Sur sa page du 28 mars 2010, le site Alakhbar a publié une interview du président de l’UPR, dans laquelle celui-ci menace de traduire les leaders de l’opposition devant les tribunaux, suite à l’évocation par certains d’entre eux de la question des 50 millions de dollars, don d’un pays frère à nos institutions de sécurité.
Il se pourfend également en mises garde contre la « persistance de l’opposition dans cette voie antinationale et immorale », sinon dit-il « le gouvernement ne restera pas les bras croisés ». Assumant pleinement ses responsabilités vis-à -vis du peuple mauritanien, la Coordination de l’Opposition Démocratique réaffirme ce qui suit : 1- Le langage du dénigrement, de l’invective et des menaces adopté par le régime en place - et malheureusement par ses soutiens – est une réponse dérisoire face à la vérité des faits et la pertinence des arguments, comme style authentiquement démocratique. C’est, aussi, une preuve irréfutable de l’absence de vision chez le pouvoir et de son incapacité structurelle à affronter les problèmes et les crises qui menacent le pays. 2- Nous ne trouvons aucune explication aux réactions crispées du régime sinon l’exigence par l’Opposition d’éclaircissements sur certains questions objectives : (i) Les cinquante millions de dollars en question qui ne figurent sur aucun des exercices budgétaires successifs de 2008, 2009 et 2010 ; laissant ainsi planer le doute sur leur destination ; (ii) le non respect de la loi sur la transparence financière, qui oblige les fonctionnaires à déclarer leur patrimoine au moment d’accéder aux hautes charges de l’Etat ;(iii) l’interrogation au sujet des tonnes de cocaïne saisies récemment par les autorités et dont le sort demeure à ce jour inconnu. Se sentir gêné par l’évocation de ces sujets procède d’une tentative de placer le gouvernement au-dessus du contrôle et de la loi et témoigne de l’incapacité du pouvoir à donner des réponses précises et convaincantes aux questionnements légitimes de l’Opposition sur la gestion des affaires publiques. 3- L’Opposition démocratique réaffirme son droit d’exercer un contrôle politique et moral et suivre la gestion de l’ensemble des secteurs de l’Etat, sans exception aucune. Ni les menaces, ni les intimidations ne l’empêcheront d’assumer pleinement sa responsabilité nationale. Elle rappelle ses prises de positions publiques sur les crises graves et multidimensionnelles, mettant l’accent sur les problèmes sécuritaires, économiques, sociaux et politiques, qu’il est impossible de résoudre sans engager un dialogue franc et sérieux entre l’ensemble des acteurs nationaux, en vue de leur trouver les solutions appropriées. 4- Les attaques contre les leaders de l’Opposition démocratique, les tentatives de ternir leur image et de créer un climat de tensions négatives sont des manœuvres grotesques pour camoufler des échecs patents et chaque jour plus graves, dus à l’incurie dans laquelle se débat le régime en place. L’Opposition démocratique assumera, face à cette situation, sa responsabilité entière vis-à -vis du peuple mauritanien. Nouakchott, le 29 mars 2010 La Commission de Communication
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