Mauritanie: la présidentielle de samedi reportée in extremis au 18 juillet   
02/06/2009

Dakar, 2 juin 2009 (Afp) -L’élection présidentielle prévue samedi en Mauritanie, mais boycottée par l’opposition, a été reportée mardi in extremis au 18 juillet pour permettre la participation de toutes les forces politiques et mettre un terme à la crise née du coup d’Etat militaire du 6 août.



Au terme de six jours d’intenses tractations, les délégations mauritaniennes, sous l’égide d’une médiation internationale, ont signé à Dakar un document prévoyant la mise en place le 6 juin au plus tard d’un gouvernement d’union composé à parité de membres pro et anti-putsch. Les postes-clés de l’Intérieur, des Finances et de la Communication sont réservés aux partis anti-putsch. Le Premier ministre sera choisi par l’ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, après consultations avec les forces anti-putsch. Les chefs de délégations ont paraphé cet accord, en présence du président sénégalais Abdoulaye Wade, puis se sont donnés la main, sous les applaudissements de l’assistance. Le texte doit maintenant être signé par les protagonistes de la crise mauritanienne mercredi à Nouakchott. La communauté internationale avait proposé lundi après-midi aux délégations mauritaniennes un report de la présidentielle et la constitution d’un gouvernement d’union. Selon une source proche des négociations, la délégation de la junte a donné son accord dès lundi soir et le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, opposition) dans la nuit. Seul le Rassemblement des forces démocratiques (RFD, opposition) d’Ahmed Ould Daddah réservait sa réponse. Finalement, après d’intenses tractations, il a à son tour approuvé les propositions de la communauté internationale. Mardi soir, depuis Nouakchott, M. Ould Daddah a estimé que la conclusion de l’accord pour une sortie de crise signé à Dakar constituait une "victoire de la raison contre la violence". "C’est une victoire de la raison contre la violence, de la responsabilité contre l’aventure et du patriotisme contre le laisser-aller", a-t-il indiqué au cours d’une conférence de presse. M. Ould Daddah a affirmé que son parti, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), et le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) avaient "consenti des concessions énormes". Il a appelé au "respect de ses clauses", estimant qu’une "nouvelle ère s’ouvre pour la démocratie et le développement de la Mauritanie" et que les coups d’Etat et le non-droit n’ont plus leur place dans ce pays". Cet accord vise à mettre un terme à la crise née du coup d’Etat militaire du 6 août ayant renversé le premier président démocratiquement élu (en mars 2007) du pays, Sidi Ould Cheikh Abdallahi. L’accord de Dakar prévoit "l’annonce et la formalisation de sa décision volontaire concernant le mandat de président", c’est-à-dire son retrait, en faveur du président du Sénat qui assure l’intérim. Jusqu’à présent, M. Ould Abdallahi se considérait comme le seul président légitime. Le chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, avait démissionné de ses fonctions pour se présenter au scrutin présidentiel. Il était donné comme le grand favori, en l’absence de l’opposition qui dénonçait une "mascarade électorale". Jusqu’à lundi, il avait mené campagne dans tout le pays en dans tout le pays en vue du scrutin du 6 juin.


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