La Fondation Khattou Mint El Boukhary (FKB) du nom de l’ex-Première Dame de Mauritanie a organisé le 1er novembre un point de presse à son siége pour informer à la presse nationale et internationale des derniers développements du dossier de cette fondation et pour présenté Me Aïssata Tall Sall, avocate au barreau de Dakar, ancien ministre de la communication sous Abdou Diouf qui a rejoint le collectif de défense de la fondation.
Après une brève présentation de l’Avocate par Me Moulaye El Ghaly Ould Moulaye Ely, membre du collectif de la défense de la FKB, Me Aïssata Tall Sall a pris la parole pour dire que sa présence en Mauritanie est liée au dossier de la fondation, victime d’une machination depuis le fameux coup d’Etat du 06 Août dernier. « C’est mon troisième voyage professionnel en Mauritanie. Et chaque fois que je suis là ça a été pour défendre la liberté, la démocratie et pour le respect du citoyen même si les circonstances sont aussi difficiles ». Pour Me Tall Sall, « ce combat n’est pas seulement celui de la Mauritanie mais de tous les Africains pour le respect de la liberté et pour que la démocratie s’instaure définitivement dans notre société ». Après avoir expliqué les raisons qui lui ont amené à accepter d’être du côté de la fondation, Me Tall Sall a déclaré que le dossier de la fondation qu’elle a parcouru «n’est rien d’autre qu’une pression pour faire démissionner le président Sidi». Ce qui est inacceptable à ses yeux car « voilà un pays qui a vécu une transition démocratique exemplaire qui a mis à sa tête un Président démocratique élu. Alors, il est inacceptable que 15 mois après une élection démocratique et transparente que la communauté internationale a salué comme étant un exemple modèle de démocratie en Afrique que les militaires reviennent à la charge et s’accaparent du pouvoir en Mauritanie quelles que soient les raisons qui sont évoquées par ici et par ailleurs alors que toutes ces dernières sont fallacieuses » déclare-t-elle. S’agissant de la commission d’enquête constituée par le Sénat mauritanien, Me Aïssata Tall Sall dit qu’elle est «incompétente, partiale et elle a commis des délits sur cette enquête ». Par conséquent, la commission d’enquête « doit être dissoute » car elle ne répond pas selon Me Tall Sall aux critères régissant sa création. D’ailleurs, l’ordonnance n°92.03 du 18 février 1992 qui organise les assemblées parlementaires étaye clairement sur la création d’une commission d’enquête. Me Sall s’endosse sur l’article 11 qui dit que « il peut être créé dans le Sénat des commissions spéciales et ad hoc ». Mais l’article 12 dit mieux encore : « la création d’une commission d’enquête résulte du vote d’une résolution proposée et renvoyée à la commission compétente. Cette proposition doit déterminer avec précision les faits qui donnent lieu à l’enquête ou alors les services publics ou les entreprises publiques qui sont contrôlées ». Or, la fondation KB n’est nullement une entreprise publique encore moins un service public. Elle est sous le régime privé. Mieux encore, la commission d’enquête ne se base pas sur « des faits précis mais sur des rumeurs », ce qui est contraire à la loi évoquée ci-haut. Me Aïssata Tall, se dit convaincue que « si cette commission d’enquête avait les preuves palpables, elle allait les jeter aux yeux du peuple mauritanien ». Ce que beaucoup d’observateurs de la scène politique nationale et internationale commencent à douter et à s’interroger sur les motivations réelles qui animent les sénateurs « putschistes » mauritaniens. Car, par deux fois, l’ex-première dame a comparu sans qu’aucune preuve ne lui soit brandie ou brandie à l’opinion pour justifier cet acharnement contre une fondation dont le seul tort est d’être créé par une première dame de Mauritanie, en l’occurrence Me Khattou qui serait accusée à tort ou à raison d’avoir bénéficié des financements de services publics mauritaniens. Fort de toutes « les forfaitures commises à l’endroit de la fondation et de sa présidente », le collectif des avocats de la fondation KB a décidé qu’aucun membre de la fondation ne répondra désormais à une convocation de la commission d’enquête, d’écrire officiellement au Sénat pour demander la dissolution de cette commission d’enquête eu égard à ses fondements, de porter plainte enfin contre le président de la commission d’enquête du Sénat parce qu’il a commis « des actes de banditisme contre la famille du président et nous demanderons au Sénat de lever son immunité parlementaire ». En outre, Me Aïssata Tall Sall a déclaré que dorénavant, la fondation KB ne va plus rester sur la défensive. Elle attaquera tous les jours la commission d’enquête et le Sénat mauritanien. Même si le dossier comme envisagerait le président de la commission d’enquête, est transmis à la justice, « la fondation trouvera les moyens de contrecarrer cette dernière ».
Compte rendu Ibou Badiane
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