Quatre présidents africains du panel sur la crise ivoirienne ont rencontré mardi 22 février à Abidjan Alassane Ouattara, reconnu chef de l’Etat par la communauté internationale, au lendemain d’un entretien avec son rival, le sortant Laurent Gbagbo
Au deuxième jour de leur visite, Idriss Deby Itno (Tchad), Jikaya Kikwete (Tanzanie), Jacob Zuma (Afrique du sud) et Mohamed Ould Abdel aziz (Mauritanie) ont retrouvé à la mi-journée M. Ouattara au golf hôtel où il est retranché avec son équipe sous blocus des forces loyales à M. Gbagbo.
L’entretien a duré environ trois heures, et aucun participant n’a fait de déclaration à la fin.
"Votre mission pour nous constitue la mission de la dernière chance parce que sept missions vous ont précédés", a déclaré à ses hôtes Alassane Ouattara en ouvrant la rencontre.
Accompagné de son premier ministre Guillaume Soro, M. Ouattara a accusé le camp Gbagbo d’avoir "réprimé de façon violente" lundi des manifestations de ses partisans, faisant selon lui 12 tués, certains ayant été victimes de lance-roquettes.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel aziz a déclaré que les médiateurs n’avaient "pas de solution entre (leurs) mains" mais espéraient une issue "qui, au-delà de la côte d’ivoire, va sauver la paix dans la sous-région, dans toute l’Afrique". "Nous ne sommes pas au bout de nos peines", a-t-il admis.
"Nous comptons sur des sacrifices que nous devons tous faire pour qu’ensemble on puisse surmonter" la crise que traverse le pays depuis le scrutin de novembre, a-t-il déclaré.
A la fin de l’entretien, plus d’une cinquantaine de partisans de M. Ouattara ont manifesté leur hostilité envers le président sud-africain, largement considéré dans leur camp comme un allié de Laurent Gbagbo.
Réunis devant le hall de l’hôtel, ils se sont approchés de lui et l’ont conspué, criant "Zuma voleur" ou "Zuma dis la vérité".
Dans la bousculade et les cris, Jacob Zuma a finalement regagné son véhicule protégés par son escorte en armes.
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