| Sept militants de haut rang du Front Polisario ont été arrêtés par les autorités marocaines à leur retour d’une visite en Algérie, au siège du mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental, apprend-on samedi de sources proches...
...de services de sécurité marocains et d’un groupe de défense des droits sahraouis. Le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé les Nations unies à intervenir pour faire libérer ces sept personnes, qualifiant leur arrestation d’"enlèvement" par les autorités marocaines.
Le gouvernement de Rabat a déclaré que le voyage effectué par les sept - six hommes et une femme - à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, où est établi le siège du Front Polisario et où vivent plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis, "a blessé les sentiments de tout le peuple marocain".
La plupart des partis politiques, y compris les islamistes, les libéraux et les socialistes, ont dénoncé dans cette visite un "acte de haute trahison". "Les sept (militants) ont été arrêtés à la descente d’avion par la police marocaine jeudi soir peu après l’atterrissage à Casablanca de leur appareil en provenance d’Algérie", a déclaré le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (Codesa) dans un communiqué.
Les arrestations ont été confirmées de sources proches de la sécurité marocaine, sans autres détails. Les sept personnes arrêtées sont largement considérées comme ’l’ombre’ de la direction du Polisario à l’intérieur du territoire marocain.
Leur détention, si elle devait être suivie de poursuites judiciaires et de leur emprisonnement, ferait dérailler les nouveaux efforts des Nations unies pour régler le plus vieux conflit territorial du continent africain, estiment les experts. Le Maroc a annexé l’ancienne colonie espagnole en 1975 et lui propose aujourd’hui une forme d’autonomie mais le Front Polisario, qui a combattu avec les armes pour l’indépendance jusqu’en 1991, réclame un référendum sur l’avenir du territoire.
En août dernier, le Maroc et le Front Polisario ont convenu de poursuivre leurs discussions après avoir échangé leurs points de vue lors d’une réunion informelle de deux jours en Autriche.
De sources proches de la sécurité marocaine, on déclare que les autorités marocaines ont été très irritées par ce voyage à Tindouf car elles sont convaincues que les militants ont discuté avec les dirigeants du Polisario d’un projet de manifestations au Sahara occidental en faveur de l’indépendance avant une nouvelle session, d’ici la fin de l’année, de négociations parrainées par l’Onu.(reuters)
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