Dans une conférence de presse, tenue mardi 11 novembre à Nouakchott, le député RFD (pro-Putsch) Yaghoub Ould Moine, président d’une «commission d’enquête» parlementaire, a affirmé que des "dépassements importants" ont entaché la gestion du Programme Spécial d’Intervention (PSI), ajoutant que les résultats de l’enquête seront présentés lors de la réunion plénière de l’assemblée au cours d’une séance publique, en prélude à la présentation du dossier devant la justice.
Le PSI, lancé par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi , a bénéficié d’importantes allocations débloquées par le trésor public pour faire face à la crise alimentaire. Les sommes consacrées au PSI proviennent de deux emprunts, et n’auraient pas -selon Ould Moine- obéi à la procédure d’adoption au cours de la session parlementaire précédente. La «commission d’enquête » en question a été formée au cours d’une session extraordinaire tenue en août dernier, et jugée « illégale et sans effet» parce que non convoquée, comme le prévoit la constitution, par le président constitutionnel. Selon cette «commission d’enquête» l’équipe qui a supervisé l’exécution du volet du programme, relatif à la sécurité alimentaire a "admis que toutes les violations ont été commises sur injonctions directes de milieux hauts placés". Une affaire qui sent les règlements de compte ! Une afaire Khattou-Bis. Mais en attendant, le député RFD président de cette commission qui a joué cette partition inquisitoire à l’endroit des adversaires politiques de son camp, gagnerait à éclairer sur son propre camp. Notamment, sur la gestion des fonds alloués à la structure de l’Opposition Démocratique. Ainsi que sur les coûteux voyages effectués par des parlementaires pro-Putsch, les «recommandations» faites par le frère du député, ministre de la communication de la junte à des journaux occidentaux, et l’affaire rocambolesque et comique du truand ivoirien Moustapha Touré. On ne marque pas contre son camp, c’est connu !
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