Sécurité alimentaire : Pas de famine, mais…   
31/03/2008

Le Gouvernement mauritanien a réagi aux menaces d’insécurité alimentaire récurrente. Afin de juguler la hausse des prix alimentaires, des denrées de première nécessité seront injectées sur le marché via la Société Nationale d’Importation et d’Exportation (SONIMEX).



La SONIMEX  va bénéficier ainsi d’une dotation budgétaire de 3,4 milliards d’ouguiyas (9 millions d’euros environ) pour l’approvisionnement du marché en denrées diverses.
Cette société d’Etat contribue traditionnellement à stabiliser les prix et à établir des stocks de sécurité dans les villes et villages pour prévenir des crises alimentaires. Elle importe notamment du blé, du riz, de la farine, du sucre et du thé.

M. Giancarlo Cirri, représentant du Programme Alimentaire Mondial (PAM-institution de l’ONU) en Mauritanie est catégorique : «La Mauritanie va connaître une crise alimentaire grave en 2008», due notamment,  à la hausse des prix des céréales au niveau mondial ou la production est de plus en plus utilisée dans la fabrication des Bio-carburants.
"Je ne dis pas que le pays fera face à une famine mais qu’il s’agira plutôt d’une crise alimentaire grave en 2008" a tempéré le haut responsable onusien qui a appelé à une aide d’urgence en faveur de la Mauritanie.
Selon le PAM, notre pays , dont 70% des besoins alimentaires sont importés, fait face aux effets conjugués de la hausse du prix du pétrole, des matières premières, des produits alimentaires en plus de la réorganisation des principaux itinéraires commerciaux maritimes et de l’affaiblissement du dollar.
M. Cirri a estimé à plus de six millions de dollars les aides d’urgence dont la Mauritanie  a actuellement besoin. Le PAM  avait prévu un programme global de 29.000 tonnes de produits alimentaires mais "les besoins seront beaucoup plus importants", a-t-il dit.
Selon M. Cirri, cette aide d’urgence concernera les "volets distributions gratuites, nutrition, vivres contre travail, stocks céréaliers locaux et cantines scolaires, en plus de l’aspect aide aux rapatriés du Sénégal".
Le représentant  du PAM en Mauritanie a conseillé  a Gouvernement mauritanien de "détaxer les produits alimentaires et  affirmé que le «pic» de la future  crise alimentaire  se fera sentir durant la période de soudure (Mai-Juillet 2008) et qu’à ce stade, l’intervention de tous les partenaires de la crise doit se faire de manière plus "large, complète et variée".

La détaxation, une solution ?
La détaxation des produits alimentaires a été proposée quelques jours auparavant  par des experts du Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) dont la Mauritanie est membre.
Ces experts ont recommandé aux neuf pays membres du CILSS de baisser ou de supprimer totalement les taxes sur les produits alimentaires à l’issue d’un  atelier tenu du 17 au 21 mars à Nouakchott.
Ces mesures devraient compenser l’augmentation des prix de produits de première nécessité, très souvent importés, comme le blé et le riz.
L’atelier a également appelé à des concertations régulières entre les pouvoirs publics et les acteurs du marché pour assurer un approvisionnement régulier en céréales et améliorer les conditions d’importations de produits alimentaires dans la zone.
Il a aussi recommandé aux Etats de respecter la libre circulation des biens et des personnes, notamment des produits alimentaires, conformément aux textes réglementaires en vigueur.
Les participants ont également invité les Etats à renforcer leurs actions pour atténuer les crises alimentaires à travers la vente de céréales à des prix modérés dans les zones d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure (entre deux périodes de récolte).
plusieurs manifestations contre la hausse des prix ont eu lieu au Burkina Faso, au Sénégal et en Mauritanie au mois de novembre 2007.
Le CILSS est composé de quatre Etats enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad), de quatre côtiers (Gambie, Guinée-bissau, Mauritanie, Sénégal) et de l’archipel du Cap-Vert.

 


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