Le 21e sommet arabe s’est ouvert lundi matin 30 mars à Doha en présence du président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), et en l’absence du président égyptien Hosni Moubarak.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, assistait également à la séance d’ouverture de ce sommet, en dépit de la présence de M. Béchir, contre lequel la CPI a lancé le 4 mars un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour, région de l’ouest du Soudan en proie à la guerre civile. Le président syrien Bachar al-Assad, dont le pays avait organisé la réunion panarabe de l’an dernier, a officiellement inauguré le sommet de Doha. Il devait être suivi à la tribune par l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, hôte de ce 21e sommet. Les pays arabes "n’ont pas de vrai partenaire dans le processus de paix" avec Israël, a affirmé lundi à Doha le président syrien Bachar al-Assad à la veille de la présentation par Benjamin Netanyahu du nouveau gouvernement israélien à l’investiture de la Knesset (Parlement). "L’arrivée d’un gouvernement de droite et extrémiste ne change rien (en Israël), parce que leur droite comme leur gauche et le centre (...) reflètent tous une réalité, qui est que la société israélienne n’est pas prête pour la paix", a déclaré M. Assad dans son allocution à l’ouverture du sommet arabe. "Cela signifie clairement et incontestablement qu’en tant que partie arabe, et depuis que nous avons lancé notre initiative de paix, nous n’avons pas de vrai partenaire dans le processus de paix", a-t-il ajouté. Il se référait au plan de paix, d’inspiration saoudienne, adopté au sommet arabe de 2002, qui offre à l’Etat hébreu une normalisation des relations en échange notamment d’un retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967. Bien qu’y voyant certains éléments positifs, Israël n’a jamais accepté cette initiative. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a appelé le prochain gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à geler la colonisation dans les territoires occupés. Ban Ki-moon, a appelé le Soudan à annuler l’expulsion du Darfour de 13 des plus importantes ONG internationales présentes dans cette région, dans un discours prononcé à Doha en présence du président soudanais Omar el-Béchir. Le président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, a appelé à Doha ses pairs arabes, réunis en sommet, à rejeter le nouveau statut de département français de Mayotte, après le référendum de dimanche dans cette île de l’océan indien. Dans un discours, M. Sambi a appelé les membres de la Ligue arabe à exprimer, "leur solidarité avec le peuple des îles Comores dans la défense de son droit légitime, juridique et souverain à recouvrer l’île de Mayotte et à publier, à l’instar de l’Union africaine, un communiqué rejetant le référendum nul". L’île de Mayotte a décidé le 29 mars par 95,2% de "oui" à un référendum d’acquérir le statut de département français et de s’arrimer un peu plus à Paris, malgré les îles voisines des Comores qui ont dénoncé la "politique coloniale" de la France. Le gouvernement des Comores, avec le soutien de l’UA, considère cette consultation dans un "territoire occupé" comme "nulle et non avenue". Il a constamment mais vainement demandé à Paris de renoncer à un tel projet, qui éloigne encore plus la perspective d’une "réunification" de l’archipel de l’océan Indien.
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