Deux ex-directeurs de la SONIMEX écroués   
12/06/2011

Le parquet de Nouakchott a mis mercredi 8 juin, deux ex-directeurs dénéraux de la SONIMEX MM. Ould Aggatt et Moulay El Arbi à la disposition du juge d’instruction avec demande de mise en dépôt. Les deux suspects accusés par le parquet d’ «abus de confiance...



...et d’escroquerie» ont été écroués la même journée à la prison civile de Dar Naim. Selon une source médiatique les deux anciens directeurs généraux seraient poursuivis sur la base d’une plainte déposée par le ministère mauritanien du Commerce. L’un de suspects en l’occurrence Moulaye El Arbi avait été interpellé et relaxé en mars dernier. Les accusations portées contre sa gestion semblaient plutôt légères parce qu’il avait présenté une situation défendable dans laquelle il a reconnu être en mesure de justifier sa gestion, mais pas celle de son successeur le philosophe Mahfoudh Ould Agatt . La situation de ce dernier est par contre, considérée comme étant injustifiable. « Sous sa gestion des stocks entiers se seraient volatilisés sans laisser des traces» souligne une source bien informée.
Il est à rappeler que M. Sid’Ahmed Ould Raiess gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) avait apporté le 5 mai d’importantes précisions sur l’affaire de la Sonimex . «J’ai vu sur la presse une polémique sur la Sonimex (…) Mais dans le cadre de cette affaire la BCM n’est pas concernée elle est prémunie contre le risque et elle a agi en professionnel», a-t-il déclaré, au sujet 50 millions de dollars avancés par la BCM à la Sonimex soulignant qu’il s’agissait d’une ligne de crédit qui devait être mise en place avec la BID pour faire face à une hausse des prix des produits alimentaires sur le marché international et Ã©viter par la même occasion de puiser dans les réserves face à un choc exogène .
«La BCM avait avancé 50 millions de dollars à la Sonimex, mais la ligne de crédit prévue n’a pas été mise en place par la BID. Toujours est-il que les autorités monétaires de l’époque s’étaient prémunies contre ce risque en se faisant délivrer une garantie du ministère des Finances» a-t-il précisé.
«La BCM dispose donc d’une garantie et peut à tout moment demander le paiement au ministère des Finances, lequel, peut se retourner sur la Sonimex, c’est pour cela , que la BCM n’a pas jugé utile jusqu’à présent d’engager une quelconque procédure parce qu’elle n’en a pas besoin» a-t-il clarifié.
Auparavant le 9 mars Moulaye El Arbi Ould Moulaye M’hamed ex-Directeur de la Sonimex qui venait d’être libéré après une garde à vue, rendait public le communiqué dont voici la teneur.

                        Communiqué du 9 mars

«Dieu distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien»
Plusieurs articles parus dans des journaux, sur Internet, ci et là parlent d’un montant de 11,5 milliards d’OUGUIYA ou 49 millions de dollars qui se seraient envolés de la Banque Centrale de Mauritanie à travers la SONIMEX.
Pour ceux qui veulent être édifiés sur la vérité et lever tout équivoque sur tous les amalgames évoqués, je souhaite apporter les précisions suivantes : Le 22 avril 2008, une convention fut signée entre la SONIMEX et la BCM pour permettre à la SONIMEX d’honorer ses engagements liés au Programme Spécial Intervention (PSI) lancé officiellement le 06 avril 2008.
Le 22 juillet 2008, la convention de Mourabaha entre la BCM et la BID fut signée pour un montant de 43 millions de $.
Après le coup d’Etat du 06 août 2008, comme beaucoup d’autres bailleurs, la BID n’a pas décaissé les fonds. La BCM n’avait plus d’alternatives que de payer les fournisseurs sur ses propres réserves.
Les commandes effectuées dans le cadre de cette convention ont totalisé 48,7 millions de $ soit l’équivalent de 11,5 milliards d’ouguiya. Les produits concernés sont : le blé avec 53 430 tonnes pour une valeur d’achat de 5,7 milliards d’Ouguiya; le riz avec 29 150 tonnes pour 5,2 milliards d’Ouguiya; les huiles alimentaires avec 54 610 bidons de 20L pour 353 millions d’Ouguiya; et les engrais avec 1000 tonnes pour 255 millions d’Ouguiya.
Au 26 octobre 2008 date de mon départ de la SONIMEX, sur les 11,5 milliards d’Ouguiya d’importations financées par la BCM, j’avais opéré la vente de l’équivalent de 4,9 milliards d’Ouguiya d’achats et laissé en stock ou en cours de livraison l’équivalent de 6,6 milliards d’Ouguiya d’achats.
Par conséquent, je ne peux répondre ni de la vente ni de l’encaissement de ces 6,6 milliards.
Quant aux produits vendus pendant ma période de gestion, les ressources disponibles au 26 octobre 2008 correspondant à ces ventes étaient de 5,175 milliards d’Ouguiya :
· Comptes SONIMEX (TRESOR & BANQUES PRIMAIRES) 2,067 mds MRO
· Créances sur le CPSSA (vente de blé dans le cadre du PSI) 1,768 mds MRO
· Ventes en cours d’encaissement 1,340 mds MRO
Tous les payements provenant du trésor pour la vente de blé au CPSSA étaient orientés directement à la BCM. Le 22 juillet 2008, un premier chèque de 1,884 milliards a été envoyé au trésor public pour opérer le transfert de ce montant sur le compte de la SONIMEX à la BCM.
Après plusieurs relances téléphoniques sans succès, le premier septembre 2008 j’ai décidé d’écrire au trésorier général de la République pour attirer son attention sur la non exécution de ce transfert. Malheureusement, jusqu’à mon départ le 26 octobre 2008 ce transfert n’a pas été fait.
Partant d’une situation de départ en septembre 2005 marquée par un déficit de trésorerie de plus de 4,8 milliards d’Ouguiya, la SONIMEX était enfin en équilibre en octobre 2008. Elle disposait de plus de 17 milliards d’Ouguiya de ressources entre stock de produits (9,3 mds), créances sur l’Etat (4,7 mds), créances sur clients (1,5 mds), et trésorerie disponible dans les comptes bancaires (2,0 mds).
Moulaye El Arbi Ould Moulaye M’hamed
Ex Directeur de la SONIMEX

 

                                      Communiqué de l’AFCF

L’Avant-garde des Forces de Changement Démocratique dénonce vigoureusement l’arrestation de son vice président Mr. Moulaye El arbi ould Mohamed dans un contexte de dérapage prégnant du régime, de diversion politique constante et futile. Rappelons à l’intention de l’opinion publique nationale ce qui suit :
• Les manœuvres d’intimidations et de violences politiques qui interviennent cycliquement pour masquer les difficultés patentes du régime à résorber la situation de crise complexe que connaît le pays, compromettent toute perspective de dialogue politique.
• Les pratiques funestes n’entameront en rien notre détermination à continuer la résistance politique pacifique jusqu’à la chute de la dictature. Notre combat continuera jusqu’à l’abolition de la prime à l’incompétence qui assure les rentes de situation de la dictature à travers la promotion des mauvais gestionnaires et le pillage systématique des établissements publics.
• Appelons toutes les forces politiques à dénoncer énergiquement les excès et les dérives autoritaristes basées sur la personnalisation du pouvoir et l’instrumentalisation de toutes les institutions et en particulier la justice, à refuser la capitulation politique et la compromission avec un régime n’ayant pour toutes réponses aux multiples défis que le pays doit relever, que le populisme et le harcèlement par la violence politique dirigée contre les opposants politiques jusqu’à friser l’absurde et le ridicule puisque finissant par s’en prendre à une personnalité aussi digne, valeureuse et irréprochable que ne l’est le vice président de l’AFCD, Mr Moulaye El Arby Ould Moulaye Mohamed.
• Réitérons notre exigence que toute la lumière soit faite en toute indépendance et neutralité sur la gestion d’ensemble de la SONIMEX afin que les responsabilités des uns et des autres soient établies.
Nouakchott le 07/06/2011
Le bureau exécutif

 


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