Il y a six ans, le 8 juin 2003 : Interviews des meneurs (Rappel)   
08/06/2009

Six ans se sont écoulées depuis le 8 juin 2003 quand de jeunes officiers avaient tenté de renverser Ould Taya. Le putsch sanglant échoua et ses dirigeants s’enfuirent à l’extérieur de la Mauritanie d’où ils tentèrent de nouveau de renverser le régime qui était en place. Ils échouèrent dans leurs nouvelles tentatives en août et septembre 2004.



Arrêtés, jugés et condamnés ils furent amnistiés en septembre 2005 par des nouveaux putschistes qui ont eu plus de chance que leurs cadets.

A l’occasion du sixième anniversaire du putsch du 8 juin, nous republions ici des interviews rĂ©alisĂ©es en mars 2006 et juin 2007 avec deux des principaux meneurs de ce putsch : Saleh Ould Hannena et Abderrahmane Ould Mini devenus depuis novembre 2006 de respectables dĂ©putĂ©s Ă  l’assemblĂ©e nationale mauritanienne.

 

Interview de Saleh Ould Hannena Président de HATEM

 

«Le peuple mauritanien est capable de pardonner… loin des règlements de comptes ou de la chasse à un homme humilié et sans pouvoir»

 

EntrĂ© dans l’histoire de son pays en bien ou en mal, (c’est selon), l’ex-Commandant Saleh Ould Hannena, aujourd’hui prĂ©sident du parti HATEM, Ă©tait jusqu’au 3 aoĂ»t , condamnĂ© Ă  vivre le restant de ses jours, en prison. C’est en fĂ©vrier 2005 qu’il fut condamnĂ© Ă  la rĂ©clusion Ă  perpĂ©tuitĂ©, suite Ă  l’organisation de trois tentatives de putsch dont l’une, celle du 8 juin 2003, a Ă©tĂ© sanglante. Mais le destin en a voulu autrement. AmnistiĂ© avec ses amis en septembre 2005 Ă  la faveur du changement intervenu dans notre pays, il est tirĂ© de l’inconfort d’une cellule Ă  Ouad Naga.  Ould Hannena s’est lancĂ© depuis dans l’action politique et a fondĂ© HATEM. L’action politique vient ainsi couronner l’action militaire. Dans cette interview que Ould Hannena nous a accordĂ©e, nous avons voulu en savoir plus sur l’homme. Entretien.

 

Tahalil Hebdo : Le HATEM est-il le parti des «cavaliers du changement», celui du changement tout court, ou un parti de plus sur la quarantaine de partis politiques mauritaniens, autrement dit, qu’apporte le HATEM Ă  une scène politique aussi Ă©miettĂ©e?

Saleh Ould Hannena : Je voudrais d’abord remercier le journal «Tahalil Hebdo» et son Ă©quipe pour leur participation pertinente Ă  l’éclairage de l’opinion publique nationale et le traitement rĂ©servĂ© aux diffĂ©rentes questions nationales constituant un centre d’intĂ©rĂŞt.
Pour répondre à votre question je dis que le HATEM est un parti national qui tente de réaliser son projet national en recevant une frange importante des leaders d’opinion, des acteurs politiques, des cadres et des intellectuels. Ce projet vise à compléter le trajet parcouru pour le changement et à assurer une mutation positive dans les différents aspects de la vie nationale ainsi qu’à appuyer les changements et les mutations qui s’annoncent après le départ du Colonel Ould Taya.
Nous voulons que le HATEM soit le creuset où se conjuguent tous les efforts sincères et sérieux visant le changement et à accompagner les aspirations des mauritaniens, de tous les mauritaniens pour un lendemain meilleur, dominé par le progrès, la justice et l’égalité.
Aussi, le HATEM n’est pas un parti d’un groupe. Il est le parti de tous les mauritaniens, quels que soient leur race, leur tendance ou leur appartenance à l’exception évidemment des prédateurs. Cette exception constitue la singularité du HATEM dans le paysage politique national.

 

TH : La solidaritĂ© entre les «cavaliers du changement» contre l’ancien rĂ©gime est-elle toujours de mise, après l’éviction de ce rĂ©gime ?

SOH : Parler des cavaliers du changement n’est plus opportun. Les cavaliers sont une organisation militaire dissoute. Ses membres se sont Ă©parpillĂ©s. Parmi eux, il y en a qui sont devenus membres du HATEM. Les liens entre ces derniers sont forts et resteront ainsi parce que ce qui les unit est beaucoup plus important que ce qui peut les diviser.

 

TH : Chef militaire au dĂ©but, vous ĂŞtes devenu prĂ©sident du HATEM donc un chef en politique. Votre expĂ©rience dans le commandement militaire vous sera-t-elle utile, pour diriger un parti politique et ses militants ?

SOH : Dans la vie, toute expĂ©rience vĂ©cue par une personne est utile que ce soit dans son parcours politique ou dans un autre parcours. Incontestablement, l’expĂ©rience militaire est riche et enrichissante pour mon parcours dans la vie civile dans tous ses dĂ©tails.

 

TH : Vous venez de crĂ©er avec 11 partis politiques une «coalition des forces du changement» en vue de barrer la route au retour de l’ancien rĂ©gime. Que ferez-vous si vous constatez que le peuple mauritanien prĂ©fère les symboles de l’ancien rĂ©gime, Ă  votre coalition?

SOH : Nous serons prĂŞts Ă  respecter le choix du peuple et nous fĂ©liciterons ceux qui auront recueillis ses suffrages dans la transparence et l’honnĂŞtetĂ©. NĂ©anmoins, j’estime que cette Ă©ventualitĂ© comporte une grande dose d’exagĂ©ration.

 

TH : Lors de la diffusion de l’émission «El Ijmae El Watani» la TĂ©lĂ©vision de Mauritanie a censurĂ© des passages de vos rĂ©ponses Ă  des questions se rapportant Ă  vos positions par rapport aux victimes du 8 juin et au soutien dont vous auriez bĂ©nĂ©ficiĂ© de la part de l’Etranger dans un conflit national (lutte pour le pouvoir). Pouvez- vous rĂ©pondre de nouveau Ă  ces questions, et quelle est votre rĂ©action par rapport Ă  cette censure ?

SOH : Vous Ă©tiez prĂ©sent lors de cette Ă©mission et vous savez que tout ce qui est relatif au 8 juin a Ă©tĂ© supprimĂ©. Nous ne nous sommes pas opposĂ©s Ă  cette suppression de la part de ceux qui ont estimĂ© qu’elle Ă©tait opportune, parce que nous rĂ©pondions aux questions des reprĂ©sentants de la tĂ©lĂ©vision, pas Ă  nos questions. La tĂ©lĂ©vision a donc le droit de supprimer et de laisser ce qui lui semble bon, tant que cela n’affecte pas le contenu ou ne l’altère.
A plusieurs reprises et dans diverses occasions nous avions répondu à ces questions. Nos réponses étaient pertinentes et claires. Nous n’étions pas inféodés à une quelconque puissance étrangère et les sources de financement de notre lutte étaient nationales.

 

TH : MalgrĂ© l’amnistie dont vous avez bĂ©nĂ©ficiĂ© en septembre 2005, vous n’avez pas remis aux nouvelles autoritĂ©s, les armes exhibĂ©es en novembre 2004 par l’aile restĂ©e en libertĂ© après votre arrestation, sur la chaĂ®ne iranienne Â«Al Alam». Doit-on comprendre que le «Sein Fein» se lance dans l’action politique lĂ©gale et que l’«IRA», garde toujours ses armes ?

SOH: Nous n’avions plus d’armes à remettre. Nous avions acheminé ce que nous avions comme armes, lesquelles ont été confisquées par les autorités..

 

TH : Dans une rĂ©cente interview accordĂ©e au quotidien «Al Akhbar» Mohamed Jemil Ould Mansour, coordinateur des RĂ©formateurs Centristes a dĂ©clarĂ© que le HATEM est le parti politique le plus proche de la coordination qu’il reprĂ©sente. Tout rĂ©cemment, il Ă©voquera une « expĂ©rience commune Â» entre les cavaliers et les islamistes . Cette expĂ©rience a-t-elle prĂ©cĂ©dĂ© le 8 juin, ou est-elle venue après ?

SOH : L’après 8 juin a Ă©tĂ© une Ă©tape cruciale dans la confrontation entre le rĂ©gime de l’époque et des forces nationales Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur. Il est naturel que ces forces conjuguent leurs efforts pour rĂ©sister Ă  un ennemi commun. C’est ce qui a eu lieu entre nous et les islamistes et entre nous et d’autres forces nationales. Il ne vous Ă©chappe pas que les islamistes ont Ă©tĂ© un acteur principal dans la rĂ©sistance menĂ©e contre l’ancien rĂ©gime et ont contribuĂ© ainsi Ă  sa chute. Ils Ă©taient comme les cavaliers, des ennemis de ce pouvoir. Ils Ă©taient aussi les acteurs les plus engagĂ©s dans cette confrontation sans que cela ne dĂ©munie en rien les contributions apportĂ©es en ce sens, par d’autres acteurs nationaux.

 

TH : Pensez- vous que le retour au bilinguisme pourra constituer une bouĂ©e de sauvetage face Ă  la dĂ©crĂ©pitude du système Ă©ducatif mauritanien ?

SOH : L’éducation constitue un pilier essentiel dans la construction de la culture des peuples et le renforcement de leur unitĂ© nationale ainsi que la gestion de leurs contradictions dans un esprit positif et dans la protection des cultures nationales et des valeurs religieuses. Durant le règne du rĂ©gime dĂ©chu, l’éducation a fait l’objet d’une destruction systĂ©matique, de tâtonnements et d’absence d’objectif national. Le bilinguisme s’il s’accompagne de mesures pĂ©dagogiques supplĂ©mentaires qui prĂ©servent l’unitĂ© nationale, l’identitĂ© de la nation, si Ă  travers lui, c’est l’ouverture sur le monde qui est recherchĂ©, je n’y vois pas d’inconvĂ©nients.

 

TH : Quelles solutions prĂ©conisent le HATEM pour apurer le passif humanitaire ?

SOH : Nous nous attellerons Ă  rĂ©gler ce dossier de façon directe en prĂ©servant l’unitĂ© nationale et la concorde entre les composantes nationales. Nous estimons que le passif humanitaire est un mauvais hĂ©ritage lĂ©guĂ© par le rĂ©gime dĂ©chu et qu’il doit ĂŞtre rĂ©glĂ© dans un consensus national qui engage la responsabilitĂ© du peuple mauritanien ou l’Etat reconnaĂ®tra sa responsabilitĂ© devant les ayants droits afin que ce dossier soit retirĂ© de façon dĂ©finitive des mains de ceux qui en font avec de la surenchère Ă  l’intĂ©rieur et Ă  l’extĂ©rieur..
Nous parviendrons alors à tourner une page que d’autres pays ayant connu des situations plus dramatiques sont parvenus à tourner (l’Afrique du sud, par exemple).

 

TH : Une plainte a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e devant un juge belge contre Ould Taya, l’ex-prĂ©sident pour «crimes contre l’Humanité». Jugez vous cette plainte recevable ou prĂ©fĂ©rez-vous que le linge sale mauritanien se lave en famille ?

SOH : Nous pensons que ce dictateur a commis assez de crimes pour lesquels il doit rendre compte. Cependant, le peuple mauritanien est toujours capable de pardonner et d’envisager l’avenir avec davantage de confiance pour que les Ă©nergies se concentrent plus sur la construction nationale, loin des règlements de comptes ou de la chasse Ă  un homme humiliĂ© et sans pouvoir. Nous devons travailler ensemble avec persĂ©vĂ©rance et sincĂ©ritĂ© pour que les semblables de ce dictateur ou ceux Ă©duquĂ©s de ses mains, ne reviennent plus au pouvoir. C’est cela le dĂ©fi pour l’avenir. C’est ainsi que la Mauritanie s’engagera sur la bonne voie et arrivera Ă  panser ses blessures.

 

TH : Etes-vous candidat Ă  l’élection prĂ©sidentielle de mars 2007 et quelle sera la première mesure que vous prendriez, au cas oĂą vous ĂŞtes Ă©lu Ă  la magistrature suprĂŞme ?

SOH: C’est au HATEM et à ses instances de décider. Jusqu’à présent le HATEM ne s’est pas encore prononcé. Je ne peux donc répondre au deuxième volet de votre question.

Propos recueillis par IOM


            Abderrahmane Ould Mini dans sa première interview 
«Nous sommes revenus en septembre 2004 tenter un deuxième coup, s’il rĂ©ussissait, c’était le changement, s’il Ă©chouait, on allait partager la souffrance de ceux qu’on avait impliquĂ©s Â»

 

Profil de baroudeur, numĂ©ro 3 des «Cavaliers du changement Â», secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti HATEM et prĂ©sentement dĂ©putĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale, l’ex-capitaine Abderrahmane Ould Mini Ă©tait la soirĂ©e mĂ©morable du 8 juin 2003, le chef opĂ©rationnel au Bataillon BlindĂ© (BB) après son contrĂ´le par les mutins.
Ould Mini a fui en CĂ´te d’Ivoire d’abord puis au Burkina après l’échec de cette tentative de putsch. De lĂ -bas, il a prĂ©parĂ© avec ses amis, deux tentatives de putsch (celles du 8 aoĂ»t et de septembre 2004). Revenu en Mauritanie le 16 septembre 2004, il s’est fait arrĂŞter le 25 septembre. Il a Ă©tĂ© jugĂ© par la Cour criminelle de Ouad Naga qui l’a condamnĂ© Ă  la rĂ©clusion perpĂ©tuelle. Au cours du procès de OuadNaga il fut avec Saleh, l’un des rares mutins Ă  avoir assumĂ©. Puis intervient le 03 aoĂ»t 2005 et l’amnistie, Ould Mini troque sa tenue de rebelle contre l’écharpe parlementaire. Il est maintenant membre du groupe parlementaire «Changement et RĂ©forme». Homme d’action plus que de parole, il a acceptĂ© après bien des rĂ©ticences de rĂ©pondre Ă  nos questions. C’est la première interview que Ould Mini accorde Ă  un journal.

 

Tahalil Hebdo : On dit que le 8 juin a Ă©tĂ© un succès politique et une catastrophe militaire car que sur ce plan, il a Ă©chouĂ© Ă  son dĂ©clenchement…

Abderrahmane Ould Mini : Je vous remercie pour l’occasion qui m’est offerte de parler pour la première fois. Ce qui m’empĂŞchait de le faire, c’est que le 8 juin est un Ă©vĂ©nement historique et je ne voulais pas qu’il soit envahi par la politique. Mais je voudrais avant tout exprimer ma dĂ©fĂ©rence et ma considĂ©ration pour les hĂ©ros du 8 juin 2003, officiers, sous-officiers et soldats qui se sont convenablement acquittĂ©s ce jour historique des missions qui leur ont Ă©tĂ© assignĂ©es. Je voudrais aussi rendre hommage aux hĂ©ros du 03 aoĂ»t 2005 qui ont mis fin au système.
Pour revenir Ă  votre question, on dit -c’est vrai -que tout putsch n’ayant pas rĂ©ussi, a Ă©tĂ© un Ă©chec d’un point de vue militaire parce que ses auteurs ne sont pas parvenus au pouvoir. Je tiens seulement Ă  dire qu’entre le 8 juin 2003 et le 03 aoĂ»t 2005, il y a eu un peu plus de deux ans. Mais au cas oĂą le 8 juin a Ă©tĂ© un Ă©chec, il fut tout de mĂŞme une prĂ©paration du 03 aoĂ»t 2005 car, sans le 8 juin il n’y aurait pas eu un 03 aoĂ»t.
Sur le plan politique, on ne peut non plus parler d’échec car ce que nous vivons aujourd’hui ce sont les fruits du 8 juin que fut la premier «Intifada Â» du peuple mauritanien. Je voudrai Ă©galement apporter une correction. Vous aviez dit que j’étais le chef opĂ©rationnel du 08 juin. Je n’ai pas l’intention d’être le seul hĂ©ros du 8 juin. Le vrai chef opĂ©rationnel du 08 juin fut sans complaisance le commandant Mohamed Ould Cheikhna. Il a Ă©tĂ© le coordinateur du 08 juin. Ceci ne limite pas Ă©videmment les rĂ´les importants jouĂ©s par d’autres.

 

T.H. : Vous aviez pris le contrĂ´le du B.B. aux environs de 10 heures GMT la soirĂ©e du 08 juin, les blindĂ©s qui sont sortis du BB l’étaient, semble-t-il, avec des munitions blanches d’entraĂ®nement Doit-on comprendre que vous n’aviez pas l’intention de faire des victimes ?

A.O.M. : Faire des victimes ne peut constituer un objectif par des fils de ce pays comme nous, qui avions l’intention de le libĂ©rer : c’est l’amour du pays qui nous a fait bouger. Nous avons choisi des chars pour prĂ©server des vies humaines que ce soit parmi nos Ă©lĂ©ments ou celles d’autrui en Ă©vitant la rĂ©sistance des forces loyalistes par dissuasion. Il y avait aussi l’effet surprise qui devait jouer un rĂ´le important. Les munitions Ă©taient des munitions d’entraĂ®nement. L’objectif n’était nullement de s’en prendre Ă  des militaires qui sont nos frères ni aux civils qui sont nos parents. Il y avait un ensemble de mesures prĂ©ventives pour Ă©viter les dĂ©gâts humains et matĂ©riels

 

T.H. : Votre objectif Ă©tait-il de capturer ou de liquider Ould Taya ?

AOM : Non, nous ne voulons pas liquider Ould Taya pour la simple raison que si tel Ă©tait le cas, on aurait pu bombarder la prĂ©sidence Ă  partir du B.B. Notre objectif Ă©tait de contrĂ´ler la prĂ©sidence et capturer Ould Taya. Sa mort ne nous intĂ©resse pas car quelques soient ses fautes, Maaouiya est un mauritanien. Quand il nous a Ă©chappĂ©, nous avons compris qu’il y aura rĂ©sistance. Maaouiya, nous l’avons vu plus tard, est très attachĂ© Ă  son fauteuil. Donc, c’était l’institution militaire qui allait payer le prix des affrontements. Nous avons dĂ©cidĂ© alors de nous retirer après avoir fait jeter les germes du changement en gardant bien entendu Ă  l’esprit de tenter d’autres formules de changement.

 

T.H. : Aviez-vous l’intention en cas de succès de mettre en place un Conseil militaire (genre CMJD) et est-il vrai que Feu le Colonel Ould Ndiayane allait prĂ©sider ce conseil?

AOM : Je ne veux pas rentrer dans ces dĂ©tails. Le Colonel Ould Ndiayane, -Paix Ă  son âme-, Ă©tait l’un des officiers les plus sĂ©rieux et les plus intègres de l’armĂ©e nationale. Il Ă©tait un modèle pour nous. Il Ă©tait le plus digne pour prĂ©sider ce conseil militaire qui devrait ĂŞtre très Ă©phĂ©mère et qui devrait transmettre le pouvoir le plus rapidement aux civils.

 

T.H. : Certains estiment que les auteurs du 8 juin proviennent de quelques camps ayant une proximitĂ© sociologique et historique et que les mauritaniens originaires des autres wilayas n’avaient guère pris part Ă  sa conception.

AOM : Cela relève de la propagande des renseignements Ă  l’époque. Parce qu’ils voulaient prĂ©parer les esprits Ă  une chasse aux sorcières contre quelques tribus dĂ©terminĂ©es. Je dis que les hĂ©ros du 8 juin proviennent de toute la Mauritanie, il y’en avait du Trarza, du Brakna, de l’Adrar, les Hodhs etc.
C’est vrai que sur le plan sécurité il y’avait des dispositions qui ont été prises et qui exigeaient un haut degré de confiance

 

T.H. : Quel lien existe-t-il entre la tentative de putsch du 28 novembre 2000 et suite Ă  laquelle le commandant Saleh Ould Hannena a Ă©tĂ© radiĂ© de l’armĂ©e et celle du 8 juin 2003 ?

AOM : Toutes ces tentatives relèvent du mĂŞme ordre. Elles se justifiaient par les conditions que vivaient la Mauritanie sur le plan politique, Ă©conomique et social. Surtout que notre environnement, l’institution militaire, a beaucoup souffert de ces conditions avec la gĂ©nĂ©ralisation de la gabegie. Il y a eu une prise de conscience par laquelle on a compris que l’on se dirigeait vers l’inconnu. Ce qui s’est passĂ© en 2000 Ă©tait une prĂ©paration de ce qui s’est passĂ© le 8 juin 2003 et ce qui s’est passĂ© le 08 juin prĂ©parait le 03 aoĂ»t 2005. C’est un mĂŞme processus dont l’objectif Ă©tait de dĂ©mettre un système qui a transformĂ© l’ArmĂ©e en instrument politique et de fraude Ă©lectorale. Pour moi, il n’y avait pas d’idĂ©ologie putschiste. Je suis rentrĂ© dans l’armĂ©e en 1989 par amour pour la patrie, parce qu’à l’époque, on parlait d’une guerre avec un pays voisin. J’ai intĂ©grĂ© l’armĂ©e pour dĂ©fendre la patrie, pas pour faire un coup d’Etat. Mais une fois au sein de l’institution militaire, nous avons su que la situation Ă©tait dĂ©plorable sur tous les plans Ă  telle enseigne qu’elle Ă©tait insupportable : l’armĂ©e n’était pas un rempart mais un fardeau sur le peuple mauritanien.

 

T.H : Est-il vrai que les relations avec IsraĂ«l et la rafle des islamistes en Mai 2003 constituaient les causes principales du putsch du 8 juin en plus de l’influence qu’exerçaient les islamistes sur les meneurs de ce putsch ?

AOM : Il n’y avait pas de relations de cause Ă  effet. L’injustice a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rale. Les islamistes en furent victimes tout comme les baathistes, les nassĂ©ristes, les nĂ©gro-mauritaniens. Tout cela a eu une influence sur nous, qui Ă©tions appelĂ©s Ă  prendre notre responsabilitĂ© morale. C’est vrai, nous avions mal apprĂ©ciĂ© que les imams soient incarcĂ©rĂ©s, que la parole d’Allah soit bannie des mosquĂ©es et que le pouvoir continue Ă  entretenir des relations honteuses avec IsraĂ«l Cependant notre mouvement n’est pas basĂ© sur des considĂ©rations islamistes, mais morales.

 

T.H. : Après l’échec du putsch du 8 juin , les meneurs ont fui de manière diffĂ©rente. Ould Kaabach est sorti par l’Assaba, vous, par le Trarza tandis que Ould Cheikhna et Ould Hannena n’ont quittĂ© Nouakchott pour Tintane que le 22 juin 2003. Comment avez-vous maintenu la coordination qui vous a permis de vous retrouver par la suite au Burkina ? Et du moment que vous ĂŞtes taxĂ©s d’être des officiers nationalistes arabes, pourquoi n’étiez-vous pas partis en Libye ?

AOM : Nous sommes avant tout des officiers issus du peuple mauritanien. Le reste n’est que des sobriquets rĂ©ducteurs. Nous sommes le peuple mauritanien dans sa diversitĂ© ethnique et raciale. Nous avons choisi l’Afrique parce que c’est des peuples accueillants et ouverts. Il y a beaucoup de cĂ©rĂ©monials dans le monde arabe. Personne ne peut venir dans un pays arabe sans passeport. Le monde arabe est Ă©galement surveillĂ© par l’occident en raison du problème du terrorisme. En Afrique noire, les gens sont pacifiques, les Mauritaniens y sont connus comme commerçants, ils ne soulèvent pas la curiositĂ© et nous n’y avons rencontrĂ© aucun problème. Je tiens ici Ă  rendre hommage Ă  Moustapha Ould Limam Chavi. Le peuple mauritanien doit Ă©galement ĂŞtre reconnaissant envers lui.

 

T.H : Le journal malien «Le RĂ©publicain» a Ă©voquĂ© en juin 2004 une coordination entre les «Cavaliers du Changement» et le GSPC au nord du Mali. Est-ce vrai ?

AOM : C’est faux. Dans sa propagande Ă  l’époque, le rĂ©gime avait voulu nous lier Ă  des organisations terroristes. Il a Ă©chouĂ© parce que nous ne sommes pas des terroristes et si nous l’étions, nous avions suffisamment d’armes quand nous Ă©tions en Mauritanie pour mener des actions terroristes. Et nous ne l’avons pas fait.

 

T.H. : A partir de janvier 2004, les renseignements mauritaniens ont avancĂ© que les « Cavaliers Â» avaient commencĂ© Ă  recruter des guĂ©rillĂ©ros mauritaniens par le biais de Sidi Mohamed Ould Hreimou et Moulaye Ould Brahim et que vous, Abderrahmane Ould Mini Ă©tiez chargĂ© de leur entraĂ®nement au nord de la CĂ´te d’Ivoire ?

AOM : Nous sommes des officiers mauritaniens et nous avons organisĂ© un putsch Ă  partir de l’ArmĂ©e. Nous n’avons jamais eu l’intention d’impliquer des civils dans nos affaires. Nous avons toujours ciblĂ© l’armĂ©e. La preuve est que toutes les tentatives ultĂ©rieures sont venues d’elle.

 

T.H. : Votre retour en Mauritanie le 16 septembre 2004 a Ă©tĂ© taxĂ© de folie tantĂ´t et de courage. Qu’en est-il ?

AOM : Nous respectons toutes les opinions exprimĂ©es lĂ -dessus, mais je peux dire que ce n’était ni l’un, ni l’autre. Nous avons organisĂ© un putsch, nous sommes partis, des hommes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s. Il y avait notre responsabilitĂ© morale vis-Ă -vis d’eux. Le rĂ©gime a voulu nous prĂ©senter comme des criminels. Le procès de Ouad Naga a prouvĂ© le contraire.
Personnellement, je me suis senti responsable d’avoir envoyé 100 hommes en prison et je ne pouvais continuer à rester à l’étranger. Moralement, cela était inacceptable. Ils n’avaient fait qu’exécuter nos ordres en tant que chefs hiérarchiques. Ils étaient innocents.
Nous sommes revenus en septembre 2004 tenter un deuxième coup, s’il rĂ©ussissait, c’était le changement, s’il Ă©chouait, on allait partager la souffrance de ceux qu’on avait impliquĂ©s. 

 

TH :Vous avez Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© le 25 septembre 2004 au Ksar est-il vrai que c’était suite Ă  une dĂ©nonciation faite aux autoritĂ©s par un très proche parent Ă  vous ?
AOM
 : En rĂ©alitĂ©, il y avait eu des contacts pour redynamiser les cellules qui ont Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©es lors de la tentative d’aoĂ»t 2004. J’ai contactĂ© dans ce cadre, un militaire dont je ne donnerais pas le nom pour protĂ©ger sa dignitĂ©. Je crois que c’est lui qui m’avait dĂ©noncĂ©. Il n’était pas un parent proche mais plutĂ´t un ancien ami.

 

TH : Qu’est ce qui vous poussĂ© après votre arrestation Ă  indiquer aux autoritĂ©s les caches d’armes. Aviez-vous peur qu’elle ne tombe entre d’autres mains ?

AOM : Le 8 juin a ouvert des perspectives particulières Ă  notre pays. Il s’agissait d’une phase dĂ©licate par laquelle d’autres pays tel le Congo sont passĂ©s et de laquelle il ne s’est pas encore relevĂ©. De mĂŞme que la CĂ´te d’Ivoire. Nous voulions le changement mais pas l’anarchie. Nous avions apportĂ© des armes pour prendre le contrĂ´le des bases militaires qui devaient ĂŞtre le point de dĂ©part de notre action. Quand cela n’a pu se produire ces armes Ă©taient devenues dangereuses elles pouvaient exploser et causer des pertes en vies humaines surtout qu’elles Ă©taient stockĂ©es dans des quartiers populaires ou dans des marchĂ©s. C’était une responsabilitĂ© morale d’indiquer leurs lieux.

 

TH : Vous avez Ă©tĂ© sauvagement torturĂ© durant votre dĂ©tention. Souhaitez-vous que vos tortionnaires soient jugĂ©s ? Eprouvez-vous de la haine vis-Ă -vis d’eux ?

AOM : Jamais ! Je n’éprouve aucune haine vis-Ă -vis de quiconque. J’étais engagĂ© pour une cause nationale et j’étais prĂŞt Ă  tout supporter surtout de la part de ceux qui n’acceptaient pas le changement. Mais j’estime que ce genre de pratiques dont j’ai souffert dont certains en ont souffert avant moi et d’autres y goutteront après, doit ĂŞtre proscrit. Il faut qu’il y ait de la prĂ©vention Ă  l’avenir contre la torture et que les enquĂŞtes ne soient plus basĂ©s sur la tortures et l’extraction des aveux sous la contrainte et la peur. J’ai Ă©tĂ© effectivement sauvagement torturĂ©. Et je me rappelle qu’au cours d’une sĂ©ance de torture, j’ai Ă©tĂ© surpris par l’un de mes tortionnaires en train de pleurer .Je me suis mis Ă  le rassurer pour lui dire que je ne le prends pas pour responsable de ce qui m’arrive. Ces gens lĂ  Ă©taient contraints et non convaincus de ce qu’ils font. Aujourd’hui , ce dont la Mauritanie a besoin c’est le pardon.

 

TH : Beaucoup de choses se sont passĂ©es depuis que vous avez Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s. L’unitĂ© des «Cavaliers du changement» semble avoir volĂ©e en Ă©clats. Le capitaine Mohamed Ould Saleck et son groupe ont adhĂ©rĂ© au PCD, Mohamed Ould Cheikhna s’est prĂ©sentĂ© en candidat indĂ©pendant Ă  la prĂ©sidentielle, Saleh Ould Hannena a plus comptĂ© sur les islamistes que sur ses ex-compagnons de route. Vous-mĂŞme, vous avez gelĂ© vos activitĂ©s au sein du HATEM dont vous Ă©tiez le SG. Doit-on en dĂ©duire que c’est la haine ou l’opposition au rĂ©gime de Ould Taya qui vous cimentait ?

AOM : D’abord je vous dis que personnellement je n’ai aucune haine contre Maaouiya .Nous nous sommes opposĂ©s Ă  son rĂ©gime et il est fini. Notre idĂ©ologie ce n’est pas la haine. Maaouiya est le fils de ce peuple. Nous cĂ´toyons les symboles de son rĂ©gime au sein du parlement et nous nous respectons .Nous Ă©tions d’accord dans la phase militaire de notre action, mais il Ă©tait nĂ©cessaire qu’un cadre soit trouvĂ© pour nous regrouper politiquement et cela n’a pas Ă©tĂ© le cas. Et je pense que nous nous sommes empressĂ©s . L’empressement de certains d’entre nous, a entraĂ®nĂ© notre division.. NĂ©anmoins la confiance et le respect continuent Ă  rĂ©gner entre nous.

 

TH : Cela se dit sous les boubous que vous avez abandonnĂ© Saleh Ould Hanena pour soutenir votre cousin Mohamed Ould Cheikhna…

AOM : Je comprends qu’on veille quelque part me catĂ©goriser comme tribaliste alors que je ne le suis pas. Je suis moi mĂŞme un mĂ©lange de plusieurs tribus. C’est une injustice de me catĂ©goriser au sein d’une seule tribu.. Je suis le fils du peuple mauritanien et mon engagement est en faveur du peuple mauritanien. Je n’ai jamais fait de politique Des bancs de l’école j’ai intĂ©grĂ© l’armĂ©e qui est pour moi un milieu d’hommes et un rempart pour dĂ©fendre mon pays. Les Cavaliers et le HATEM Ă©taient pour moi une mini-Mauritanie. Beaucoup de facteurs internes et externes sont venus pousser chacun Ă  avoir des positions personnelles. Je n’ai jamais Ă©tĂ© mĂ©diatique pour en parler .Quand j’ai vu que Saleh et Ould Cheikhna se sont sĂ©parĂ©s et qu’il Ă©tait devenu impossible de les rassembler malgrĂ© toutes mes tentatives faites avec d’autres personnalitĂ©s j’avais mĂŞme travaillĂ© pour qu’ils se rassemblent sous la candidature d’Ahmed Ould Daddah qui incarnait le changement MalgrĂ© tout cela des facteurs ont empĂŞchĂ© que cela ne se produise .C’est pour cela que j’ai gelĂ© au premier tour mon action au sein du HATEM et qu’au second tour j’ai envisagĂ© de soutenir le candidat qui incarne le changement . Effectivement j’ai appris par la suite que je soutenais Mohamed Ould Cheikhna .Durant toute la pĂ©riode de l’entre deux tours, j’étais clouĂ© au lit pour des problèmes de santĂ© et parallèlement on venait me dire qu’on dit que je soutiens Mohamed Ould Cheikhna .Je tiens Ă  dire ici que je ne lui ai pas Ă©tĂ© d’une quelconque utilitĂ©, ni dans un meeting, ni dans un site d’animation. D’autant plus que la campagne de Mohamed Ould Cheikhna me reprochait de ne pas les soutenir.

 

TH : Qui est responsable de mort des victimes du 8 juin ?
AOB
 : Je tiens avant tout Ă  demander la misĂ©ricorde d’ALLAH pour tous les mauritaniens tuĂ©s le 8 juin. Cette question a Ă©tĂ© posĂ©e lors du procès. Et la cour nous a innocentĂ© en condamnant le ministère de la dĂ©fense .Sachant que la cour criminelle ne pouvait ĂŞtre indulgente avec nous et que son jugement nous a blanchi, je ne manquerais pas ici de rendre hommage au prĂ©sident de la cour criminelle de OuadNaga qui a eu le courage de trancher cette question. Quand nous avons dĂ©cidĂ© notre action, c’était pour sauver le peuple mauritanien et non le tuer .malheureusement aux derniers heures du 8 juin il y avait des tirs incontrĂ´lĂ©s nous avons-nous mĂŞme perdu des hommes dans ces tirs.

 

TH : Vous ĂŞtes maintenant un parlementaire, comment percevez-vous votre mission ?
AOB
: Permettez moi d’abord de prĂ©senter mes condolĂ©ances Ă  la famille parlementaire ainsi qu’a la famille et aux populations de Tidjikja suite au dĂ©cĂ©s du deputĂ© de Tidjikja feu Sidi Mohamed Ould Bady decĂ©dĂ© en fin de semaine ecoulĂ©e Ă  Tunis. Qu’ALLAH lui accorde toute sa misĂ©ricorde. En tant que parlementaire je suis le porte-parole du peuple mauritanien qui m’a Ă©lu pour transmettre ses dĂ©sirs, ses vĹ“ux et ses aspirations.Je suis lĂ  pour dĂ©fendre ses intĂ©rĂŞts veiller Ă  la conception de lois et au contrĂ´le de l’action gouvernementale au service de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral et de mes Ă©lecteurs.


TH : Sommes-nous maintenant Ă  l’abri d’un autre 8 juin ?
AOB
: Je crois qu’on doit tirer des enseignements de l’expĂ©rience du 8 juin. Le premier est que la violence ne constitue nullement une solution.
Il n’y avait pas de perspectives Ă  l’époque. Cet Ă©tat de fait doit cesser avec la mise en place d’un Etat de droit et rĂ©instaurer la confiance entre l’Etat et les gouvernĂ©s. Je souhaite que l’ère des coups d’Etats soit rĂ©volu et avec elle, l’injustice et la marginalisation. J’espère qu’un nouvel Etat Ă©mergera du contexte actuel et qu’il soit celui de la justice, du droit, de l’égalitĂ© et de la justice sociale.


TH : Un dernier mot ?
AOB
: Je souhaite vivement que les nouvelles autoritĂ©s trouvent une solution pour les grands problèmes du peuple mauritanien notamment les dĂ©portĂ©s, le passif humanitaire, l’esclavage et les problèmes des officiers sous officiers et soldats citĂ©s dans les diffĂ©rentes tentatives de coup d’Etat depuis Juin 2003. Ils ont Ă©tĂ© amnistiĂ©s. Ils sont aujourd’hui dans la rue. Rien n’a Ă©tĂ© fait pour eux durant la transition. J’espère que dans le cadre du règlement des dossiers de droits de l’homme que leur dossier soit abordĂ©. Sur un plan strictement sĂ©curitaire nous sommes un nouvel Etat pĂ©trolier, il y a des problèmes Ă  nos frontières, nous ne devons pas laisser une armĂ©e parallèle dans la rue. Nous devons rĂ©flĂ©chir a insĂ©rer les militaires radiĂ©s et retraitĂ©s. Ce sont des pères de familles et des rĂ©servistes potentiels.
Propos recueillis par IOMS


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