Une cérémonie officielle a été organisée mercredi 28 septembre au Palais du peuple (Assemblée nationale) de Conakry pour commémorer le massacre, le 28 septembre 2009, de quelque 150 opposants dans un stade de la capitale guinéenne. Des membres du gouvernement...
...et des dignitaires religieux musulmans et chrétiens sont arrivés dans la matinée au Palais du peuple pour participer à cette commémoration qui devait débuter à 10H00 GMT, mais a pris du retard. Cette journée, décrétée par le pouvoir du président Alpha Condé "journée de la réconciliation nationale", a été déclarée "jour férié" dans toute la Guinée, a annoncé le Premier ministre Mohamed Saïd Fofana. La commémoration du massacre se déroule au lendemain d’affrontements entre forces de l’ordre et opposants qui ont fait au moins deux morts et une quarantaine de blessés. Le 28 septembre 2009, des milliers d’opposants à la junte militaire du capitaine Moussa Dadis Camara, au pouvoir depuis neuf mois, sont rassemblés dans le Stade du 28 septembre (également la date de l’indépendance en 1958 de la Guinée, ex-colonie française), pour dire non à une candidature du capitaine Dadis Camara à la présidentielle prévue l’année suivante. Les forces de sécurité pénètrent alors dans l’enceinte du stade et se mettent à tirer, frapper, violer les femmes. Le bilan est lourd, au moins 157 morts, des centaines de blessés, 131 femmes violées, 84 disparus recensés. Deux ans après, aucun des responsables présumés n’a été arrêté et, "ironie du sort, nous assistons impuissants à la promotion de certains présumés auteurs de la barbarie à de hautes fonctions civiles et militaires au grand dam des victimes et de leurs familles qui s’attendaient à ce que justice soit faite", déplore l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH). Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’organisation Human Rights Watch (HRW) affirme qu’il s’agit de la nomination du "lieutenant-colonel Claude Pivi comme ministre à la Sécurité présidentielle et du lieutenant-colonel Moussa Tiégboro Camara comme directeur de l’Agence nationale de lutte contre la drogue, le crime organisé et le terrorisme".
|