Demande d’amnistie à l’occasion de la fête d’El Mouloud   
11/02/2011

Dans mes récentes publications relatives à la problématique de l’esclavage, j’ai fait le point sur l’origine de l’esclavage, la crise identitaire de cette couche de la population, des acquis qui ont été enregistrés ainsi que les insuffisances constatées et les attentes des militants anti-esclavagistes.



Cette attitude m’a amené à réagir aux propos de certains cadres de la composante haratine qui qualifient le régime actuel de régime Beydanes et qui considère que la Mauritanie est géré par un système Apartheid semblable à celui qui a sévi en Afrique du Sud. Certains vont jusqu’à inciter les haratines à se joindre aux autres communautés Pulaar, Soninkés, Ouolofs pour constituer une majorité, pour gouverner le pays.

Or, je considère que dans le régime actuel, il y a toutes les composantes qui sont représentées (Mairies, parlement, forces armées et de sécurité, administration, gouvernement etc..).
S’agissant de l’Apartheid, dans notre pays nous fréquentons les mêmes écoles, prions dans les mêmes mosquées, empruntons les mêmes moyens de transport, nous nous soignons dans les mêmes hôpitaux, nous nous ravitaillons dans les mêmes marchés, nous habitons dans les m^mes quartiers, dans toutes nos communautés, une classe moyenne, des riches et des pauvres ce qui, à mon avis, ne laisse aucune comparaison possible avec le régime de l’Apartheid.

Quant à l’appel cité plus haut, je pense qu’il s’agit là d’un précédent d’une extrême gravité, sans fondements sociologique, historique, culturel, pour ne citer que ceux là. Cependant, je comprends les frustrations de la composante haratine de la communauté beydane qui se sent exclue dans ce pays.

J’ai salué l’engagement du Président de la République Mohamed Ould Abdelaziz, qui s’est traduit par un ensemble de mesures visant l’éradication des séquelles de l’esclavage et un certain rééquilibrage dans la répartition des portefeuilles de responsabilité, exemple la dernière nomination du Directeur Général de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI).

En ma qualité de membre de l’Alliance Arabe pour la Démocratie et les droits de l’Homme et le Développement et membre de la Commision Nationale des Droits de l’Homme, je lance un appel au Président de la République Mohamed Ould Abdelaziz, pour lui demander, à l’occasion de la fête du Mouloud,

- d’accorder l’amnistie à Monsieur Birame Ould Abeid et ses compagnons
- d’accorder la liberté à Monsieur Ahmed Ould Khattry ancien Directeur du PROCAPEC qui croupit en prison depuis janvier 2009
- d’accélérer la procédure concernant le dossier de Monsieur Cheikh Ould Mouloud ancien trésorier du port de l’amitié.
- Profiter du prochain renouvellement du Sénat pour soutenir l’election de sénateurs de cette composante dans les régions où ils sont majoritaires, comme Tamchekett Hodh el Gharbi, communes de Riyad, El Mina et Sebkha.

Ces mesures permettront d’apaiser les esprits et de faire renaître l’espoir chez cette importante composante du pays.

Capitaine Breyka M’Bareck Varaji Boutimitt,
Ancien membre du Comité Militaire de Salut National
Membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme,


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