Les cas de noyades à la plage des pêcheurs de Nouakchott sont inhérents au climat de la ville. En effet, dès qu’une vague de chaleur s’abat sur la cité, certains se ruent sur les routes de la plage. Le vendredi 24 avril 2009, c’était le cas. Seulement, trois jeunes ont été victimes des eaux
L’un a pu être secouru, le corps du second a pu être repêché et le troisième corps reste à ce jour introuvable. Le vendredi 24 avril 2009, sur la plage de l’hôtel « SABAH », plusieurs baigneurs s’agitaient dans les eaux quand trois jeunes gens furent emportés par une vague au-delà de la grève. Ils ne savaient pas nager et se débattaient dans les eaux. Un expatrié de type occidental s’est jeté à l’eau et a pu secourir un des noyés. Les deux autres ont malheureusement été emportés par les flots. Les témoins sont imprécis quant à l’heure du drame. Ce qui est sûr c’est que selon Safi Ould Ahmed, agent sauveteur au Centre de Coordination et de Sauvetage Maritime du Poste d’Intervention de Nouakchott, ledit centre a été averti trop tard. Toujours est-il que les éléments du Centre ont mis un zodiac à l’eau et ont entamé des opérations de recherches et ont mis le cap sur le nord. Plusieurs heures de recherches n’ont pas permis de retrouver les corps. Le samedi 25 avril, les recherches se sont poursuivies cette fois du côté sud jusqu’à LEGWEICHICH et l’un des corps a été repêché. Selon Safi, il a été récupéré par la gendarmerie car : « Les sauveteurs ne prennent en charge que les noyés encore en vie à qui ils administrent les premiers secours et se chargent de leur remise aux services des urgences, mais dès que nous avons affaire à un corps, nous le remettons immédiatement aux services de la gendarmerie. » Aux dernières nouvelles, jusqu’à dimanche 26 avril 2009, le troisième corps n’a pas été retrouvé et les opérations de recherches ont été arrêtées. Selon Sall Ciré Bocar, responsable du Centre de Coordination et de Sauvetage, les sapeurs pompiers doivent disposer en permanence sur les plages des équipes d’intervention pour résorber les cas dramatiques de noyade que l’on enregistre de façon récurrente. En fait, les éléments du Centre de Coordination et de Sauvetage qui dépendent du Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime axent plutôt leur domaine d’action dans les interventions en haute mer. Il est vrai par ailleurs que cette situation mérite d’être effectivement prise à bras-le-corps. Les mauritaniens n’ont pas forcément le pied marin. Cela ne doit pas pour autant être un frein pour une bonne partie de baignade si l’envie nous vient. De toutes les façons, dans toutes les grandes villes côtières, on trouve sur les plages des panneaux signalétiques marquant le territoire des zones aux baignades risquées et surtout des maîtres nageurs pour secourir et surveiller les baigneurs. Pour le moment, en fin de journée à la plage des pêcheurs de Nouakchott, les enfants s’ébrouent dans les eaux de l’océan, Safi s’avance toujours et les réprimande. Mais ils ne lui accordent le moindre intérêt. Pendant ce temps là , le corps d’un jeune homme de 24 ans vogue sur les flots meurtriers. La Communauté Urbaine de Nouakchott peut faire l’effort de former des maîtres nageurs et réduire ainsi les drames familiaux car rien n’est plus douloureux que de perdre un être cher et de surcroît, ne même pas pouvoir lui faire une sépulture digne de ce nom. Biri N’Diaye
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