Le président sénégalais Abdoulaye Wade accompagné vraisemblablement par le président de la commission de l’Union Africaine Jean Ping seront à Nouakchott dans la journée du 14 mai. Les deux hotes de la Mauritanie tenteront de réunir au tour de la même table les protagonistes de la crise mauritanienne consécutive au coup d’Etat du 6 août 2008.
«C’est une médiation de plus, aucune solution n’est possible sans le report de la presidentielle, le général Ould Abdel Aziz est l’otage de son entourage attaché à ses privilèges. Les ténors de cet entourage ont déjà manifesté leur position sur le report de la présidentielle quand Cheikh Tijane Gadio était venu à Nouakchott et n’accepteront pas une solution qui remette en cause leur acquis» souligne MOB un observateur très averti, qui a préféré garder l’anonymat.
Et d’ajouter : «Il est à craindre d’ailleurs que Wade ne soit comme Kaddafi et invite le RFD et le FNDD à accepter le fait accompli et une solution à la crise à travers l’élection du 6 juin à laquelle ils pourraient participer avec l’ouverture des candidatures à celle-ci ».
La date de l’élection du 6 juin a été décidée suite à des journées de concertation organisées fin décembre 2008 auxquelles ont pris part seulement les soutiens des Militaires au pouvoir.
Le RFD qui y avait participé au début, avait rejeté leurs résultats et le FNDD n’ y avait pas participé. La communauté internationale avait demandé l’organisation d’une élection consensuelle acceptée des protagonistes de la crise mauritanienne qui puisse bénéficier de l’appui de la communauté internationale.
La presidentilelle de juin ne répond pas à ces spécifications.
A la veille de l’arrivée de Wade en Mauritanie une manifestation de l’opposition a été sauvagement réprimée le 13 mai dans le secteur des «Blocs».
Plusieurs blessés ont été déplorés. Neuf mois après le coup d’Etat du 6 août 2008, la mouvance anti-putsch mauritanienne continue à manifester son opposition au coup d’Etat et à son agenda électoral.
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