Les centrales syndicales et les syndicats professionnels en action   
16/03/2010

Plusieurs syndicats mauritaniens ont lancĂ© un mouvement de grève pour trois jours dans la Fonction publique, en jugeant dĂ©risoire le montant des indemnitĂ©s de transport et de logement dĂ©cidĂ© par le gouvernement. Les quatre principales centrales syndicales et trois syndicats professionnels...



...de la santĂ© et de l’éducation qui avaient lancĂ© un mot d’ordre de grève le mois de fĂ©vrier dernier, sont entrĂ©s en action ce lundi 15 mars 2010. Le dĂ©brayage dĂ©clenchĂ© a Ă©tĂ© suivi sur l’ensemble du territoire national.
Comme il fallait s’y attendre, les principales centrales syndicales, notamment l’UTM, la CLTM, la CGTM et la CNTM appuyĂ©s par trois syndicats professionnels (SCDM, SPISM, SYNAPET-FP) ont entamĂ© ce lundi 15 mars un mouvement de grève gĂ©nĂ©ral. Au menu des revendications, les primes d’indemnitĂ© de transport et de logement jugĂ©s minimes par les travailleurs de l’enseignement et de la santĂ© qui se sont estimĂ©s lĂ©sĂ©s par rapport au barème annoncĂ©. Le 11 fĂ©vrier, une plateforme revendicative avait Ă©tĂ© adressĂ©e au Ministre de la Fonction publique et du travail lui demandant «la rĂ©vision nĂ©gociĂ©e avec les syndicats du dĂ©cret portant indemnitĂ© de transport et la publication sans tarder du dĂ©cret portant indemnitĂ© de logement Â». Dans la mĂŞme plateforme, les travailleurs syndiquĂ©s ont lancĂ© un prĂ©avis de grève prĂ©vu du 15 au 17 mars au cas oĂą le gouvernement s’entĂŞterait Ă  camper sur sa position. Depuis lors, les deux parties ne sont pas parvenues Ă  concilier leurs positions malgrĂ© l’appel des travailleurs invitant les dĂ©cideurs Ă  rĂ©viser leur dĂ©cision. On se regardait en chiens de faĂŻence. Le dimanche 14 mars, un dĂ©cret annonçant une indemnitĂ© de non logement d’un montant de 20.000 ouguiyas a Ă©tĂ© rendu public. D’autres actions ont Ă©tĂ© prĂ´nĂ©es par le gouvernement pour dissuader ou intimider les travailleurs Ă  observer le mouvement de grève. MalgrĂ© tout, la situation est restĂ©e en l’état et les syndicalistes sont entrĂ©s en action.

Un mot d’ordre suivi à 80%, les sanctions tombent

Selon les responsables des travailleurs du mouvement syndical, la grève a été suivie sur l’ensemble du territoire national avec un taux de participation évalué à plus de 80%. A l’exception de l’hôpital national, où les services des urgences ont fonctionné, tous les autres secteurs ont été paralysés, selon les responsables des travailleurs.
Les secrĂ©taires gĂ©nĂ©raux des centrales syndicales et des syndicats professionnels qui faisaient face Ă  la presse l’après midi du 15 mars au siège de la CLTM pour Ă©valuer la situation ont estimĂ© que plus de 80% des travailleurs de l’enseignement technique et professionnel ont observĂ© la grève, ainsi plus de 85% de la santĂ©, de 80% de l’enseignement secondaire et de 52% du fondamental malgrĂ© la confusion entretenue au niveau de ce corps.
A l’intĂ©rieur du pays et dans toutes les wilayas, les travailleurs ont suivi le mot d’ordre Â«malgrĂ© les intimidations, les verrouillages, la propagande, la campagne et les tentatives de dĂ©nigrement et de politisation de la grève» apprend-on auprès des dirigeants syndicalistes. Il faut aussi souligner qu’un sit-in des mĂ©decins spĂ©cialistes a Ă©tĂ© organisĂ© par ces derniers devant l’administration du Centre Hospitalier National en guise de protestation contre la sanction de leur SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral, Dr Abdallahi Ould Boubacar qui a s’est vu infliger une mise Ă  pied parce que son service n’a pas fonctionnĂ© et que selon ses supĂ©rieurs, la responsabilitĂ© lui incombait mĂŞme si d’autres sources Ă©voquent pour cela sa dĂ©sapprobation lui et ses amis du recrutement d’une spĂ©cialiste marocaine Ă  titre très onĂ©reux . on parle aussi de sanction infligĂ©e au Chef de service de l’imagerie Ă  l’hĂ´pital national.

Violations ou sanctions ?

Si le mouvement de grève a satisfait les responsables syndicaux, pour certains travailleurs syndiquĂ©s, les sanctions pèsent sur leurs tĂŞtes. Les responsables parlent de violations très graves. «Nous avons assistĂ© Ă  des violations très grèves qui se traduisent par l’interpellation des dirigeants syndicaux au niveau d’Aleg et de BoghĂ© en plus de la mutation d’une infirmière du poste de santĂ© d’Arafat» s’indigne Abdallahi Ould Mohamed dit Nahah secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGTM. Mieux, Ă  Aleg, l’inspecteur dĂ©partemental de l’enseignement a profĂ©rĂ© des menaces de sanctions Ă  l’égard de tous les enseignants qui observeraient le mot d’ordre de grève. Pour les responsables syndicaux, le droit de grève est permis par la constitution et par consĂ©quent, observer ce mouvement après avoir averti le gouvernement est un «droit lĂ©gitime». «Nous avons Ă©puisĂ© toutes les voies autorisĂ©es par la loi avant d’aller en action Â» se dĂ©fendent-ils rĂ©itĂ©rant leur invite au gouvernement d’aller Ă  la table des nĂ©gociations. «Nous pensons que la seule solution de sortie de crise, c’est d’accepter la nĂ©gociation autour d’une table Â» indique le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGTM. Et par consĂ©quent, « nous invitons au gouvernement Ă  revenir Ă  la raison et Ă  nĂ©gocier pour Ă©viter Ă  notre pays une tension sociale qui serait ingĂ©rable Â». C’est pourquoi, les responsables des centrales syndicales ont insistĂ© pour que le gouvernement accepte de discuter parce qu’ils sont la force productrice du pays. Et donc, la seule voie possible du salut, c’est le consensus.

La grève se poursuivra…

Les travailleurs syndiqués demeurent fermes malgré les menaces. Certains intervenants ont informé que les travailleurs défaillants qui n’ont pas suivi le mot d’ordre de grève ce jour, rejoindront le mouvement ce mardi. Les échos reçus de l’intérieur ont donné la preuve que la grève continuera à se généraliser et les secteurs de la santé et de l’enseignement seront toujours paralysés.
A une question relative Ă  la publication d’un dĂ©cret de non logement accordant aux intĂ©ressĂ©s 20.000 ouguiyas, Samory Ould Beye a considĂ©rĂ© cette mesure de « diffamatoire Â» semant la confusion et le doute dans l’esprit des travailleurs. Une façon selon lui, de dissuader les syndiquĂ©s d’aller ou de maintenir le mot d’ordre de grève. Pour lui, « on ne peut pas gĂ©rer les choses de manière unilatĂ©rale Â». Il faut donc, « se rĂ©fĂ©rer aux textes Â».
Pour la principale victime, l’infirmière mutĂ©e du centre d’Arafat, les confĂ©renciers ont dit avoir pris des dispositions pour rĂ©gler son problème. Parce qu’ils considèrent que « tout travailleur qui a observĂ© la grève est dans le cadre lĂ©gal Â». Enfin, le mot d’ordre lancĂ©, c’est la poursuite de l’action dans l’unitĂ©, la cohĂ©sion pour la dĂ©fense des intĂ©rĂŞts matĂ©riels et moraux des travailleurs.
Compte rendu Ibou Badiane

                                    

                                       DECLARATION

 

Nous organisations syndicales (UTM ,CGTM,CLTM,CNTM ,SPISME,

SCDM,SYNAPET-FP) coorganisatrices de la grève des 15,16 et

17 mars 2010 exprimons nos vives regrets et désapprobations quand à l’attitude antidémocratique du gouvernement.
Non seulement son refus d’ouvrir les nĂ©gociations avec les syndicats mais Ă©galement sa politique de confiscation des libertĂ©s par notamment les instructions donnĂ©es aux medias publics de ne pas couvrir les activitĂ©s de nos organisations, surtout celles se rapportant Ă  la grève alors qu’au mĂŞme moment les medias sont ouverts aux autres organisations syndicales qui leurs sont dĂ©volues et qui Ĺ“uvrent pour saper la grève, leur permettant d’exprimer leurs idĂ©es et leurs positions.
L’Etat mène aussi une grande campagne de diffamation en vue de discréditer ces organisations et nuire à leur action en y utilisant les medias publics.
Il s’agit là d’un manquement aux lois en vigueur, une violation de la constitution et, un bâillonnement des libertés syndicales ce qui constitue un recule inquiétant de la démocratie dans notre pays.
Les organisations susmentionnĂ©es, dĂ©noncent fermement cette politique de deux poids deux mesures et exigent le respect des principes et règles dĂ©mocratiques et l’ouverture de ces medias devant tout le monde et de manière Ă©quitable. 
Nouakchott, le 11/03/2010


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Commentaires
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