La présidence tchèque de l’Union Européenne a qualifié jeudi soir 19 mars de coup d’Etat l’arrivée au pouvoir à Madagascar d’Andry Rajoelina. "Il y a eu un coup d’Etat, ce n’était pas une élection démocratique", a déclaré le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, au cours d’une conférence de presse à l’issue du premier jour d’un sommet européen à Bruxelles.
"Pour le moment, nous allons adopter une approche prudente, nous allons voir comment les choses évoluent", a-t-il ajouté, en citant "l’exemple de la Mauritanie". Bruxelles a suspendu la quasi totalité de l’aide européenne à la Mauritanie après la prise du pouvoir par la junte le 6 août dernier, qui a renversé le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, et l’UE a lancé un processus de consultation avec les nouvelles autorités pour les pousser à se plier aux exigences de la communauté internationale. Les Etats-Unis avaient déjà qualifié plus tôt jeudi de "non démocratique" l’accession au pouvoir d’Andry Rajoelina et annoncé réévaluer l’ensemble de leurs relations avec cette île de l’océan indien. Et la communauté de développement d’Afrique Australe (SADC) a indiqué ne pas reconnaître le nouveau président malgache et envisager de sanctionner ce pays. Le nouveau président de transition de Madagascar, Andry Rajoelina, a annoncé jeudi la suspension des "activités de l’assemblée nationale et du sénat", 48 heures après la démission forcée du président Marc Ravalomanana. La haute cour constitutionnelle de Madagascar a officiellement entériné l’accession au pouvoir de celui qui était jusqu’ici maire d’Antananarivo. Elle avait auparavant validé l’ordonnance par laquelle le président Ravalomanana, lâché par l’armée, avait démissionné en transférant les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les a ensuite remis au chef de l’opposition.
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