Reconfinement d’urgence : quel est le plan de l’Etat en cas de seconde vague ?   
14/05/2020

L’idée de devoir faire machine arrière, en raison d’un nouvel afflux de contaminations, n’a rien d’impossible.



 « Reconfinement en urgence », « coup de frein », « réversibilité »… Appelez cela comme voulez, mais l’hypothèse de replacer les Français sous cloche est tout à fait envisageable en cas de retour massif de l’épidémie.

Le « Monsieur déconfinement » du gouvernement, Jean Castex, l’a martelé en ce début de semaine. Il est « impensable », selon lui, d’envisager un plan de sortie sans imaginer devoir peut-être faire machine arrière. Surtout en l’absence de vaccin, de traitement et au vu de la faible immunité atteinte aujourd’hui par notre société.


Mais sur quels critères cette décision tant redoutée pourrait-elle être prise ? À quelle échelle ? Et qu’est-ce que cela impliquerait concrètement ? Voici ce que l’on sait.


Trois indicateurs-clés
Jean Castex a dévoilé mardi en commission parlementaire les critères permettant d’évaluer l’intensité de l’épidémie. Il s’agit peu ou prou de ceux ayant permis aux autorités de colorier les départements français en rouge ou en vert en vue du 11 mai. Autrement dit, il y a trois grandes catégories :

- La « circulation active du virus », calculée à partir de plusieurs données départementales (part de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19, remontées de terrain de SOS Médecins…).

 

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- Les résultats des tests virologiques. « Les Allemands donnent le coup de frein lorsque, pour un district, on compte 50 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants en sept jours. Nous, il faudrait que le nombre de cas par jour, au niveau national, double par rapport à ce qu’il est aujourd’hui pour que nous reconfinions », a indiqué Jean Castex. Ce 12 mai, on comptait 708 nouveaux dépistages positifs en 24 heures.


« Si un certain nombre d’indicateurs se dégradent, on ne va pas attendre le 2 juin pour en tirer les conséquences », a prévenu Jean Castex devant les députés. Le 2 juin, pour rappel, c’est la date à laquelle de nouvelles annonces doivent être faites sur la suite à donner au déconfinement dans les zones rouges et vertes. Les restaurants, bars et les lieux culturels seront particulièrement concernés par cette nouvelle phase.


Un reconfinement « le plus territorialisé possible »
Si un reconfinement s’impose, le gouvernement souhaite en tout cas l’adapter le plus possible aux situations locales. C’est-à-dire à l’échelle des « clusters ». Proximité donc, mais aussi réactivité. Dans un rapport public remis au gouvernement, il préconise ainsi de ne « désarmer » que lentement les capacités en lits de réanimation afin « d’être réversible très rapidement (dans des délais de 24, 48 ou 72 heures selon les lits) pour faire face à un nouvel afflux de patients ».


D’un point de vue économique et social, Jean Castex appelle aussi à « prévoir des dispositifs d’accompagnement sociaux et économiques de la nature de ceux mis en place durant la période de confinement », mais aussi à « mieux prévenir les risques psycho-sociaux du confinement, aujourd’hui mieux connus » (stress, anxiété, dépression…).


En termes de limitation des déplacements, cela reste en revanche très flou. Y aurait-il à nouveau besoin d’une attestation de déplacement dérogatoire ? Serait-il interdit de faire un jogging au-delà d’un périmètre d’un kilomètre ?


« Une grosse part du succès entre les mains » des citoyens
À l’instar du gouvernement, Jean Castex a en tout cas lourdement insisté sur le « civisme » des Français pour éviter un tel scénario noir. « Une grosse part du succès entre leurs mains », a-t-il répété. Exhortant notamment chaque personne à « appeler le médecin dès qu’elle a des symptômes pour se faire tester. C’est décisif », a-t-il estimé. Selon lui, la France sera en bien capacité de réaliser 700 000 tests par semaine. Ce que certains observateurs mettent en doute. « Mais j’ai peur que les gens n’y aillent pas », redoute Jean Castex.

Il ne s’est d’ailleurs pas montré fermé à l’idée de rendre obligatoire le masque dans l’espace public. « C’est difficile de refaire confiance et donner des marges de manœuvre aux gens et vouloir tout réglementer ». D’autant plus qu’à ce fragile équilibre, s’ajoutent les nombreuses zones d’inconnues sur ce virus. « Il pourrait aussi revenir pour une raison inexpliquée », a admis Jean Castex, prenant en exemple la Corée du Sud, cet élève modèle victime ces derniers jours d’une brusque hausse du nombre de cas avérés.

leparisien


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