Le comité de suivi de l’accord de sortie de crise en Mauritanie, solennellement signé le 4 juin mais pas encore appliqué, a souhaité le 18 juin que le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) se réunisse "en urgence" à ce sujet, selon un communiqué publié à Nouakchott (voir ci-dessous).
"Le comité recommande la tenue en urgence d’une session extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour examiner la situation en Mauritanie et prendre les mesures appropriées en vue de soutenir la mise en oeuvre diligente de l’accord-cadre", selon ce texte.
Une réunion est par ailleurs prévue samedi à Dakar entre les représentants des trois grands pôles politiques mauritaniens et les médiateurs du groupe international de contact, a indiqué à des journalistes le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, à Nouakchott.
Ces réunions doivent avoir lieu alors que le processus de transition en Mauritanie n’a pas encore démarré, un mois avant la date prévue pour l’élection présidentielle anticipée. L’accord-cadre prévoit la formation d’un gouvernement d’unité nationale et la démission volontaire du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, destitué il y a 10 mois par un coup d’Etat mené par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais le président déchu exige la dissolution de la junte militaire formée juste après le putsch, ce que refuse catégoriquement le camp du général Aziz.
Le comité de suivi "prend acte des dispositions différentes exprimées par les trois pôles politiques sur le statut du Haut conseil d’Etat (HCE, junte) et les moyens d’assurer la sécurité nationale" et "exhorte" les adversaires politiques à la "conciliation", dans son texte.
Il y a une semaine, le CPS de l’UA avait consacré une réunion aux "derniers développement de la situation en Mauritanie". Il avait déjà "exhorté" les parties mauritaniennes "à mettre en oeuvre de bonne foi les engagements pris".(Afp)
Communiqué du Comité de suivi de l’Accord de Dakar
Le Comité de suivi de l’Accord-cadre de Dakar, agissant, au nom du Groupe de Contact International sur la Mauritanie et la Facilitation s’est réuni le 18 juin 2009 à Nouakchott pour procéder à l’évaluation de la mise en œuvre de l’Accord-cadre de Dakar. A l’issue des délibérations, le Comité de suivi : 1- Apprécie les mesures déjà prises dans la mise en œuvre de l’Accord-Cadre de Dakar, notamment l’élargissement des détenus, l’accord sur la formation du gouvernement et la désignation du Premier Ministre. 2- Prend acte des positions différentes exprimées par les Trois Pôles politiques sur un aspect important de la mise en œuvre de l’Accord-cadre : le statut du HCE et les moyens d’assurer la sécurité. 3- Exhorte les pôles politiques mauritaniens à donner suite à l’espoir suscité au niveau de toutes les couches de la population par l’Accord-Cadre de Dakar et les invite à faire preuve de dépassement et d’esprit de conciliation ; 4- Se réjouit de la convocation en urgence à Dakar, dans les plus brefs délais, et au plus haut niveau, du Groupe de Contact International et de la Facilitation qui, en concertation avec les Plénipotentiaires des Trois Pôles, devraient pouvoir rapprocher les positions exprimées ; 5- Recommande la tenue en urgence d’une session extraordinaire du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine pour examiner la situation en Mauritanie et prendre les mesures appropriés en vue de soutenir la mise en œuvre diligente de l’Accord-Cadre». 6- Prend note et salue l’engagement des Trois Pôles d’inscrire toutes leurs actions dans le cadre de l’Accord de Dakar et sa feuille de route visant à un retour à l’ordre constitutionnel, de même que leur ferme volonté à s’abstenir de toute tentation d’envisager une solution qui serait contraire à l’esprit et à la lettre de l’Accord de Dakar, lequel prône une gestion concertée et consensuelle de la transition en Mauritanie ; 7- Exprime leur sincère gratitude au Président Abdoulaye Wade pour ses efforts soutenus ainsi qu’au Président en exercice de l’Union africaine pour son soutien constant ; 8- Salue l’engagement permanent et la contribution positive de tous les membres de la Facilitation et du Groupe de Contact international. Fait à Nouakchott, le 18 juin 2009
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