurs faisaient subir les États du Mali et du Niger.
À chaque fois des accords, avec la médiation de la France et de l’Algérie, sont intervenus pour mettre fin à ces soulèvements. Lesquels accords n’ayant jamais été suivis d’effet et dont l’objectif inavoué était le désarmement des Touaregs afin de les fragiliser et de poursuivre la destruction de la société touarègue et de ses valeurs.
Un projet qui, par ailleurs, arrange, pour des raisons différentes, les États algérien et français.
Tamazgha prend acte de l’engagement du MNLA dans une lutte de libération de l’Azawad pour que les Touaregs accèdent enfin à leur souveraineté et récupèrent leur territoire.
Le MNLA a signifié son opposition à l’AQMI qui est aux antipodes des valeurs amazighes des Touaregs, il s’est également clairement démarqué du mouvement djihadiste d’Iyad ag Ghali et a clarifié ses positions quant aux mercenaires ayant combattu aux côtés du tyran Kadhafi.
Ainsi, Tamazgha déclare son indefectible soutien aux Touaregs du MNLA décidés à mener un combat de libération nationale pour rendre sa dignité à cette partie de la nation amazighe (berbère).
Naturellement nous nous inscrivons dans le combat de libération nationale des Imazighen (Berbères) pour mettre fin à des siècles de domination coloniale et pour l’avènement d’État(s) amazigh(s).
C’est la condition sine qua non pour la restauration de la dignité du peuple amazigh et la réconciliation de l’Afrique du Nord avec son histoire et son identité. Aujourd’hui, et plus que jamais, ce combat de libération nationale se doit d’être celui de tout Amazigh.
Tamazgha appelle à la mobilisation des imazighen, de leurs amis et de tous les épris de justice et de liberté pour soutenir le combat légitime des Touregs de l’Azawad contre la politique ethnocidaire de l’ État malien.
Tamazgha, Paris, le 22 janvier 2012.
Contact : E-mail : tamazgha.parais@gmail.com http://www.tamazgha.fr
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