Karzaï défend et provoque les Talibans    
25/01/2010

Le président afghan Hamid karzaï a demandé lundi 25 janvier le retrait de "noms de talibans" de la liste de sanctions de l’ONU, dans une déclaration faite à la presse à Istanbul. "Je vais faire une déclaration lors de la conférence de Londres en vue du retrait de noms de talibans de la liste de sanctions de l’ONU",



a déclaré M. Karzaï, qui doit présenter dans quelques jours lors d’une réunion internationale à Londres un programme de développement destiné à inciter les talibans à déposer les armes.
Cependant, en accordant un titre militaire de premier plan à l’ancien chef de guerre Abdul Rashid Dostum, le président afghan Hamid Karzaï ne favorise ni la justice ni les efforts de pourparlers de paix avec les taliban, a estimé lundi un mouvement de défense des droits de l’homme. De source afghane autorisée, on a confirmé que le général Dostum reprenait les fonctions de chef d’état-major des forces armées, dont Karzaï est le commandant en chef. Selon un représentant de la sécurité, ce titre lui confère un rôle essentiellement honorifique dans l’ombre du président, mais des militants des droits de l’homme sont sceptiques à cet égard. "C’est un pas de plus dans la vieille politique de Karzaï visant à légitimer des seigneurs de guerre connus et à leur assurer l’impunité sur le plan pénal", fait valoir Ajmal Samadi, directeur du groupe indépendant Afghanistan Rights Monitor (ARM), dans un communiqué publié lundi. "L’Afghanistan ne peut parvenir à une paix, une stabilité et une prospérité viables sous la conduite d’un gouvernement qui ne s’attache d’aucune manière à la justice."""" Le secrétaire au Foreign office britannique David Miliband, qui accueille jeudi à Londres une conférence destinée à favoriser une meilleure gouvernance en Afghanistan ainsi que la réintégration d’insurgés taliban, a déclaré aux journalistes qu’il évoquerait le cas de Dostum lors d’une rencontre avec Karzaï mardi à Istanbul. Les Etats-Unis et l’Onu ont fait part de leur inquiétude devant le retour du général Dostum, accusé d’atteintes aux droits de l’homme. Un responsable américain a déclaré en août qu’il était peut-être responsable de """"crimes de guerre massifs"""". Représentant de la communauté afghane de souche ouzbèque, Dostum est un ancien général communiste qui a dirigé des milices pendant des décennies de guerre civile avant de se joindre à l’alliance de circonstance soutenue par Washington qui a évincé les taliban de Kaboul fin 2001. Dostum refuse de reconnaître toute violation des droits de l’homme, même dans l’affaire connue comme le massacre de Dasht-i-Laili où 2.000 taliban qui s’étaient rendus à lui périrent asphyxiés dans les conteneurs de cargo où ils avaient enfermés. Dostum avait occupé le même poste militaire jusqu’en 2008, année où il fut placé en résidence surveillée après des accrochages avec un rival. Il avait ensuite quitté l’Afghanistan pour la Turquie, avant de revenir dans le pays peu avant l’élection présidentielle de 2009 en exhortant ses partisans à soutenir Karzaï.

 


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