La journée internationale de travail a été fêtée cette année dans une atmosphère de tension marquée par le coup d’Etat du 06 Août 2008 auquel s’oppose la totalité des organisations syndicales du pays, la plupart des partis politiques et le reste des forces vives de la nation.
Elle intervient quelques jours seulement après la cérémonie signature d’une charte commune entre les différentes composantes de la CFD dont évidement les principales centrales syndicales du pays, en l’occurrence, l’UTM, la CGTM, la CLTM et la CNTM. La commémoration de cette journée a été placée sous le thème «Tous pour le retour à la légalité ». Tôt ce matin, les travailleurs affiliés aux organisations citées ci-dessus se sont rassemblés par milliers sur l’avenue Jamal Abd Nasser. A 10 heures 30 minutes la marche s’est ébranlée ; une file sur plusieurs kilomètres, allant du centre psychiatrique communément dénommé Hôpital Dia au marché de la capitale, passant par la direction de l’hydraulique passant et l’Hôpital National. Le défilé s’est dirigé vers la place de la mosquée Ibn Abass. Les travailleurs brandissaient, dans leur marche, des banderoles dénonçant le putsch militaire et ses conséquences socioéconomiques catastrophiques, les tentatives de consécration du fait accompli et toutes les formes de violations des libertés, notamment le licenciement des travailleurs pour les punir de leurs positions politiques. En dépit de l’intimidation en amont et en aval du Premier Mai, des harcèlements des directeurs du personnel des ministères et de même des conseillers du prétendu « premier ministre » venus débaucher, sans succès, les travailleurs pour les conduire vers les lieux de rassemblements pro-putsch, en dépit de toute cela, les travailleurs mauritaniens largement affiliés aux centrales hostiles au coup d’Etat ont tenu bon et marché avec détermination et conviction contre la forfaiture du général limogé. Ils ne sont pas laissés impressionner par les mesures de sécurité draconiennes – et provocatrices - prises par l’administration au service des putschistes. Nouakchott a été, ce premier mai, quasiment assiégée par les forces de police, de la garde et de la gendarmerie encagoulées, caparaçonnées et armées de matraques et de caisses de bombes lacrymogènes. La veille, les renseignements des putschistes ont propagé maintes rumeurs pour dissuader les travailleurs de défiler. Mais Peine perdue ! Devant la mobilisation des travailleurs derrière leurs bannières naturelles, les pseudo-organisations fantoches, affidées des putschistes se sont faites discrètes, honteuses de leur mobilisation ridicule. A l’arrivée, les secrétaires généraux des quatre centrales syndicales ont pris leurs places sur la tribune préparée pour la circonstance. Monsieur Mohamed Mahmoud Ould Saleck, coordinateur en exercice des organisations syndicales membres de la CFD, a prononcé une allocution dans laquelle, il a rappelé les conditions particulières dans lesquelles se commémore la fête du travail cette année et réaffirmé la détermination des syndicats à poursuivre la lutte pour mettre le coup d’Etat du général limogé en échec et assurer un prompt retour à la légalité constitutionnelle. Monsieur Mohamed Mahmoud Ould Saleck soulignera qu’en en raison du coup d’Etat éhonté perpétré par Mohamed ould Abdel Aziz et ses acolytes militaires et civils, la restriction des libertés, en particulier la liberté du travail syndical, a atteint des proportions terribles. Elle se manifeste, en plus des violations flagrantes des droits fondamentaux, par les brutalités physiques et morales dont les leaders des organisations de défense des droits des travailleurs ont été victimes. Il a ajouté que le coup d’Etat est le seul responsable de l’obstruction des horizons naguère ouverts et que le blocage systématique du dialogue social entre les différents partenaires est total aujourd’hui à cause de cette forfaiture. Pire, a-t-il ajouté, la situation de plus en plus catastrophique de l’économie du pays du fait de l’isolement international et des sanctions infligées par les principaux bailleurs de fonds à notre pays détériore chaque jour davantage le coût de vie des foyers et renforce le taux galopant du chômage. Source: FNDD
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