Le colonel Kadhafi "ne peut plus diriger la Libye" et "son départ devient une nécessité", a estimé le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’un entretien accordé le 6/6/ 2011 à l’Afp à Nouakchott. "Quoiqu’il arrive, il y aura une solution négociée...
...même avec le temps. Dans tous les cas, Kadhafi ne peut plus diriger la Libye. Son départ devient une nécessité", a déclaré M. Ould Abdel Aziz. M. Ould Abdel Aziz a cependant douté de l’efficacité des frappes menées par l’Otan en Libye, en particulier sur sa capitale Tripoli. "Les frappes de l’Otan ont peut-être permis de diminuer l’intensité des actions menées par les forces gouvernementales à l’époque mais, en tout cas, cela ne semble pas régler le problème et cela ne pourra pas le régler", a-t-il estimé lors de cette interview donnée lundi 6 juin après-midi. "C’est l’Etat et le peuple libyens qui en souffrent. Il faut alors le faire partir (Kadhafi) sans faire plus de dégâts. En tout cas, l’avenir appartiendra à son peuple", a-t-il estimé. Le président mauritanien préside un comité de chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) chargé de trouver une solution négociée au conflit libyen. L’UA s’est engagée dans une délicate médiation pour faire accepter par les protagonistes libyens une "feuille de route" prévoyant un cessez-le-feu dans les meilleurs délais, un acheminement de l’aide humanitaire et l’instauration d’une période de transition et de dialogue conduisant à des élections démocratiques. Le régime de Mouammar Kadhafi a très rapidement accepté les propositions de l’UA, mais les rebelles ont posé comme préalable un départ du colonel Kadhafi et de ses fils. Le président Ould Abdel Aziz s’est en outre entretenu vendredi soir 10 juin à Nouakchott avec un émissaire du gouvernement libyen venu discuter avec lui de "l’initiative africaine pour une solution négociée de la crise libyenne", a annoncé la télévision nationale. La délégation libyenne s’est entretenue avec le président Abdel Aziz "en tant que président du panel de haut niveau qui conduit l’initiative africaine de traitement de la crise libyenne", a déclaré son chef, Emrane Boukraa, secrétaire libyen aux Affaires arabes. Il s’exprimait après une audience avec le chef de l’Etat mauritanien. "J’ai perçu auprès de lui tout l’engagement et la détermination à coopérer avec ses frères africains en vue d’appuyer cette initiative et de parvenir à un règlement politique de la crise libyenne", a ajouté M. Boukraa.
|