KaĂ©di sera-t-il le plus fort?   
14/09/2010

 Des nouvelles les plus alarmistes proviennent tous les jours de KaĂ©di. La ville est sous la menace des eaux, mais pendant qu’on s’apeure, la citĂ© f… le camp et il ne fait plus bon vivre. Il est vrai qu’on a beaucoup Ă©voquĂ© ces dernières semaines toute une cohorte de problèmes liĂ©s aux inondations de la ville de KaĂ©di.



 Les pluies très gĂ©nĂ©reuses ont effectivement poussĂ© des habitants Ă  quitter leurs habitations. Il est Ă©galement vrai que certains ont vu dans cette situation une logique environnementale, si on considère que les populations victimes de ces inondations sont celles qui ont bâti leurs habitations dans des zones que tout bon kaĂ©dien connaĂ®t comme inondable.

 On sait que les citoyens du quartier dĂ©nommĂ© « Kebbe » rĂ©sident Ă  proximitĂ© d’une surface appelĂ©e autrefois « Waam », non loin du « M’Bargou » qu’occupait le Gorgol Noir pendant ses crues. On y allait faire des pĂŞches qualifiĂ©s souvent de miraculeuses eĂ»t Ă©gard Ă  l’abondance du poisson.

Ceux qui se sont installĂ©s Ă  KinlinkarĂ©,  vocable SoninkĂ© :«  Xiilin xaare » ou la mare aux « Xiile » qui est une variĂ©tĂ© d’arbre que l’on retrouvait sur place,  ont eux aussi choisi dĂ©libĂ©rĂ©ment ou par ignorance  une aire inondable.

Enfin, les habitants qui ont construit des maisons dans  la vallĂ©e sĂ©parant le quartier de Gattaga aux quartiers de TouldĂ©, Gourel ShanghĂ© et Tantadji sont certainement ceux qui ont pris le plus de risques quand on sait que cette partie de la ville est carrĂ©ment le lit des eaux de crue du fleuve SĂ©nĂ©gal.

C’est une cuvette argileuse qui retient des eaux de pluie mĂŞme pendant les annĂ©es Ă  pluviomĂ©trie dĂ©ficiente. Que dire  des annĂ©es des fortes pluies ?
Mais à côté de ces difficultés ponctuelles, il se pose un problème celui là bien présent ! Il est environnemental.

Il faut dire que peu de gens se soucient du cadre de vie dans lequel ils se meuvent dès lors qu’ils peuvent vaquer à leurs affaires. Ce qui est sûr, c’est que la ville de Kaédi est menacée par une destruction de son environnement.

C’est à se demander si les populations du quartier Moderne mesurent ce qui leur arrive. Lorsqu’on emprunte le seul axe bitumé qui mène au fleuve, la scène qui s’offre à la vue est repoussante.

La bande situĂ©e Ă  la droite de la route qui va jusqu’à l’ancien abattoir frigorifique est dĂ©figurĂ©e. Par tous les temps, des montagnes d’ordures et de cadavres d’animaux sont posĂ©es Ă  mĂŞme le bitume. 

 C’est insupportable lorsqu’il pleut. Un des agents de la Protection Civile dĂ©pĂŞchĂ©s sur place pour pomper les eaux a eu cette rĂ©flexion : « Nous prĂ©fĂ©rons qu’on nous dise d’aller et rester jour et nuit dans la brousse du PĂ©rimètre agricole que de rester dans cette puanteur ! »   en fait, elle est saisissante l’image de ces soldats du feu harnachĂ©s de masques Ă  oxygène regardant stoĂŻquement l’eau nausĂ©abonde des bassins de rĂ©tention se dĂ©verser Ă  cĂ´tĂ© de carcasses d’ânes et filer vers le fleuve ! Pauvre de vous qui ĂŞtes en aval ! Cette bande de terre sidère plus d’un Kaedien par ce qu’elle est devenue. Cet espace cultivable dans lequel on a expĂ©rimentĂ© dans les annĂ©es 80 la culture de pommes de terre et qui abrite aujourd’hui le jardin maraĂ®cher des femmes de Gattaga est perdu dans une forĂŞt de prosopys. Les arbres ont envahi sauvagement le territoire. 

Nul ne refuse le reboisement, encore qu’il soit bien conçu. Là, c’est du laisser-aller. A Moderne, les riverains du barrage voient leur cadre de vie obstrué par une végétation hideuse, repaire des moustiques et leur atmosphère polluée par de sempiternelles odeurs de pourriture. Toutes les ordures du marché sont à leurs portes.

Ce n’est pas que cela fasse toujours plaisir de dresser des tableaux sombres, mais notre environnement est ce que nous avons de plus pĂ©rissable. Nous nous devons  de tirer sur la sonnette d’alarme quand  on le voit plus que menacĂ©e comme c’est le cas Ă  KaĂ©di. Place Ă  l’action maintenant !

Biri NDiaye


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Commentaires
Khawssou
khawssou@hotmail.fr
2010-09-14 18:23:02

Je suis sûr d’une chose, c’est que tu connais parfaitement bien l’historique de ces occupations anarchiques de citoyens qui avaient insulter l’avenir en allant construire ou aménager des demeures dans des zones que tout Kaédien savait inondable parce qu’ayant vécu le temps des "Fadéla nkkaré"," Pomba mbotté", "khili nkharé" "kanda nkharé " pour ne citer que les "kharé" qui sont par définition, so

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