Le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD), coalition de partis opposés au coup d’état militaire du 6 août en Mauritanie, a organisé dimanche 26 octobre à Nouakchott un sit-in de soutien à l’ex-ministre Isselmou Ould Abdel Kader, arrêté le 21 octobre suite à des propos qu’il a tenus lors d’un débat télévisé ; propos assimilés par le ministère de la défense de la junte à une "diffamation de l’Armée".
La police est intervenue (comme d’habitude, depuis le coup d’état du 6 août) pour disperser les manifestants à coups de matraques et de bombes lacrymogènes. Les manifestants criaient "Libérez Isselmou", "Isselmou détenu d’opinion", "les militaires dehors!".
Le parquet avait dans un premier temps (le 23 octobre) demandé a Isselmou Ould Abdel Kader de présenter des excuses télévisées à l’Armée en contrepartie de sa libération. Devant son refus, sa garde à vue avait été alors prorogée dans ce qui avait été perçue comme une pression sur ce détenu d’opinion. Il a de nouveau été entendu dimanche 206 octobre par le procureur de la république, avant d’être déféré devant le juge d’instruction. Le Procureur Mohamed Abdellahi Ould Tiyeb (maintes fois décrié par les organisations de droits de l’Homme) a demandé qu’il soit poursuivi pour "entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à la défense nationale et outrage publique à la pudeur et aux moeurs islamiques" et placé sous mandat de dépôt.
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