Amnesty International demande la libération immédiate de deux diplomates canadiens, dont un émissaire des Nations Unies, et de leur chauffeur, ainsi que celle de quatre touristes européens, dont les enlèvements ont été revendiqués le 18 février 2009 par un groupe se présentant sous le nom d’Al Qaïda au Maghreb islamique.
L’organisation s’inquiète pour la sécurité de ces personnes car un porte-parole de ce groupe a déclaré sur le site Internet d’Al Jazira que «[les moudjahidin] se réserv[aient] le droit de traiter les six prisonniers selon la charia [loi islamique]». Amnesty International exhorte l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique à traiter ces otages humainement et à ne pas les soumettre à des menaces ni à des traitements cruels ou des actes de torture, ainsi qu’à cesser de prendre et de détenir des otages. Elle souligne que la prise d’otages, civils ou militaires, est une violation des droits fondamentaux à la vie, à l’intégrité physique et mentale et à la liberté, et est expressément interdite par le droit international. L’organisation de défense des droits humains appelle Al Qaïda au Maghreb islamique, qui aurait revendiqué ces prises d’otages, à respecter les principes fondamentaux découlant de l’article 3 commun aux Conventions de Genève de 1949, qui s’inscrit dans la ligne du droit international coutumier et interdit la prise d’otages, le meurtre, les traitements cruels et la torture.
Complément d’information Deux Canadiens, Robert Fowler, émissaire des Nations Unies au Niger, et son collègue Louis Guay, ont disparu à proximité de Niamey mi-décembre 2008, de même que leur chauffeur, Soumana Moukaila, alors qu’ils revenaient d’une visite dans une mine d’or exploitée par la société canadienne Semafo. Le 22 janvier 2009, un couple de Suisses, une vieille dame allemande et un Britannique ont été enlevés par des hommes armés non identifiés le long de la frontière entre le Mali et le Niger, à leur retour d’un festival culturel touareg au Mali. Al Qaïda au Maghreb islamique, autrefois connu sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a revendiqué une série d’attaques dans la région ces dernières années, notamment l’enlèvement en 2008, en Tunisie, de deux touristes autrichiens, qui avaient ensuite été libérés au Mali.
23 février 2009
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