DĂ©tenus du FNDD : La justice les libere, mais ils restent en prison   
18/05/2009

La chambre criminelle de la cour suprĂŞme dans son audience du  19 mai  prĂ©sidĂ©e par Mohamed Ould Hannany (prĂ©sident de la cour suprĂŞme) a dĂ©cidĂ©  de revoir Ă  la baisse (Ă  des taux allant de 90 Ă  99 % ) les cautions  exigĂ©es pour les libertĂ©s provisoires accordĂ©es il y a quelques mois aux dĂ©tenus du FNDD,  poursuivis dans la cadre de l’affaire Air Mauritanie...



...parmi lesquels  le Premier ministre constitutionnel Ould Waghf (qui contrairement Ă  Sghair Ould M’bareck n’a pas reconnu les tombeurs de son prĂ©sident) ainsi que  le ministre Moustapha Ould Hamoud  et l’ex-ministre Didi Ould BiyĂ©. Les cautions initialement exigĂ©es Ă©taient de 100 millions d’ouguiyas (312.000 euros) et ont Ă©tĂ© rabaissĂ©es le 19 mai,  entre 1  million d’ouguiya (3.120 euros)  et 10 millions d’ouguiya (31.200 euros) par prĂ©venu.  Les dĂ©tenus au nombre de quatre parmi lesquels Isselmou Ould Khattri nommĂ© un mois seulement  avant la faillite d’Air Mauritanie  qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de cet abattement ou de ce dĂ©grèvement politico-juridique de la caution,  avaient Ă  l’époque refusĂ© de payer ce que les observateurs  avaient considĂ©rĂ© "une rançon". 

Deux hommes d’affaires dirigeants de quelques uns  des principaux groupes d’affaires du pays qui prĂ©sidaient le conseil d’Administration de la compagnie Air Mauritanie et qui Ă©taient dĂ©tenus  avaient quant Ă  eux , acceptĂ© de payer la caution initiale «pour ne pas porter prĂ©judice Ă  la bonne marche de leurs affaires» dit-on. Les familles des dĂ©tenus du FNDD ont payĂ© les cautions revues Ă  la baisse  la journĂ©e du 19 mai,  mais les dĂ©tenus sont restĂ©s en prison parce que le procureur gĂ©nĂ©ral de la cour suprĂŞme M. Seyid Ould Ghailany n’a pas  envoyĂ© leur dossier Ă  la chambre d’accusation de la cour d’Appel pour la procĂ©dure de levĂ©e d’écrou.
Bien que s’étant acquittĂ©s de la caution,  les dĂ©tenus du FNDD ont donc dormi une nuit de plus Ă  la prison civile de Dar Naim.
 Poursuivis  dans une affaire Ă©minemment politique «maquillĂ©e pour des besoins dĂ©magogiques et cyniques,  en affaire de mauvaise gestion et de lutte contre la gabegie» estiment les observateurs indĂ©pendants,  la libĂ©ration des dĂ©tenus du FNDD Ă©tait devenue une exigence nationale, hormis pour la junte et certains de ses soutiens. La coalition anti-putsch RFD-FNDD en avait fait un prĂ©alable Ă  toute discussion avec le pouvoir militaire pour une sortie de crise dans le cadre de la  mĂ©diation  sĂ©nĂ©galaise. Leur libĂ©ration est considĂ©rĂ©e comme allant dans le sens d’une dĂ©crispation de la situation politique et a dĂ©montrĂ© que la justice sait accorder -dans tous les sens- ses violons avec la politique.


 


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