Le Premier ministre, Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a tenu, jeudi soir (4 mars) à Nouakchott, une conférence de presse au cours de laquelle il a passé en revue quelques unes des réalisations accomplies par le gouvernement, à travers l’exécution du programme du Président de la République...
...Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz. Au cours de cette conférence de presse, le Premier ministre a parlé d’un certain nombre de projets de développement dans le pays relatifs aux domaines de la sécurité alimentaire, de l’hydraulique, des communications, du désenclavement et de l’amélioration des conditions de vie des populations, abordant, en détails, les réalisations déjà accomplies et ceux en cours de l’être. Il a expliqué que l’action gouvernementale a été menée à travers des réformes institutionnelles et administratives et l’exécution d’un certain nombre de projets de développement en mettant l’accent sur des axes fondamentaux comme la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la réalisation de la sécurité alimentaire, l’accès aux services publics tels l’eau potable, l’enseignement, la santé, le désenclavement des villes et villages, la rationalisation des ressources publiques et la lutte contre la corruption. Le premier ministre a précisé que ces priorités ont été définies eu égard à leur importance pour la société dès lors qu’elles permettent de lancer une renaissance réelle. Evoquant la question de l’eau, il a annoncé que le gouvernement travaille sur l’exécution de 3 grands projets qui définiront la future architecture de l’approvisionnement de notre pays en eau potable. Il s’agit du : - Projet du Lac Dhar au Hodh Charghi qui fut un rêve et dans lequel les travaux ont déjà débuté en vue de doter en eau potables les villes de Nema, d’Adel Bagrou, de Timbedra et les agglomérations avoisinantes. La tuyauterie d’approvisionnement de ces villes et villages sera disponible dans les plus brefs délais possibles. - Projet Aftout oriental qui couvrira la zone du triangle de la pauvreté ; C’est là un projet ambitieux pour approvisionner 500 villages dans cette zone peuplée à travers le lac Vem Legleite. Les études ont été déjà achevées pour ce projet pour lequel les efforts sont mobilisés afin d’obtenir son financement estimé à 81 millions de dollars dont 60 millions sont déjà disponibles. En attendant le reste du montant, les travaux seront lancés dans les lots déjà financés. - Projet Aftout Essahili, entré dans sa phase finale dès lors que les parties restantes de son financement ont été obtenues, notamment celle relative au réseau de distribution à l’intérieur de la capitale, estimée à 127 millions de dollars. Cette partie a été apportée par le Fonds arabe de développement économique et social, la Banque islamique de développement, le fonds de l’OPEP et les fonds saoudien et koweitien. Parallèlement au Projet Aftout Essahili, a dit le premier ministre, il a été convenu avec la République populaire de Chine de financer un projet d’assainissement à Nouakchott pour une couverture de 199 millions de dollars déjà obtenue. Il a précisé que les travaux dans ce projet seront lancés dans les mois à venir. En plus de cela, il y a 380 projets hydrauliques en cours d’exécution dont la plupart ont été déjà achevés et qui permettront à environ 300.000 citoyens d’accéder à l’eau potable en tant que pilier de développement, a-t-il annoncé. Sur un autre plan, le Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a expliqué que le désenclavement et le développement du pays ne peuvent avoir lieu sans l’existence d’infrastructures, notamment les routes qui facilitent le transport des personnes et des marchandises et l’échange d’expériences et d’idées. Il a cité dans ce cadre des projets en cours d’exécution et dont les financements sont déjà disponibles comme la route Atar - Tidjikja, pour un coût d’environ 120 millions de dollars, la route Kiffa - Tintane, pour une couverture de 12 milliards d’ouguiyas provenant des bailleurs de fonds arabes, la réhabilitation de la route Rosso - Nouakchott, financée par l’Union européenne et la Banque mondiale, la route Nema - Bassiknou - Vassala que l’Iran a offert de financer, la route Tidjikja - Kiffa - Kankossa - Ould Yenge - Gouraye pour un coût de 71 milliards d’ouguiyas dont 38 millions de dollars ont été promis par la Banque islamique de développement. Les travaux dans le tronçon Kiffa - Kankossa correspondant à ces 38 millions de dollars seront lancés très prochainement, a-t-il prévu, ajoutant que la Jamahiriya arabe libyenne s’est engagée à financer certains tronçons à hauteur de 100 millions de dollars. Le premier ministre a fait état d’une autre route non moins importante et dans laquelle les travaux commenceront la semaine prochaine. Il s’agit, a-t-il spécifié, de la liaison entre Keur Macène et la route Nouakchott - Rosso, longue de 33 kilomètres, pour un coût de 3 milliards d’ouguiyas prélevés sur le budget de l’Etat. Il a signalé que cette zone regorge de ressources touristiques. Le Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf a aussi cité le projet de désenclavement de la zone de l’Aftout, considéré comme l’une des priorités de l’Etat étant donné son rôle dans la lutte contre la pauvreté. Il a précisé que les discussions au sujet du financement de ce projet sont en cours avec la République populaire de Chine. Concernant les routes urbaines, il a annoncé l’exécution d’un réseau urbain à Nouakchott sur financement de l’Etat et dont le coût est estimé à 10 milliards d’ouguiyas. 50 kilomètres de ce réseau long de 100 kilomètres ont été déjà accomplis, a affirmé le premier ministre, considérant que cela a contribué à embellir le visage urbain de la ville. Il a également rappelé la création de deux sociétés nationales dont l’une pour le transport aérien et l’autre pour le transport urbain et qui permettront de trouver une solution au problème du transport à Nouakchott. A propos de l’axe relatif à l’énergie, le Premier ministre a rappelé les problèmes et les difficultés qu’a connus la capitale au cours des dernières années, précisant qu’une solution a été trouvée, à cet effet. Cette solution, a-t-il dit, permettra d’éviter, durant les trois prochaines années, la répetition de ce qui a été constaté, dans le passé, et ce grâce à l’acquisition de 10 groupes électrogènes et la conclusion d’un contrat avec une société anglaise pour la création d’une centrale d’une capacité de 36 mégawatts, ce qui permettra d’obtenir 46 nouveaux megawatts, doublant ainsi la production électrique à Nouakchott. C’est là , a-t-il dit, une solution provisoire en attendant la réalisation du grand projet qui permettra la disponibilisation de 700 mégawatts, par le biais du gaz, grâce à un partenariat avec la société Peutronas et Gaz de France, en plus de deux autres importants projets qui seront présentés à nos partenaires au développement, au cours des prochaines années, projets qui ont trait à la construction d’une centrale solaire à kiffa, d’une capacité de 100 mégawatts et d’une centrale éolienne, d’une même capacité à Nouadhibou. A propos de l’axe de la sécurité alimentaire, Dr Moulaye ould Mohamed Laghdaf a précisé qu’il a été décidé d’axer sur la réforme du secteur de l’agriculture irriguée, de donner une grande importance aux cultures pluviales et de faire du développement de l’élevage l’une des priorités du gouvernement. Il a ajouté que l’Etat a fait un grand effort dans le domaine de l’agriculture irriguée par le biais de l’allègement des dettes contractées par les agriculteurs, grâce à l’annulation de 5,7 milliards d’ouguiyas sur un total de 12 milliards d’ouguiyas. Cet effort, a-t-il précisé, a pour but d’appuyer les agriculteurs pour leur permettre de poursuivre leurs activités dans des conditions acceptables. L’Etat a aussi accordé un grand intérêt, a poursuivi le premier ministre, aux cultures pluviales, à travers la mobilisation de 1,4 milliard d’ouguiyas pour la clôture, en grillage, de 14 000 hectares dans 7 wilayas, précisant que 70% de cette opération ont été jusqu’ici réalisés et que le reste sera achevé dans un mois. Le Premier ministre a en outre dit que 275 villages ont profité de ce projets qui a disponibilisé 3900 opportuniotés d’emplois dans les zones bénéficiaires. Au niveau de l’élevage, il a été créé, pour la première fois, a dit Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, un fonds de crédit au profit des éleveurs destiné à aider ce secteur à jouer son rôle dans la securité alimentaire et le produit intérieur brut. S’agissant de l’intérêt accordé à l’amélioration des conditions de vie des populations, le premier ministre a indiqué que le gouvernement a exécuté trois opérations qu’elle a débuté par l’opération Ramadan qui a été d’un grand succès et dont ont profité 980 000 citoyens, aussi bien à Nouakchott qu’à l’intérieur du pays. La deuxième opération a porté sur l’éradication des quartiers précaires grâce à la distribution de 5000 parcelles de terrains aux habitants de "El Haye Saken" et la prochaine distribution de 12 000 parcelles à Arafat et 5000 à Nouadhibou. Il a ajouté que la troisième opération s’inscrivant dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations portait sur de nouvelles indemnités pour les fonctionnaires grâce à la rationalisation de la gestion des ressources de l’Etat. Le premier ministre a en outre indiqué que le gouvernement a mené une étude sur les indemnités et les avantages accordés aux fonctionnaires de l’Etat qui lui a permis de constater que plus de 9 milliards d’ouguiyas étaient supportés par le budget de l’Etat pour des dépenses sur l’eau et l’électricité, les logements conventionnés l’acquisition de véhicules et le carburant, soulignant que ces avantages profitaient seulement à 3000 personnes, dont la plupart sont à Nouakchott, sur un total de 37000 fonctionnaires. Devant cette situation, a ajouté le Premier ministre, et sur initiative de l’Etat, le gouvernement a décidé de prendre des mesures de nature à assurer la justice et la transparence, car profitant à tous les fonctionnaires de l’Etat et ce à travers l’institution d’une indemnité de transport allant de 3000 à 54000 ouguiyas non imposable par mois et une indemnité de non logement, en plus d’autres mesures complémentaires portant sur l’attribution de parcelles de terrains aux fonctionnaires, selon les lieux de leur présence et la création d’un mécanisme permettant aux fonctionnaires de profiter de prêts pour les constructions. Le Premier ministre a repondu, au cours de cette conférence de presse, aux questions des journalistes qui ont porté sur les axes abordés par Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et les mesures prises par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des citoyens et traiter les questions économiques et sécuritaires et autres.
Dans ce cadre, le Premier ministre a précisé, à propos du dialogue avec les syndicats et le peu d’intérêt que ces derniers manifestent aux indemnités nouvellement instaurées, que l’Etat a pris cette mesure dans le but d’améliorer les conditions de vie des citoyens, d’assurer la justice et l’équité entre tous les fonctionnaires et de rationaliser la gestion des ressources de l’Etat et non en reponse à une demande ou à une proposition des syndicats, soulignant la disponibilité constante de l’Etat au dialogue avec les différents acteurs en la matière, à condition que l’intérêt des travailleurs soit le seul motif de préoccupation. En reponse à une question sur la disponibilité de la Mauritanie quant à dialoguer avec les terroristes, le Premier ministre a réitéré la position de notre pays rejetant le dialogue avec les groupes terroristes et la libération des ôtages innocents contre l’échange de criminels ou la remise de rançons, précisant, à ce propos, l’adoption par notre pays de 3 approches pour traiter le terrorisme et l’extrèmisme. La première approche, a-t-il noté, consiste à redynamiser le rôle des oulémas et à donner une occasion aux discussions et au dialogue. La deuxième, a-t-il ajouté, est d’ordre économique et consiste à éduquer et former les jeunes et à leur offrir des opportunités d’emplois. Quant à la dernière approche, a souligné le premier ministre, elle est d’ordre militaire, affairmant, à ce sujet, que nos forces armées sont prêtes à sécuriser le territoire national. A propos de la position du gouvernement vis-à -vis de la décision du conseil constitutioonel portant sur la non constitutionnalité de certains articles de la loi sur la lutte contre le terrorisme adoptée récemment par le parlement, le premier ministre a précisé que le Gouvernement a présenté une très bonne loi à la hauteur de l’ampleur des défis auxquels fait face le pays et que cette loi a été adoptée par l’assemblée nationale et le sénat mais qu’elle a fait l’objet d’une certaine opposition sous pretexte que certains de ses articles sont non constitutionnels et don a été soumise, pour cette raison, au conseil constitutionnel pour qu’il se prononce à ce sujet. Il a précisé que le conseil constitutionnel s’est donc prononcé aujourd’hui sur cette loi et que le gouvernement respecte sa décision.
Source: AMI
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