L’Union Africaine (UA) a ouvert dimanche 1er février à Addis Abeba son 12e sommet, officiellement consacré au développement des infrastructures mais dominé en fait par la crise politique à Madagascar et aux divisions des Etats membres sur l’avenir de l’organisation.
La première journée du sommet, qui s’achève mardi, s’est terminée sans grande avancée sur le dossier de l’instauration d’un "gouvernement de l’union", réclamé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi mais qui inquiète bon nombre de ses pairs, peu enclins à transférer à l’UA une partie de leur souveraineté. Les chefs d’Etat ont simplement convenu de changer la dénomination de la commission, organe exécutif de l’UA, en l’appelant "autorité africaine", a indiqué à la presse le président en exercice de l’UA, le tanzanien Jakaya Kikwete. "Nous créons une institution avec un mandat plus fort, de plus fortes capacités, qui nous dirige vers l’objectif du gouvernement de l’union", a-t-il commenté. Au cours d’un entretien accordé à l’Afp et à Rfi dimanche soir, le président sénégalais Abdoulaye Wade a précisé que la réunion "a dépassé le rapport de la commission aujourd’hui: ce qui a été approuvé c’est que les commissaires actuellement vont devenir des secrétaires". "C’est le président ougandais Yoweri Museveni qui a proposé ce terme, moi je pensais ministre, et puis je me suis dis pourquoi pas puisque c’est comme cela aux Etats-unis. Ca c’est déjà une évolution concrète", a-t-il ajouté, sans expliciter le mandat exact qu’ils auront, ni leur nombre. "Ce sont des questions qui sont posées. Les réponses doivent intervenir ici même avant qu’on se sépare, sinon dans mon esprit ce sera au mois de juillet au plus tard", a-t-il indiqué estimant qu’il s’agit "d’un renforcement des institutions de l’UA". Selon lui, "les populations africaines, contrairement aux politiques égoïstement attachés à leur drapeau et à leur hymne, si nous étions sortis aujourd’hui en proclamant les Etats-Unis d’Afrique, auraient exprimé un enthousiasme extraordinaire. Il n’y aurait pas de résistance". Le sommet a débuté directement par une session à huis clos, sans cérémonie formelle d’ouverture. Une vingtaine de chefs d’Etat seulement sur les 53 Etats membres ont fait le déplacement, selon les organisateurs. Si l’on note dans les couloirs du sommet un notable assouplissement de l’UA vis-à -vis de la Guinée, notamment suite aux engagements de la junte au pouvoir d’organiser des élections avant fin 2009, la position demeure inflexible sur la Mauritanie. L’UA et ses partenaires, dont l’Union Européenne (UA), ont décidé samedi de reporter au 20 février leur réunion consacrée à la crise en Mauritanie prévue le 5 février, en vue d’éventuelles sanctions ciblées après le coup d’Etat du 6 août.
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