Les deux syndicats d’enseignement les plus représentatifs de Mauritanie viennent de rendre public une déclaration conjointe dans laquelle ils ont exprimé leur déception de voir qu’aucun progrès n’a été enregistré dans la satisfaction de leur plateforme revendicative déposée il y a trois mois.
Les syndicats se disent inquiets de voir se volatiliser les acquis en termes de critères de promotions et d’affectations et craignent que les responsables du Ministère se plient sous la pression de certains notables, parlementaires et politiques qui utilisent l’Education pour gagner la sympathie des populations aux dépens de la justice et de l’intérêt général. Les syndicats condamnent le retard des honoraires des professeurs contractuels et se disent prêts pour des actions légales jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Ci-dessous la déclaration conjointe SIPES/SNES.
DECLARATION Le personnel de l’Enseignement Secondaire souffre d’un certain nombre d’handicaps dont les plus importants sont : D’abord, les conditions de vie désolantes du professeur. Pour les améliorer les Syndicats ont soumis des plates-formes revendicatives au Ministère l’année passée et mené des actions après l’évanouissement de l’espoir de réalisation de l’essentiel des revendications. Et, depuis le début de cette année scolaire, les revendications sont réunies dans une plate-forme unique et qui a bénéficié du consensus des Syndicats. Aujourd’hui, plus de trois mois après le dépôt de cette plate-forme, aucun progrès n’est enregistré dans la satisfaction des revendications : ni le statut particulier n’est transmis, ni les indemnités n’ont connu d’amélioration, ni les professeurs à former n’ont reçu de formation … Au mieux, les représentants des Syndicats et ceux du Ministère ont tenu des réunions qui, jusqu’ici ont surtout servi à mettre à nu la confusion et l’absence de coordination entre les décideurs du Ministère et ses techniciens. Pendant ce temps, les Syndicats ont patiemment subi ces réunions pour venir à bout des faux-fuyants du Ministère, ce qui n’a pas manqué de provoquer l’irritation de plus en plus grande des professeurs. Le second handicap est consécutif à l’injustice dans les promotions, les affectations et le détachement qui connaissent un laisser-aller total. Pourtant, l’année passée avait connu la mise en place de critères de promotions et d’affectations et la tentative de contrôle du personnel malgré certaines insuffisances. Les observateurs attentifs au sort de l’Education dans notre pays s’accordent sur l’importance de ces critères. C’est aussi le point de vue exprimé par les actuels responsables du Ministère au cours de leurs rencontres avec les Syndicats. Néanmoins, les syndicats signataires de la présente déclaration sont inquiets de voir se volatiliser cet acquis et craignent que les responsables du Ministère se plient sous la pression de certains notables, parlementaires et politiques qui utilisent l’Education pour gagner la sympathie des populations aux dépens de la justice et de l’intérêt général. Et pour ce faire, les responsables recourent à certaines organisations syndicales malgré leur connaissance des Syndicats du secteur, ceux qui existent réellement, ceux qui sont sérieux et représentatifs. Dans ce cadre, les syndicats signataires de la présente déclaration attirent l’attention du Ministère sur un ensemble de faits: - La note de service des Directeurs des Etudes ne respectant pas les critères n’est pas de nature à servir l’Enseignement Secondaire, - La note de service affectant une centaine de professeurs dont plus de 60 à Nouakchott, sans aucun respect des critères va à l’encontre de l’intérêt de ce secteur. - Nous réprouvons les notes de service détachant des fonctionnaires de l’Enseignement Secondaire au profit d’autres départements sans souci des besoins des établissements. - Nous condamnons le retard des honoraires des professeurs contractuels quatre mois durant et exigeons le règlement immédiat de la totalité de leurs arriérés. Compte tenu de ce qui précède, les Syndicats signataires de cette déclaration affirment : que les réunions de pure forme ne sont plus acceptables, et exigent du Ministère une réponse concrète à la plate-forme revendicative ; qu’ils sont prêts pour des actions légales jusqu’à la satisfaction des revendications. Nouakchott, le 15/03/2009
Le Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement Secondaire (SIPES)
Le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES)
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