Les Mauritaniens opposés au putsch du 6 août, dont des parlementaires, ont organisé le 3 mai une manifestation devant le siège de la télévision d’Etat à Nouakchott pour dénoncer la confiscation de cet organe par les autorités militaires. Depuis le coup d’Etat du 6 août la télévision publique est devenue un outil de propagande au service du chef de la junte et n’accepte plus les opinions opposées au putsch.
"La télévision n’est la propriété des putschistes! Ouvrez l’accès de la TVM aux opposants!"criaient des militants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, coalition contre le coup d’Etat) ou du Rassemblement des forces démocratiques (RDF), parti de l’opposant historique Ahmed Ould Daddah. Cette manifestation s’inscrit dans le contexte de la Journée internationale de la liberté de la presse. La Manifestation a lieu un mois avant la présidentielle anticipée du 6 juin, voulue par le nouveau pouvoir et boycottée par l’opposition.
L’ex-chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, est le candidat favori de cette élection à laquelle se présentent seulement trois hommes politiques, qui n’avaient pas condamné le putsch. Encadrée par les forces de l’ordre, la manifestation de dimanche n’a pas été dispersée par la force, contrairement aux précédentes manifestations anti-putsch, généralement violemment reprimées.
En octobre 2008 et pour jeter de la poudre aux yeux dit-on , la Haute Autorité de la presse et de l’audiovisuel (HAPA) avait elle-même déploré la partialité des médias publics, regretté qu’ils n’aient pas respecté "scrupuleusement les principes du pluralisme politique" et n’aient pas "couvert les activités de tous les acteurs de la scène nationale".
De son coté le ministère de la communication a toujours promis d’assainir le secteur de la presse mais s’est limité neuf mois après le putsch, à des promesses sans demain, ni lendemain .
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